Sacrée pour la quatrième fois, Taylor Swift entre dans l'histoire des Grammy Awards

Taylor Swift est entrée dans l'histoire des Grammy Awards dimanche en remportant une quatrième fois le prix de l'album de l'année, récompense reine d'une soirée largement dominée par les femmes, où elle a également annoncé la sortie d'un nouvel opus. (AFP)
Taylor Swift est entrée dans l'histoire des Grammy Awards dimanche en remportant une quatrième fois le prix de l'album de l'année, récompense reine d'une soirée largement dominée par les femmes, où elle a également annoncé la sortie d'un nouvel opus. (AFP)
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Publié le Lundi 05 février 2024

Sacrée pour la quatrième fois, Taylor Swift entre dans l'histoire des Grammy Awards

  • Après une année de tous les records, Taylor Swift est entrée de nouveau dans l'histoire de la pop dimanche en remportant un quatrième Grammy pour le titre prestigieux du meilleur album
  • Miley Cyrus a remporté le gramophone de l'enregistrement de l'année pour son tube «Flowers», dont elle a livré une version endiablée sur scène

LOS ANGELES: Taylor Swift est entrée dans l'histoire des Grammy Awards dimanche en remportant une quatrième fois le prix de l'album de l'année, récompense reine d'une soirée largement dominée par les femmes, où elle a également annoncé la sortie d'un nouvel opus.

Honorée pour son œuvre "Midnights", la chanteuse de 34 ans a reçu son prix des mains de Céline Dion. Elle entre ainsi au panthéon de la cérémonie comme l'artiste la plus récompensée pour ses albums, devant Frank Sinatra, Stevie Wonder et Paul Simon.

"J'aimerais vous dire que c'est le meilleur moment de ma vie, mais je me sens aussi heureuse quand je termine une chanson", a-t-elle réagi. "Merci beaucoup de m'avoir donné l'occasion de faire ce que j'aime tant! Je suis époustouflée!"

Egalement récompensée par le prix du meilleur album pop, Taylor Swift a profité de la soirée pour réaliser un gros coup marketing en annonçant la sortie d'un nouvel opus le 19 avril, intitulé "The Tortured Poets Department".

Les Grammy Awards confirment son statut de reine de la pop, après son élection comme personnalité de l'année 2023 par le magazine Time.

Sa tournée "Eras Tour" a rencontré un succès phénoménal. Elle a généré plus d'un milliard de dollars de recettes en 60 dates l'an dernier, un montant jamais vu dans l'histoire de la musique.

Les principales récompenses aux Grammy Awards 2024

Voici les récompenses dans les principales catégories des 66e Grammy Awards, équivalents des Oscars de la musique américaine décernés dimanche à Los Angeles.

Album de l'année

"Midnights" - Taylor Swift

Enregistrement de l'année, attribué pour la performance globale d'un titre 

"Flowers" - Miley Cyrus

Chanson de l'année, attribué aux auteurs et compositeurs

"What Was I Made For?" (du film "Barbie") - Billie Eilish & Finneas O'Connell, auteurs (Billie Eilish)

Révélation de l'année

Victoria Monét

Meilleur album de rap

"Michael" - Killer Mike

Meilleur album de rock

"This is Why" - Paramore

Meilleur album pop

"Midnights" - Taylor Swift

Meilleur album de musique du monde

"This Moment" - Shakti

Les artistes avec le plus de récompenses 

Phoebe Bridgers - 4

boygenius - 3

SZA - 3

Victoria Monét - 3

Killer Mike - 3

Taylor Swift - 2

Billie Eilish 2

Miley Cyrus 2

Jason Isbell 2

Chris Stapleton 2

Miley Cyrus et Billie Eilish

Dans les autres grandes catégories, Miley Cyrus a remporté le gramophone de l'enregistrement de l'année pour son tube "Flowers", dont elle a livré une version endiablée sur scène.

