JERUSALEM: Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a estimé lundi que "les violences des colons" israéliens en Cisjordanie occupée devaient "cesser", à l'issue d'un entretien à Jérusalem avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
"Il ne peut y avoir en aucun cas de déplacement forcé de Palestiniens, ni en dehors de Gaza, ni en dehors de la Cisjordanie", a ajouté M. Séjourné, en tournée au Proche-Orient pour tenter de pousser à une trêve des combats entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
Le ministre a par ailleurs condamné les propos "violents qui sèment la haine (contre les) Palestiniens voire appellent à la commission de crimes de guerre. Ces propos sont de plus en plus nombreux en Israël et sont relayés par des responsables politiques (...). Nous trouvons ça grave".
"L'avenir de la bande de Gaza est indissociable de l'avenir de la Cisjordanie, nous devons préparer cet avenir en soutenant l'Autorité palestinienne. Celle-ci doit se renouveler et se redéployer dès que possible dans la bande de Gaza", a-t-il en outre estimé.
"Je le répète, Gaza est une terre palestinienne", a martelé le ministre des Affaires étrangères, qui effectue sa première tournée dans la région depuis sa nomination en janvier.
Le Hamas, qu'Israël s'est juré d'anéantir, a pris le pouvoir à Gaza en 2007 en chassant le Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, qui n'exerce plus depuis lors qu'un pouvoir limité sur des portions de territoires de la Cisjordanie occupée.
«Règlement politique global»
Depuis, 27.478 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tués dans la bande de Gaza par les bombardements et les opérations militaires israéliennes, selon le ministère de la Santé du Hamas.
A Jérusalem, M. Séjourné a appelé de ses vœux "un règlement politique global, avec deux Etats vivant en paix côte à côte" qui supposerait que le processus de paix reprenne "sans attendre". "Sans solution politique, pas de paix juste et durable au Proche-Orient, c'est notre position et c'est notre analyse de la situation".
Dimanche au Caire, le ministre français avait déclaré "refuser" tout "déplacement forcé" vers l'Egypte des Gazaouis, qui fuient la guerre entre Israël et le Hamas et s'entassent désormais aux portes de la péninsule égyptienne du Sinaï.
"Rien, jamais, nulle part, ne peut justifier le terrorisme et je veux redire l'horreur que nous inspirent les actes des terroristes du Hamas" et "notre émotion face aux crimes à caractère sexuel commis le 7 octobre", a également déclaré M. Séjourné en annonçant la France soutiendrait "à hauteur de 200.000 euros" l'association des centres de réponse aux victimes de viols en Israël.
M. Séjourné s'est ensuite rendu en Cisjordanie occupée, à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, où il a rencontré son homologue palestinien Riyad al-Malki, puis le président Mahmoud Abbas.
"J'ai réitéré [...] la demande [française] d'un cessez-le-feu durable [à Gaza] pour des questions humanitaires", a déclaré M. Séjourné à l'issue de ces rencontres, en assurant également que "la question des otages" encore détenus dans la bande de Gaza, parmi lesquels figurent trois Français, est une "priorité de [l']action diplomatique" de la France.