Collage nocturne avec le Golem, collectif juif de gauche contre l'antisémitisme

Derrière ces affiches, des militants de Golem, un mouvement de jeunes juifs et juives de gauche créé après le 7 octobre (Photo, AFP).
Derrière ces affiches, des militants de Golem, un mouvement de jeunes juifs et juives de gauche créé après le 7 octobre (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 22 janvier 2024

Collage nocturne avec le Golem, collectif juif de gauche contre l'antisémitisme

  • Le collectif entend «faire en sorte que les gauches remettent la lutte contre l'antisémitisme dans les combats antiracistes», confie par téléphone un de ses fondateurs
  • Critiquer l'Etat d'Israël, «absolument», «mais pas au prix de l'antisémitisme», tranche-t-il

PARIS: A Paris dans la nuit apparaît soudain un slogan sur un mur: "antisémitisme, islamophobie: deux faces de la même pièce raciste". Derrière ces affiches, des militants de Golem, un mouvement de jeunes juifs et juives de gauche créé après le 7 octobre.

Ce collectif est né le 12 novembre pour s'opposer à la présence du Rassemblement National à la marche contre l'antisémitisme, où la France Insoumise était absente.

Face à de "larges portions" de la gauche "qui étaient complètement insensibles à la montée de l'antisémitisme subite", le collectif entend "faire en sorte que les gauches remettent la lutte contre l'antisémitisme dans les combats antiracistes", confie par téléphone un de ses fondateurs, Jonas Pardo,

Ce samedi soir, le collage vise la nouvelle loi immigration que les militants rejettent. Dans le nord-est de Paris, ils sont une dizaine, scindés en deux groupes. Rose - un des prénoms d'emprunts - 30 ans, se sent "pleine d'adrénaline".

23h52. Le premier mur à décorer est identifié. Les lettres M, I, G sont collées une par une.

23h57. "Migrer n'est pas un crime", s'affiche à la vue de tous.

Pour Rose, agir contre la loi immigration, qu'elle juge "intrinsèquement raciste", est une évidence. "Une grande partie des juifs et juives de France sont des enfants ou des petits-enfants d'immigrés", souligne l'ancienne prof. "Mon père est né en Pologne en 39, il est arrivé en France à 15 ans, après la Shoah."

«La maison des juifs de gauche»

Après le massacre du Hamas le 7 octobre, ces jeunes juifs ont ressenti de la "solitude".

Rose, proche du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), est alors cueillie à froid par le communiqué du parti d'extrême gauche qui salue la "résistance" palestinienne.

Ruth, doctorante de 28 ans, qui tractait pour la France Insoumise, est "hyper choquée" de constater la "frilosité" de LFI "à nommer ce qui se passait, c’est-à-dire des actes terroristes", dit-elle.

Depuis, la riposte d'Israël pour "anéantir" le Hamas a fait plus de 25.000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

"Pouvoir agir contre le gouvernement israélien, contre les bombardements (sur Gaza) en tant que juifs, ça me paraît aussi hyper important", ce sont "deux choses qui au fil du temps se sont alignés dans Golem”, résume Ruth.

"On a très vite dit: Golem est la maison des juifs de gauche", assure Jonas Pardo, 35 ans.

00h40. Le groupe termine un quatrième collage sur un muret: "Nous sommes tous.tes des enfants d'immigré.es". En face, un tag "Free Palestine".

Anti-Netanyahou, le collectif est notamment pour un cessez-le feu immédiat et permanent, la libération des otages, la levée du blocus de Gaza et contre la colonisation israélienne en Cisjordanie.

Critiquer l'Etat d'Israël, "absolument", "mais pas au prix de l'antisémitisme", tranche Jonas Pardo.

Le 14 novembre, le ministère de l'Intérieur a annoncé plus de 1.500 actes ou propos antisémites recensés en un peu plus d'un mois en France. Un chiffre plus de trois fois supérieur à celui de l'année 2022.

Le 9 octobre, la mère et la grand-mère de Ruth se font traiter de "sales juives" devant la synagogue, rapporte la jeune femme.

Golem "considère que l'antisémitisme est consubstantiel à l'extrême droite" et "un parasite des gauches", souligne M. Pardo qui pilote des formations contre l'antisémitisme au sein des organisations de gauche.

Pour la politologue Nonna Mayer, sollicitée par l'AFP, le niveau d'adhésion aux stéréotypes traditionnels sur les juifs, "cet antisémitisme-là (...) culmine à l'extrême droite (...) mais il remonte un peu à l'extrême gauche".