"Ce prix est extraordinaire mais j'espère vraiment qu'il ne changera rien parce que ma vie était belle hier", a réagi la chanteuse de 31 ans en recevant cette récompense qui salue la qualité globale d'un titre.

Sa concurrente Billie Eilish a, elle, raflé le prix de la chanson de l'année pour sa balade mélancolique "What Was I Made For?", titre phare de la bande originale du film "Barbie".

"C'est dingue", a réagi la star de 22 ans, en acceptant avec son frère Finneas O'Connell ce prix qui récompense les auteurs-compositeurs. "Merci à Greta Gerwig d'avoir réalisé le meilleur film de l'année."

Avec entre autres Dua Lipa et Nicki Minaj sur sa bande originale, "Barbie" était l'un des invités de marque de la soirée et sa musique a remporté deux autres trophées.

Côté espoirs de la musique, c'est la chanteuse R&B et pop Victoria Monét qui a été élue révélation de l'année. Son premier album "Jaguar II" a été très remarqué en 2023.

Domination féminine 

Trois Grammys pour la chanteuse R&B SZA, le trio féminin boygenius vainqueur de trois catégories rock, sans oublier les nominations de Lana Del Rey, Olivia Rodrigo ou Janelle Monae: ces Grammys Awards ont largement célébré la domination des femmes sur le paysage musical américain.

Reparti les mains vides, le jazzman Jon Batiste était le seul homme en course dans les catégories majeures. Une évolution remarquable, pour une cérémonie qui a longtemps été critiquée pour son manque de diversité.

"Pouvons-nous savourer une seconde le fait que les femmes ont dominé la musique cette année?", a lâché l'humoriste sud-africain Trevor Noah en lançant la soirée.

Cela n'a pas empêché Jay-Z de susciter un petit malaise. Récompensé par un prix pour l'ensemble de son œuvre, le rappeur a ravivé la polémique autour de sa femme Beyoncé, que les Grammy Awards ont toujours ignorée pour la récompense reine du meilleur album.

Un paradoxe, car "Queen B" est l'artiste la plus récompensée de l'histoire de la cérémonie, avec 32 gramophones.

"Réfléchissez à ça, plus grand nombre de Grammys, pas un album de l'année, quelque chose cloche", a-t-il lancé, avec son épouse à ses côtés.

Taylor Swift, plus reine de la pop que jamais

Elle est partout, enchaînant les tubes, les concerts, les records, les couvertures de magazines et compte surtout des fans très fidèles à travers la planète: il s'agit bien sûr de Taylor Swift.

Après une année de tous les records, elle est entrée de nouveau dans l'histoire de la pop dimanche en remportant un quatrième Grammy pour le titre prestigieux du meilleur album.

L'artiste de 34 ans fait ainsi mieux que des légendes américaines de la musique comme Frank Sinatra, Paul Simon ou Stevie Wonder.

Près de 20 ans après s'être lancée, rien ne semble devoir l'arrêter. Son "Eras Tour" devrait engranger un total de deux milliards de dollars de recettes après avoir déjà crevé l'année dernière le plafond symbolique du milliard recueilli, une première dans l'histoire de la musique.

Avec ses centaines de millions d'abonnés sur les réseaux sociaux et sa base de "Swifties" dévoués, elle peut faire osciller la balance de l'opinion sans trop d'efforts, si bien que des politiques spéculent sur son influence potentielle sur la présidentielle américaine de novembre.

«Une Madonna»

"On ne peut pas vivre aux Etats-Unis sans avoir entendu parler de Taylor Swift", s'amuse Kristin Lieb, spécialiste de la pop et des marques au Emerson College.

"Elle a suivi tous les conseils du manuel d'une Madonna et a commencé à écrire son propre livre. C'est incroyable!".

D'après les estimations, son empire pèse plus d'un milliard de dollars. Le film-concert de la superstar américaine a raflé à l'automne plus de 93 millions de dollars de recettes lors de son premier week-end.

