PARIS: Le groupe bancaire Société Générale s'apprête à annoncer lundi à ses salariés qu'il va supprimer "environ 900 postes", selon un article du journal Les Echos publié samedi, que la banque n'a pas souhaité commenter.
Les fonctions centrales du groupe à La Défense, près de Paris, et l'informatique devraient être principalement concernées, selon le quotidien économique.
La Société Générale emploie quelque 56.000 personnes en France, sur 117.500 dans le monde, selon son document de référence.
S'il se confirmait, ce plan de suppression de postes serait le premier de Slawomir Krupa, directeur général de la banque depuis mai 2023. Et son ampleur serait quasiment doublée par rapport aux informations publiées le 19 janvier par l'agence Bloomberg, qui avait fait état d'un plan prévoyant plus de 500 postes supprimés.
M. Krupa cherche à relancer la banque après une quinzaine d'années en dents de scie sous la houlette de Frédéric Oudéa, rythmées par les crises et les scandales (conséquences de l'affaire Kerviel, mise en cause de la banque dans l'affaire Panama Papers ou encore perquisition l'an dernier au siège sur le dossier "cumcum"...).
La banque avait ainsi rendu public le 18 septembre un objectif de 1,7 milliard d'euros d'économies à horizon 2026 (par rapport à 2022), lors de la présentation des orientations stratégiques de la banque par M. Krupa, mal accueillie en Bourse.
Ce chiffre intégrait des économies déjà annoncées, comme celles générées par la fusion entre les deux réseaux de banque de détail en France, Société Générale et Crédit du Nord, et par le rachat de Leaseplan par la filiale de crédit-bail automobile ALD.
Traumatisme des salariés
La fusion des réseaux de la Société Générale et du Crédit du Nord s'accompagne d'une réduction importante du nombre d'agences - 1.450 agences en 2025 contre 2.100 cinq ans plus tôt - et de 3.700 postes supprimés, un "effort" réparti entre 2023 (environ 30%), 2024 (50%), 2025 (20%), sans départ contraint.
Plusieurs syndicats avaient fait part ces derniers jours de leurs inquiétudes.
"La direction n'a pas démenti les rumeurs d'un plan de suppression d'emplois dans les services centraux parisiens", s'était ainsi alarmée fin janvier le SNB-CFE-CGC sur son site internet.
"Compte tenu du traumatisme des salariés qui voient les plans de suppression des emplois se succéder (...) il est urgent que la direction s'exprime sur ces projets éventuels", avait insisté le premier syndicat de la banque.
La CGT Société Générale (3e organisation) avait pour sa part assuré jeudi sur son site que "cela fait quelques semaines que l’ensemble des salles des tours historiques de la Société Générale de La Défense a été réquisitionné" à la date de lundi, en prévision de l'annonce du plan de suppression de postes.
"Nous attendons maintenant un exposé honnête et transparent de l’ampleur des réorganisations, de leurs réelles justifications économiques, de leurs motivations et de leurs objectifs à moyen ou long terme", avait demandé le syndicat.