NEW YORK: Les cours du pétrole se sont repris en fin de séance lundi, sur fond de dégradation de la situation au Moyen-Orient et de perturbations de l'appareil productif russe.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a gagné 0,85%, pour clôturer à 77,99 dollars.
La baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mars, a lui pris 0,69%, à 72,78 dollars.
La journée a été volatile, comme souvent ces dernières semaines, le WTI lâchant jusqu'à 1,20%, avant de se redresser.
"Le marché est inquiet de voir les tensions se propager au Moyen-Orient, avec un risque de blocage d'une partie de l'offre", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Vendredi, les Etats-Unis ont procédé à une série de frappes contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, une semaine après l'attaque d'un site militaire en Jordanie qui a entraîné la mort de trois soldats américains.
Samedi, elle a visé des dizaines de cibles Houthis au Yémen, en riposte à des tirs de missiles contre des navires marchands en mer Rouge.
"Après la réplique des Etats-Unis, le marché attend de voir comment vont répondre les Houthis", a commenté Andy Lipow. "Cela pourrait entraîner d'autres attaques et menacer le trafic des tankers."
Balance des risques
Dès dimanche, les forces américaines ont détruit cinq missiles Houthis prêts à être lancés contre des embarcations commerciales, selon les Etats-Unis.
La prime de risque qui s'est ajoutée aux cours reste cependant modérée, certains opérateurs doutant d'un étranglement de l'offre.
"A moins que les perturbations ne s'étendent au détroit d'Ormuz", unique point de passage pour les exportations de plusieurs producteurs majeurs du Moyen-Orient, "les risques vont peser sur les prix, mais sans faire baisser l'offre", entrevoient les analystes d'Eurasia Group.
Or, une dérive vers Ormuz "semble improbable, vu la réticence des Houthis à viser des voisins arabes et le souhait de l'Iran de ne pas voir les combats s'étendre au Golfe persique", ajoutent-ils.
Autre foyer surveillé par les investisseurs, la Russie, où des frappes ukrainiennes sur des sites pétroliers se multiplient.
Le gouverneur de la région de Volograd, Andreï Botcharov, a indiqué qu'un incendie provoqué par une attaque au drone avait contraint la raffinerie du groupe Lukoil située dans la région à ralentir sensiblement son activité.
"Ces actions illustrent la vulnérabilité des installations russes", observe Andy Lipow, et ont crispé le marché des produits raffinés, en particulier le gazole, dont la Russie est grand pourvoyeur.