La NFL, la ligue professionnelle de football américain, a gagné des légions de nouveaux fans grâce à l'histoire d'amour ultra-médiatisée entre la chanteuse et Travis Kelce, star des Kansas City Chiefs.

Depuis son adolescence, l'artiste a l'habitude de voir sa vie privée étalée au grand jour.

Et tous les succès engrangés en 2023 ont valu à la pop star d'être sacrée personnalité de l'année par le magazine Time, un titre généralement décerné à des Volodymyr Zelensky, Martin Luther King ou Greta Thunberg. Taylor Swift est ce personnage "rare qui est à la fois l'écrivaine et l'héroïne de sa propre histoire", a salué le magazine.

La chanteuse a fait ses débuts professionnels à l'adolescence, signant avec Big Machine Records, maison de disques de Nashville, en tant qu'artiste country.

Son premier album, sobrement baptisé "Taylor Swift", lui a valu une base solide de supporteurs mais c'est "Fearless", son second opus country/pop publié en 2008 qui l'a propulsée dans la culture populaire, avec des titres comme "Love Story" ou "You Belong with Me".

Dans les albums suivants, "Speak Now" (2010) and "Red" (2012), Taylor Swift emprunte davantage aux influences rock et électro. Son cinquième opus, "1989" est complètement pop.

«Version Taylor»

La mégastar a expliqué récemment dans Time que les années suivantes n'ont pas été simples, évoquant une époque qui n'avait pas encore remis en cause le traitement réservé aux jeunes femmes célèbres, scrutées à la loupe, critiquées au moindre soupçon de faux pas.

Son différend avec Kanye West et Kim Kardashian n'a pas aidé. "Toutes les hyènes ont accouru pour tirer sur la cible", se souvient-elle.

Autre tournant délicat, le moment en 2018 où la star est arrivée en fin de contrat avec Big Machine et a rejoint Universal sans les droits sur ses précédents albums.

Elle a porté sur la place publique son combat pour récupérer la propriété des enregistrements de ses six premiers opus après le rachat de son ancienne maison de disques.

Elle s'en est pris vertement à son ancien manager Scooter Braun, fondateur de la société qui avait acquis son catalogue, le qualifiant de "manipulateur" ayant profité d'elle professionnellement à ses débuts.

Taylor Swift a décidé de réenregistrer les six premiers disques, invitant les "Swifties" à écouter la "version Taylor" de ses œuvres.

Pari audacieux mais gagné. Elle a agrémenté les nouveaux enregistrements d'inédits, comme une version de "All Too Well" de dix minutes de long, ce qui a fait la joie de ses fans de la première heure, séduit de nouveaux admirateurs, et forcé l'admiration de l'industrie musicale.

Parallèlement, l'artiste a sorti quatre albums inédits, "Lover", réalisé avec le producteur Jack Antonoff, "Folklore", "Evermore" et "Midnights".

Tracy Chapman ovationnée 

La soirée a démarré fort avec une standing ovation réservée à Tracy Chapman, qui a interprété son tube "Fast Car" en duo avec Luke Combs, lors d'une très rare apparition sur scène de la légende américaine.

Le chanteur de country a repris ce titre qu'elle avait sorti en 1988, ce qui lui a valu une nomination cette année.

Parmi les autres performances de la soirée, Joni Mitchell a marqué les esprits en interprétant son tube "Both Sides, Now". A 80 ans, cette figure de la génération Woodstock se produisait pour la première fois sur la scène des Grammys et a remporté le prix du meilleur album folk.

Les coulisses de la cérémonie ont aussi été marquées par l'arrestation du rappeur Killer Mike. Il a été menotté par la police dans les couloirs de la Crypto Arena, quelques moments après avoir été récompensé par trois gramophones, dont celui du meilleur album rap pour son opus "Michael".

Sollicitée par l'AFP au sujet du motif de cette interpellation, la police de Los Angeles n'a pas immédiatement répondu.


