La guerre de Sécession, blessure toujours à vif aux Etats-Unis

Des reconstituteurs confédérés tirent une salve sur la tombe de Stonewall Jackson dans le cimetière d'Oak Grove lors des célébrations du Lee-Jackson Day à Lexington, en Virginie, le 13 janvier 2024. (Photo Ryan M. Kelly AFP)
Des reconstituteurs confédérés tirent une salve sur la tombe de Stonewall Jackson dans le cimetière d'Oak Grove lors des célébrations du Lee-Jackson Day à Lexington, en Virginie, le 13 janvier 2024. (Photo Ryan M. Kelly AFP)
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Publié le Dimanche 28 janvier 2024

La guerre de Sécession, blessure toujours à vif aux Etats-Unis

  • Si les Confédérés, farouchement opposés à l'abolition de l'esclavage, système sur lequel reposait leur économie, ont perdu, ils n'en restent pas moins des héros aux yeux de cette foule.
  • Les Afro-Américains ont continué à souffrir pendant près d'un siècle d'une répression et d'une ségrégation violentes qui ont contribué à ancrer profondément le racisme dans la société américaine

LEXINGTON, États-Unis : Dans les rues d'une petite ville du sud-est des Etats-Unis, en Virginie, des hommes en uniformes confédérés défilent, agitant le drapeau historique  du Sud esclavagiste au milieu de bannières trumpistes.

Un siècle et demi après, la guerre de Sécession continue de hanter les esprits aux Etats-Unis, comme une blessure qui n'a jamais vraiment guéri.

«Continuez la lutte», exhorte Susan Lee, venue avec plusieurs centaines de sympathisants des anciens Etats confédérés honorer la mémoire de généraux sudistes à Lexington, un jour de janvier.

«Que Dieu protège le Sud», abonde-t-elle.

Entre 1861 et 1865, la guerre de Sécession, dite guerre civile aux Etats-Unis, a opposé des Etats du Sud (la Confédération) à ceux du Nord (l'Union), faisant 800.000 morts selon une estimation historique récente.

Si les Confédérés, farouchement opposés à l'abolition de l'esclavage, système sur lequel reposait leur économie, ont perdu, ils n'en restent pas moins des héros aux yeux de cette foule. Et non pas des traîtres ou des figures racistes, comme une grande partie du pays les considère.

Tout de gris vêtus ou habillées de robes d'époque, ces hommes et femmes entonnent en coeur «Dixie», hymne officieux des Etats confédérés dont le titre est depuis devenu un surnom donné au sud-est du pays.

«Nous n'avons pas besoin de la permission de politiciens parachutés et filous» pour rendre hommage à ce passé, lance Mme Lee.

Cette passion est loin d'être cantonnée à quelques férus d'histoire, spécialement à l'approche de l'élection présidentielle de novembre.

A Lexington, les bannières «Trump 2024» cohabitent ainsi avec les fusils d'époque et autres attirails du XIXe siècle. Les partisans de l'ex-président se plaisent en effet à se dire eux aussi en rébellion contre Washington.

Donald Trump a lui-même affiché sa sympathie pour l'héritage des Confédérés, qualifiant le général Robert Lee, chef de leur armée, de «génie», assurant que cette guerre aurait pu être «négociée» ou encore s'opposant à la décision de Joe Biden de renommer des bases militaires portant le nom de défenseurs de l'esclavage.

Bien que le conflit remonte à 160 ans, il trouve encore écho aujourd'hui.

«C'est vraiment le point de départ de nombreuses problématiques qui ont façonné l'histoire des Etats-Unis», explique à  l'AFP la professeure d'histoire Nina Silber, de l'université de Boston.

- Répression et ségrégation -

Preuve de sa persistance: des rues et des villes dans le sud du pays portent encore les noms de figures confédérées et des monuments leur sont dédiés.

Certaines statues à leur effigie ont toutefois été retirées ces dernières années, sous l'impulsion de mouvements antiracistes. En décembre, un monument confédéré a ainsi été enlevé du cimetière national d'Arlington, dernière demeure de héros de guerre américains.

Mais le conflit a surtout laissé des traces dans les esprits.

Si la guerre civile a abouti à l'émancipation de quatre millions d'esclaves, les Afro-Américains ont continué à souffrir pendant près d'un siècle d'une répression et d'une ségrégation violentes qui ont contribué à ancrer profondément le racisme dans la société américaine, pointe Mme Silber.

Cette absence de rupture claire avec le passé a notamment été mis en lumière en décembre quand la candidate aux primaires républicaines Nikki Haley, ancienne gouverneure de Caroline du Sud, n'a pas mentionné l'esclavage lors d'une question sur les causes de la guerre de Sécession, suscitant une polémique.

