PARIS: Amélie Oudéa-Castéra encore sur le gril: les principaux syndicats d'enseignants appellent à la grève et à manifester jeudi pour les salaires et les conditions de travail, sujets auxquels s'ajoute la défense de l'école publique après les déclarations polémiques de la ministre de l'Education.
A Paris, une manifestation partira à 14H00 du Luxembourg (VIe arrondissement) en direction du ministère de l'Education nationale (VIIe), à l'appel des principaux syndicats enseignants (FSU, CGT, FO, SUD Education, UNSA Education, SGEN CFDT). Des manifestations sont annoncées dans de nombreuses autres villes.
Les syndicats n'ont pas encore estimé le taux de grévistes pour le premier degré (maternelle et élémentaire) mais, à Paris, la FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire, a assuré sur X (ex-Twitter), que "la grève de jeudi sera(it) massive". "65% des enseignants des écoles parisiennes seront en grève et au moins 130 écoles seront complètement fermées!", sur un total de 745 écoles, selon l'organisation.
Ce qui a mis "le feu aux poudres", "ce sont les propos de la nouvelle ministre qui a malmené l'école publique dès son arrivée (en janvier, NDLR), avec des mensonges notamment", pointe à l'AFP Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp. "Pour certains, ça a été un élément déclencheur pour se mobiliser" lors de cette journée de mobilisation, annoncée depuis décembre, dit-elle.
Les déclarations d'Amélie Oudéa-Castéra, qui a justifié l'inscription de ses enfants dans le privé par "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans le public, ont "laissé des traces", abonde Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges et lycées).
"On sent une grande colère" avec "le sentiment d’être baladés par l’exécutif", qui "se soucie assez peu du quotidien" des enseignants, ajoute-t-elle.
"Depuis début janvier, il y a eu un regain de mécontentement, qui est lié à la fois aux propos de la ministre, mais aussi au fait qu'on rentre dans les aspects concrets de préparation de la rentrée, et que par exemple en collège, la déstabilisation est majeure" avec la mise en place notamment de "groupes de niveaux" en français et en maths pour la rentrée, annoncés par l'ex-ministre de l'Education Gabriel Attal, explique Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT.
"On voit bien que les moyens ne sont pas au rendez-vous pour financer les groupes de niveaux", renchérit Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE Unsa. Pour elle, "la ministre cristallise du mécontentement, de la colère" mais "même davantage, de l'inquiétude et du doute".