Joe Biden fragilisé face aux multiples fronts dans le monde

D'autant plus que son probable adversaire dans la course à la Maison Blanche, l'ancien président républicain Donald Trump, en profite pour taxer Joe Biden de faiblesse (Reuters).
D'autant plus que son probable adversaire dans la course à la Maison Blanche, l'ancien président républicain Donald Trump, en profite pour taxer Joe Biden de faiblesse (Reuters).
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Publié le Jeudi 25 janvier 2024

Joe Biden fragilisé face aux multiples fronts dans le monde

  • Joe Biden apparaît au contraire sous pression face à une guerre qui s'enlise, sans issue en vue, et à un conflit dans la bande de Gaza qui menace à tout moment d'embraser le Moyen-Orient
  • En matière de politique étrangère, le taux d'approbation du président Biden n'est pas au beau fixe

WASHINGTON: Le temps est loin d'un Joe Biden paradant en février 2023 dans les rues de Kiev, porte-étendard de l'Ukraine contre la Russie de Vladimir Poutine.

Près d'un an après, le président américain apparaît au contraire sous pression face à une guerre qui s'enlise, sans issue en vue, et à un conflit dans la bande de Gaza qui menace à tout moment d'embraser le Moyen-Orient avec des conséquences imprévisibles.

La guerre entre Israël et le Hamas a déjà débordé avec les attaques des milices yéménites Houthis proches de l'Iran contre le trafic maritime en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, et celles de groupes pro-iraniens visant les troupes américaines en Irak et en Syrie, suscitant dans les deux cas des frappes des Etats-Unis.

L'Amérique n'est certes pas en guerre mais cette multiplication des zones de tension, y compris à la frontière avec le Mexique, pose un défi au président démocrate de 81 ans en pleine campagne pour sa propre réélection en novembre.

D'autant plus que son probable adversaire dans la course à la Maison Blanche, l'ancien président républicain Donald Trump, en profite pour taxer Joe Biden de faiblesse.

«Talon d'Achille»

Pour Melissa DeRosa, une consultante démocrate, "le sentiment d'instabilité provoqué par ces conflits, sans parler du problème à la frontière, jouera un rôle dans cette élection".

"Je pense que ce sera un problème pour Joe Biden", souligne-t-elle. D'autant plus que Donald Trump ne se privera pas de "mettre cela en avant", surtout à propos de la crise migratoire, son véritable "talon d'Achille" selon elle.

Traditionnellement, la politique étrangère ne tient qu'une petite place dans les campagnes électorales aux Etats-Unis et, sauf événement majeur, le cru 2024 ne devrait pas déroger fondamentalement à la règle.

Mais l'ex-président Trump, en route pour gagner l'investiture du Parti républicain, entend jouer de cette instabilité et de l'afflux de migrants à la frontière mexicaine pour mieux faire valoir le contraste avec Joe Biden, un argument qui fait mouche chez ses partisans.

"Les entités étrangères le respectent davantage et le craignent plus que l'actuel occupant de la Maison Blanche", dit de Donald Trump l'un de ces partisans, Tony Ferrantello, un architecte retraité de 72 ans rencontré à Keene, dans le New Hampshire, avant la primaire de mardi.

En matière de politique étrangère, le taux d'approbation du président Biden n'est pas au beau fixe: 58,8% des Américains disent leur désapprobation quand 36% pensent le contraire, selon une moyenne de sondages du site RealClearPolitics réalisés entre la mi-décembre et la mi-janvier.

Pas le moindre des paradoxes pour un président qui se présente fort de décennies d'expérience - comme vice-président sous Barack Obama ou encore en ayant longtemps été membre de la puissante commission des Affaires étrangères du Sénat, qu'il a même présidée.

Encore plus pour un président ayant dit lors de son élection en 2020 que l'Amérique était "de retour" après les années Trump et qui se targue d'avoir restauré les alliances des Etats-Unis, de l'Otan à l'Asie-Pacifique.

Soutien à Israël

Mais la guerre en Ukraine pèse, Joe Biden ayant pris la tête d'une vaste coalition internationale en faveur de ce pays après l'invasion russe en février 2022, sans cependant prendre le risque d'une confrontation directe avec Moscou.