«L'esclavage en était la cause. Il n'y a aucun doute là-dessus», a rétorqué en janvier le président Joe Biden, en visite dans cet Etat du sud-est.

- «Cause perdue» -

Si tous les participants au rassemblement de Lexington interrogés par l'AFP disent condamner l'esclavage, le qualifiant d'abject, ils défendent néanmoins leur droit de célébrer la Confédération.

Pour Susan Lee, les confédérés ont combattu l'Union non pas pour préserver l'esclavage mais pour protéger les droits des Etats et leurs valeurs.

Cette idée, qualifiée de mythe de la «cause perdue», est rejetée par les historiens.

Cela fait «partie de notre héritage d'avoir des ancêtres confédérés et de continuer à croire dans la cause aujourd'hui», explique à l'AFP Chuck Dransfield, autre participant à la parade.

Observant les affiches pour Donald Trump, ce fonctionnaire à la retraite ajoute: «Pour l'essentiel, son programme (...) s'aligne avec le nôtre.»

Les Américains sont à nouveau divisés, reconnaît-il. «Et je ne pense pas que nous nous unirons un jour... Du moins pas de mon vivant».


Anthony Hopkins enchante Riyad avec une symphonie onirique

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
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  • Présentée par Morgan Freeman, l'icône hollywoodienne se penche sur le langage universel de la musique
  • Un concert en Arabie Saoudite : un honneur inimaginable, dit Hopkins

RIYADH : Dans un mélange captivant d'art et d'humanité, l'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé "La vie est un rêve", dans le cadre des festivités de la Saison de Riyad.

Présenté par son collègue acteur Morgan Freeman, Hopkins a commencé son discours par la salutation arabe "As-salamu alaykum", donnant ainsi le ton du respect culturel et de l'unité.

Hopkins a partagé ses réflexions sur la vie et l'art, s'inspirant des mots d'Edgar Allan Poe : "J'ai toujours cru que tout ce que nous voyons ou semblons être n'est qu'un rêve à l'intérieur d'un rêve".

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

Il a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad.

C'est avec une grande humilité et une immense gratitude que je présente ma pièce, "La vie est un rêve", dans le cadre de la Saison de Riyad", a-t-il déclaré.

Se remémorant sa vie, il a décrit le chemin parcouru depuis le "fils d'un simple boulanger" du sud du pays de Galles jusqu'à un compositeur et un acteur de renommée mondiale.

"Pour moi, ma vie est un profond mystère", a-t-il déclaré. "Il est impossible de comprendre ou de s'attribuer le mérite des bénédictions qui m'ont été accordées. C'est pourquoi je crois que la vie est un rêve, et cette pièce, "Life is a Dream", m'a été inspirée par mon enfance rêveuse dans le sud du pays de Galles, par ma mère qui m'a merveilleusement soutenu et par mon père, qui était plus grand que nature et qui a travaillé sans relâche tout au long de sa vie.

Hopkins a invoqué la philosophie de Ralph Waldo Emerson, soulignant que la musique et l'art sont des connecteurs spirituels.

"La musique et l'art sont des chemins vers Dieu, le principal moyen de relier toutes les âmes humaines. Emerson a compris que toucher une âme, c'est toucher toutes les âmes et je crois moi aussi que la musique a un pouvoir de transformation", a-t-il déclaré.

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

"J'ai toujours rêvé d'être compositeur, mais je n'ai jamais su comment. Pourtant, donner ce concert en Arabie saoudite, berceau de l'islam, où le prophète Mahomet a reçu ses messages et où se trouvent les villes saintes de La Mecque et de Médine, est un honneur inimaginable".

Abordant les défis mondiaux, M. Hopkins a souligné l'importance de l'unité et de la paix.

"Je ne peux imaginer un meilleur endroit qu'ici pour nous rassembler, surmonter nos différences et envisager un monde de paix, d'équilibre et d'amour", a-t-il déclaré.

"À 87 ans, je comprends parfaitement que la mort est inévitable. Mais le thème de ce concert est que la vie est un long adieu à tout ce que nous aimons, un adieu prolongé, mais rempli de pardon et d'émerveillement".

M. Hopkins a conclu en remerciant l'équipe qui a rendu ce concert possible, en particulier Rakan Al-Harthi, directeur général de Sela, son producteur musical Stephen Barton, le chef d'orchestre Matthew Freeman et le Royal Philharmonic Orchestra. Il a terminé son discours par "Shukran".

Grâce à cet événement, Hopkins a non seulement mis en valeur ses talents musicaux, mais il a également laissé une impression durable sur la Saison de Riyad, en soulignant le pouvoir unificateur de l'art et de la musique dans la promotion de la tolérance, de l'amour et de la compréhension entre les cultures.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

   

Le mouvement Slow Food s'implante à AlUla

AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
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  • Le Centre d'art culinaire Dadan est un centre d'éco-gastronomie qui allie patrimoine et système alimentaire durable.
  • Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

RIYADH : grâce à l'ouverture du Centre d'art culinaire Dadan, la ville d'AlUla accueille un nouveau foyer du mouvement slow food. Ce centre célèbre l'agriculture durable, les traditions alimentaires locales et les repas réfléchis.