Des artistes français présentent une expérience artistique envoûtante à Djeddah

Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
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  • «C’est un réel plaisir d’être ici, en particulier à Hayy Jameel, où nous mêlons l’art et la science pour créer une expérience sensorielle sans équivalent»
  • «Nous abordons les données non comme de simples codes, mais comme des sensations, ce qui nous permet de caractériser l’expérience et de la partager»

DJEDDAH: L’artiste Paul Marlier et la danseuse Jeanne Morel présentent une exposition d’art numérique interactive baptisée «ETH3R» au centre culturel de Djeddah, Hayy Jameel.

Les deux créateurs français exposent des œuvres immersives réalisées à partir des données biométriques de Jeanne Morel recueillies pendant qu’elle effectue des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur.

Ce mélange unique de technologie et de créativité a captivé le public en raison de la réflexion qu’il offre sur la réalité et du contraste saisissant qu’il présente avec la nature souvent banale de la vie quotidienne.

Dans une interview accordée à Arab News, Paul Marlier évoque le processus créatif qui est à l’origine de cette œuvre numérique. Il explique également comment ces productions sont inspirées par les données humaines et scientifiques qu’il a recueillies.

«C’est un réel plaisir d’être ici, en particulier à Hayy Jameel, où nous mêlons l’art et la science pour créer une expérience sensorielle sans équivalent», déclare-t-il. «Cette expérience représente l’ADN du monde, la danse de nos âmes.»

«ETH3R présente des tableaux, mais aussi des installations dynamiques qui sont dérivées des données biométriques de ma femme, Jeanne Morel, qui danse dans des environnements divers et extrêmes, des profondeurs de l’océan jusque dans les hautes altitudes où s’entraînent les astronautes», poursuit-il.

Paul Marlier a fusionné ces données scientifiques sur la physiologie humaine avec d’autres informations comme la qualité de l’air, l’imagerie satellite et même des faits relatifs à la mer Rouge. «Ces œuvres d’art sont des empreintes émotionnelles qui rappellent des moments de grâce. Il s’agit d’un véritable travail de collaboration.»

Expliquant le processus, il précise: «Jeanne, équipée de capteurs semblables à un pinceau, est le catalyseur. Ses émotions lorsqu’elle danse sont traduites grâce à des codes en art numérique tel qu’on peut le voir dans les peintures. Nous explorons les thèmes de la fragilité, de la spiritualité et de l’unité inhérente entre l’homme et la nature – la danse universelle.»

«Nous abordons les données non comme de simples codes, mais comme des sensations, ce qui nous permet de caractériser l’expérience et de la partager. En recueillant une multitude d’informations de cette danseuse singulière, nous nous efforçons de matérialiser l’essence de la grâce», souligne Paul Marlier.

«La danse est le moyen d’exprimer ses émotions les plus profondes, de manière parfois plus simple qu’avec des mots», explique pour sa part Jeanne Morel.

«C’est l’allégorie de la vie. Elle me permet de rester vivante, connectée aux mouvements du monde. Nos corps sont constamment en train de danser, de bouger, sur cette terre qui elle-même danse autour du soleil et reste en équilibre grâce à la gravité», ajoute la danseuse.

À propos de leur première visite dans le Royaume, Paul Marlier livre cette observation: «Les gens sont très accueillants ici. La spiritualité et la poésie sont très présentes.»

«Nous admirons la spiritualité et l’ouverture d’esprit de ce pays pour tout ce qui touche l’art, notamment l’art numérique», ajoute son épouse.

«Observer des œuvres d’art qui dépassent les frontières a été un voyage envoûtant qui a captivé nos sens et a suscité l’émerveillement face à la fusion de l’art et de la technologie. Les démonstrations en direct et la danse ont été incroyablement relaxantes. Cela nous a permis de nous évader sereinement dans un autre monde, imaginaire», confie Walid Harthi, un passionné d’art.