Il est aux prises aux Etats-Unis avec une relative lassitude à continuer à sortir le carnet de chèques pour financer la défense ukrainienne sans résultat tangible.

Et l'opposition républicaine au Congrès monnaye son soutien en échange d'un durcissement contre l'immigration à la frontière sud.

Le soutien ferme de Joe Biden à Israël dans sa guerre contre le Hamas, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, provoque lui aussi des crispations au sein de l'électorat progressiste cette fois.

En témoigne l'incident de mardi, lorsque des manifestants pro-Palestiniens ont interrompu plusieurs fois le démocrate en plein discours sur le droit à l'avortement, l'un des thèmes qu'il entend porter durant sa campagne.

Ce soutien pourrait lui nuire en novembre dans des Etats clés comme le Michigan, où se trouve une importante communauté arabo-musulmane. Ou encore auprès de l'électorat clé de la jeunesse.

Et c'est sans compter l'ouverture d'un autre possible front: la Corée du Nord, à un moment où les tensions entre Séoul et Pyongyang se sont fortement aggravées.

La Corée du Nord "a tendance à multiplier les provocations lors des années électorales aux Etats-Unis", relèvent Victor Cha et Andy Lim, du Centre des études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington.


Les dernières heures du pape racontées par le média officiel du Vatican

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
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  • "Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News
  • "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège

CITE DU VATICAN: "Merci de m'avoir fait retourner sur la place" Saint-Pierre: ces mots, adressés par François à son infirmier pour l'avoir encouragé à un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort.

Ces propos adressés à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, ont été rapportés mardi par Vatican News, le média officiel du Saint-Siège.

Après la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François s'était offert dimanche un bain de foule surprise à bord de sa papamobile place Saint-Pierre au milieu des milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques.

Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier: "Tu crois que je peux le faire?" Et Massimiliano Strappetti l'avait rassuré. Il avait alors parcouru pendant près de quinze minutes les allées de la place et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.

Selon Vatican News, le pape s'était ensuite reposé l'après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné.

Lundi, aux environs de 05H30 (03H30 GMT), les premiers signes d'un malaise sont apparus. Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 07H35 locales.

"Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News. "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège.

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.


Le Vatican diffuse les premières images du pape dans son cercueil

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
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  • Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait
  • Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet

CITE DU VATICAN: Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait.

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet.

 


Le Vatican prépare les obsèques du pape, où sont attendus Trump et Macron

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
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  • A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament
  • Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait

CITE DU VATICAN: Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles mais aussi des dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament.

Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait.

Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin à 07H00 GMT afin d'être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains ensèrent un chapelet.

Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s'est recueillie lundi soir devant le cerceuil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment "très émouvant, très touchant", éprouvant "à la fois de la tristesse et de l'action de grâce pour tout ce qu'il a donné jusqu'au bout".

"Pour nous, c'est le temps du deuil. L'Eglise c'est comme une grande famille et dans un moment comme ça, pour ceux qui ont côtoyé le pape de près, qui l'ont servi, on perd quelqu'un d'assez proche", a-t-elle ajouté.

Pour la première fois depuis le décès du pape, les cardinaux sont réunis à huis clos depuis 09H00 (07H00 GMT), notamment pour décider des modalités des funérailles papales. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur lors du conclave, qui devrait débuter début mai.

"Révolutionnaire" 

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Donald Trump a annoncé qu'il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique anti-migrants. "Nous sommes impatients d'y être!" a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Emmanuel Macron sera présent lui aussi: "Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit", a-t-il déclaré depuis l'île de La Réunion, où il est en déplacement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a remercié lundi celui qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens", prévoit également d'assister à la cérémonie en la basilique Saint-Pierre.

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés pour compte". "Perdimus Papam", titre Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire".

Au Vatican mardi matin, des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.

Hommages unanimes 

De l'Iran à l'Allemagne en passant par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.

Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.

Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram.

Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s'était tout de même offert un bain de foule en "papamobile" sur la place Saint-Pierre.

En 12 ans de règne, "Papa Francesco" s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l'environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Eglise sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

Opposant acharné au commerce des armes, l'ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.