La France veut éviter une «escalade» entre Israël et le Liban

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu (Photo, AFP).
Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 23 janvier 2024

La France veut éviter une «escalade» entre Israël et le Liban

  • «Quand on sonde les esprits, quand on sonde les coeurs, personne, ni à Tel-Aviv, ni à Jérusalem, ni à Beyrouth, ne souhaite la guerre» a déclaré Sébastien Lecornu
  • La priorité, selon lui, c'est d'établir comment la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies «peut de nouveau être exécutée»

TEL AVIV: La France souhaite éviter "l'escalade" à la frontière entre Israël et le Liban, a réitéré lundi le ministre français des Armées à Tel Aviv, où il a rencontré des personnalités politiques dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

"Quand on sonde les esprits, quand on sonde les coeurs, personne, ni à Tel-Aviv, ni à Jérusalem, ni à Beyrouth, ne souhaite la guerre. (...) Le véritable enjeu pour nous, c'est de faire en sorte que cette escalade, qui peut paraître inéluctable, n'arrive pas", a déclaré Sébastien Lecornu dans un entretien à l'AFP.

La priorité, selon lui, c'est d'établir comment la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies "peut de nouveau être exécutée, comment on reprend des patrouilles, comment on est de nouveau dans un schéma d'observation et de déconfliction" afin "qu'une partie ne tire pas sur l'autre côté de la frontière et que l'autre côté (...) n'y riposte pas avec le risque d'escalade".

La résolution 1701 a mis fin à la guerre de 2006 entre le puissant Hezbollah libanais, allié de l'Iran, et Israël. Elle a consacré la seule présence de l'armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) dans le sud du pays, entre la frontière et le fleuve Litani.

Le Liban s'est dit prêt à l'appliquer, à condition qu's et se retire de secteurs revendiqués par Beyrouth. "Cela repose sur un engagement des deux parties", a insisté le ministre français, annonçant qu'il se rendrait "assez rapidement", une nouvelle fois, au Liban.

Plus de 200 personnes tuées par Israël dans le sud du Liban depuis le 7 octobre

Le bilan des personnes tuées par Israël dans le sud du Liban a dépassé les 200 lundi, dont 147 combattants du Hezbollah, plus de trois mois après le début de l'escalade à la frontière entre les deux pays, selon un décompte de l'AFP.

Le mouvement islamiste pro-iranien a annoncé la mort de trois combattants "sur la route de Jérusalem" lundi, expression désignant ses combattants tués par des tirs israéliens, portant à 202 le nombre de morts, selon un décompte de l'AFP.

Le décompte est réalisé à partir des communiqués du Hezbollah et d'autres groupes alliés, dont des factions palestiniennes, ainsi que des sources officielles et civiles.

Parmi les morts figurent 26 civils, dont trois journalistes, ainsi que deux secouristes, un soldat libanais et 20 combattants répartis à part égale entre le Hamas et son allié du Djihad islamique.

Beaucoup de populations civiles ont été évacuées de part et d'autre de la frontière, a-t-il relevé, estimant que leur protection "était un point important sur lequel il faut qu'on puisse avancer".

Environ 700 militaires français sont mobilisés dans le cadre de la Finul dans le sud du Liban. Paris soutient les forces armées libanaises (FAL) en leur fournissant notamment des médicaments, tandis que le Qatar et les Etats-Unis les ont ponctuellement aidé pour payer les salaires des militaires.

Dans le sud du Liban, les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, qui affirme agir pour soutenir le Hamas, sont quasi-quotidiens depuis le début de la guerre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël dans la bande de Gaza, en octobre.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.