Ceux qui ont critiqué le fait que certains libéraux se soient empressés de pleurer le nationalisme et de le déclarer mort ne se sont pas trompés. Si nous devions emprunter à l’allégorie de Platon, avec quelques modifications, la vie dans les années 90 ressemblait davantage à des ombres et à des lignes floues, qu’à des choses réelles elles-mêmes.
Néanmoins, il existe une grande différence entre le nationalisme tel que les Arabes et le reste du «tiers monde» le connaissaient pendant la guerre froide celui d’aujourd’hui. Le premier a dissimulé et supprimé les identités plus petites, appelant à une nouvelle identité nationale qui unissait un «peuple arabe» transnational. Quant au second, il affirme les identités existantes, ce qui nous tente de conclure que ces identités sont sa fin ultime et sa destination finale. Il s’agit donc d’ethno-nationalisme au sens le plus étroit du terme, à tel point que des termes comme «nationalisme» ou «nation» ne sont utilisés que rarement et métaphoriquement. Au lieu de promettre un État unifié plus grand que ceux qui existent déjà, sa revendication, ou son rêve, est un État autonome plus petit.
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