L’exposition se tient jusqu’au 11 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


A la Fondation Vuitton, «  L'Atelier Rouge  » de Matisse comme un manifeste

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
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  • "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets
  • L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949

PARIS: Comme un manifeste, il a inspiré d'innombrables peintres abstraits américains, ce qu'Henri Matisse ne savait pas lorsqu'il l'a peint: "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets.

L'exposition réunit en effet pour la première fois toutes les œuvres présentes dans ce tableau, une quinzaine de toiles et de sculptures qui se trouvaient dans l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne.

Certaines sont célèbres, comme "Le Jeune Marin II" (1906), exposé en France pour la première fois depuis 31 ans. D'autres moins, comme "La Corse, le vieux moulin" (1898).

L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949 et qui fait partie de ses œuvres les plus prestigieuses, selon Ann Temkin, sa conservatrice en chef.

Des documents d'archives inédits et d'autres œuvres éclairent le contexte de création de ce "tableau-énigme", selon l'expression de la commissaire générale Suzanne Pagé, telles que "La Fenêtre bleue" (1913) du MoMA et "Grand Intérieur rouge" (1948) du Musée d'art moderne du Centre Pompidou.

Révélation

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau".

"Chtchoukine lui a passé commande, a acheté d'innombrables tableaux, dont +La Danse+ et +L'Atelier rose+, mais, cette fois, il refuse", raconte Mme Pagé.

"Dans sa première phase, les murs de l'atelier étaient bleus avec des rayures vertes, le sol rose et le mobilier ocre, représentant un intérieur avec une perspective traditionnelle".

"Matisse l'a laissé reposer pendant un mois et il va le recouvrir entièrement de rouge vénitien très rapidement avec une technique très fébrile", développe-t-elle.

Matisse "ne l'explique pas très bien lui-même. Il a eu une révélation". Le tableau fera "fonction de manifeste pour tous les artistes américains expressionnistes et la génération suivante, du type Mark Rothko puis Ellsworth Kelly. La représentation y est abolie au profit de l'abstraction", ajoute Mme Pagé.

A l'époque, souligne-t-elle, "tout le monde a pensé que Matisse tombait dans une espèce d'errance".

Montré à Londres, il y reçoit un accueil très froid, comme à New York, Boston et Chicago plus tard, au prestigieux Armory Show. Il finira dans un club privé londonien avant d'être revendu à un galeriste new-yorkais en 1940, puis d'entrer au MoMA en 1949.

Tableau « osé »

"L'histoire de l'art n'aurait pas été la même sans lui. C'est l'un des tableaux les plus osés de Matisse, qu'il a fait à l'aube de ses 40 ans, et c'est un moment d'expérimentation dans son travail qui a le plus influencé l'histoire de l'art du reste du XXe siècle", assure Mme Temkin.

"Lorsqu'il est arrivé au MoMA en 1949, c'était au moment où les artistes commençaient à utiliser de très grands formats avec des tableaux plein de couleurs. On raconte que la femme de Rothko se plaignait de le voir aller tout le temps voir +L'Atelier rouge+ au MoMA, ce à quoi il aurait répondu que, sans lui, elle n'aurait pas la maison dans laquelle elle vivait, façon de dire qu'il n'aurait pas eu lui-même la carrière qu'il a eue", confie-t-elle.

Parallèlement à Matisse, la fondation présente une exposition consacrée justement à un artiste américain de l'abstraction, Ellsworth Kelly (1923-2015), la plus grande de cette ampleur organisée à Paris où il vécut plusieurs années, intitulée "Formes et Couleurs", en collaboration avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland).

Connu pour ses œuvres monochromes, à mi-chemin entre peinture et sculpture, Ellsworth Kelly a aussi conçu pour la Fondation Vuitton le décor de son auditorium, juste avant de mourir.


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence par un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence par un petit-déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.