Ce mouvement mondial vise à favoriser un lien plus profond entre les consommateurs et leurs sources de nourriture, en prônant l'utilisation d'ingrédients saisonniers et locaux, et en soutenant tous les membres de la communauté, des valeurs qui ont guidé le développement d'AlUla en tant que destination durable.

Le Centre des arts culinaires Dadan est un centre mondial d'éco-gastronomie qui allie l'héritage de l'oasis verdoyante d'AlUla aux valeurs contemporaines d'un système alimentaire équitable et durable.

Situé près du site historique de Dadan, le centre propose des repas, des ateliers interactifs et la possibilité de rencontrer les agriculteurs d'AlUla, le tout dans un cadre naturel d'exception.

Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

Les familles locales, dont les moyens de subsistance sont étroitement liés à l'agriculture de l'oasis, présentent leurs produits et invitent les visiteurs à découvrir les saveurs authentiques d'AlUla. Les visiteurs peuvent savourer des plats préparés selon des méthodes traditionnelles ou choisir des produits frais à déguster sur l'aire de pique-nique, adoptant ainsi la philosophie « de l'oasis à la table » qui est au cœur de la mission du centre. Chaque achat soutient directement les agriculteurs locaux.

Le restaurant Diyar du centre, nommé d'après le mot arabe signifiant « maison », offre une expérience gastronomique inoubliable. Chaleureux et accueillant, il surplombe les montagnes majestueuses et sert des plats préparés à partir d'ingrédients provenant de sources durables et cultivés localement. Sous la direction du chef primé Sergio Rama, il redéfinit l'hospitalité en transformant des repas simples en une célébration de la communauté et du patrimoine.

Une autre façon d'en savoir plus sur AlUla et ses habitants est de participer aux ateliers du centre, qui enseignent les pratiques durables et les traditions locales. 

Qu'il s'agisse d'apprendre les principes fondamentaux de la cuisine de la ferme à la table, de maîtriser les arts de la saumure et de la fermentation ou d'explorer les multiples utilisations du moringa dans les huiles et les savons, les participants acquièrent des connaissances pratiques sur de multiples pratiques artisanales et alimentaires.

Grâce au centre d'art culinaire Dadan, AlUla invite le monde à redécouvrir le plaisir d'une cuisine saine et traditionnelle dans son oasis intemporelle.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


« Unstoppable » : Une sortie attendue mais réjouissante

"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
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  • Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe
  • Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur

LONDRES : Il est facile d'oublier qu'il arrive parfois que l'on attende simplement une dose de bonnes vibrations d'un film — et peu de genres s'y prêtent mieux que le biopic sportif.

Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe.

Réalisé par William Goldenberg (scénariste et monteur de renom, qui fait ici ses débuts en tant que réalisateur), "Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome ("Moonlight", "When They See Us") dans le rôle de Robles, avec Jennifer Lopez dans le rôle de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans le rôle de son beau-père Rick.

Déjà talentueux lutteur au lycée, Robles rate la bourse d'études dont il rêvait, mais choisit de payer pour aller à l'université d'État de l'Arizona et gagner une place dans l'équipe de lutte de l'établissement.

Malgré le comportement abusif de Rick à la maison, Robles continue de gagner la confiance de ses coéquipiers. Soutenu par la foi inébranlable de sa mère et de son entraîneur au lycée (joué par Michael Pena), il se montre non seulement digne de sa place, mais aussi un athlète capable de performer sur la scène nationale.

Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur. Parce que, si vous le faites - et si le film a un casting décent qui fait un travail sérieux - le résultat en vaut la peine.

C'est le cas de "Unstoppable", un film aussi déterminé que son protagoniste du monde réel. Bien sûr, il y a quelques éléments de l'histoire qui sont évoqués puis abandonnés. Bien sûr, la montée en puissance de l'épreuve de force est plus que prévisible.

Mais ce film bénéficie de l'excellente performance de Jerome (aidé par des effets et des cascades absolument parfaits, qui voient Robles lui-même exécuter certaines séquences de lutte), et d'une distribution secondaire immensément talentueuse.

Lopez, Cannavale et Peña jouent tous très bien leur rôle, mais Don Cheadle mérite également des éloges pour son interprétation en tant qu'entraîneur et mentor de Robles à l'université.

S'agit-il de l'exploration la plus sophistiquée du monde de la lutte universitaire ? Non. Mais s'agit-il d'un film chaleureux et décent qui vous fera du bien ? Absolument.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com