L'idée d'un tel collectif, qui n'est pas une première, est "très intéressante", estime-t-elle "dans la mesure où les juifs de France, si on se fie aux sondages, ont plutôt évolué vers la droite".

Golem - auquel appartient Arié Alimi, avocat qui défend notamment des victimes de violences policières et ex-président de l’Union des étudiants juifs de France à l'université Assas -  affirme avoir rallié plus de 350 membres en deux mois d'existence.

Cette mobilisation donne "beaucoup d'espoir" à Rose.


Un nouvel élan pour le dialogue culturel entre la France et l’Arabie saoudite

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  • La France et l’Arabie saoudite ont signé un accord prévoyant la création d’un pavillon saoudien permanent au Centre Pompidou, vitrine de l’art contemporain et du dialogue culturel
  • Ce partenariat s’accompagne du développement du Musée d’art contemporain d’AlUla et d’une exposition commune en 2026, prolongeant huit ans de coopération exemplaire entre les deux pays

PARIS: Un nouvel accord culturel vient renforcer les liens entre la France et l’Arabie saoudite. À l’occasion d’une rencontre à Paris entre le Prince Badr ben Abdullah ben Farhan Al Saud, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de The Royal Commission for AlUla, et Rachida Dati, ministre française de la Culture, un partenariat a été signé entre la Royal Commission for AlUla et le Centre Pompidou.

La cérémonie s’est déroulée en présence de Jean-Yves Le Drian, président de l’Agence française pour le développement d’AlUla (AFALULA), Abeer M. AlAkel, directrice générale de la Royal Commission for AlUla, et Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou.

L’accord prévoit la création d’un pavillon permanent du Royaume d’Arabie saoudite au Centre Pompidou. Ce nouvel espace sera une vitrine de l’art saoudien, arabe et international, et incarnera la volonté commune des deux pays de renforcer le dialogue entre les cultures et de promouvoir l'art contemporain.

Le partenariat vise également à développer le Musée d’art contemporain d’AlUla, en Arabie saoudite, ainsi qu’à présenter de nouvelles œuvres lors de l’exposition “Arduna”, programmée en janvier 2026 dans le cadre du Festival des Arts d’AlUla. Cet événement, fruit d’une collaboration entre Arts AlUla, le Centre Pompidou et AFALULA, illustrera la dynamique culturelle en plein essor autour du site historique d’AlUla.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la coopération franco-saoudienne engagée depuis huit ans autour d’AlUla, oasis millénaire devenue un symbole d’innovation et de partage.

Pour Paris comme pour Riyad, cet accord marque une nouvelle étape dans la diplomatie culturelle, où la collaboration artistique devient un vecteur de rapprochement et de compréhension mutuelle.


Menaces en prison contre Sarkozy: deux détenus jugés le 19 décembre

Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
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  • Deux détenus de la prison de la Santé, accusés d’avoir menacé Nicolas Sarkozy dans une vidéo diffusée après son incarcération, seront finalement jugés le 19 décembre à Paris
  • L’un des prévenus est poursuivi pour menaces de mort, l’autre pour détention illégale d’un téléphone en cellule. L’affaire intervient alors que l’incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné pour financement libyen, est sans précédent sous la Ve République

PARIS: Deux détenus de la Santé, qui devaient être jugés vendredi en comparution immédiate à Paris pour une vidéo de menaces visant Nicolas Sarkozy, diffusée sur les réseaux sociaux après l'incarcération cette semaine de l'ancien président dans cette prison parisienne, comparaîtront finalement le 19 décembre.

Ilies B., 28 ans, et Ange O., 24 ans, ont obtenu un délai pour préparer leur défense devant le tribunal correctionnel de Paris où ils avaient été déférés en comparution immédiate.

Il est reproché à Ilies B. d'avoir "menacé de mort" M. Sarkozy "de manière réitérée" par les propos "Il (M. Sarkozy) va passer une mauvaise détention", "on va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko".

Selon son conseil Georges Parastatis, son client aurait crié "Rends l'argent!", "Takieddine, on est au courant!" et "On va venger Kadhafi!".

Ange O. sera lui jugé pour avoir détenu illégalement en détention un téléphone portable dont il a refusé de donner le code aux enquêteurs.

Ilies B. est détenu dans l'attente de son procès en appel les 2 et 3 décembre devant les assises d'Evry, après une peine en première instance de treize ans de réclusion criminelle pour des faits d'extorsion commis avec arme, selon les débats à l'audience.

Ange O. est en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants.

Relevant que les affaires de portables en détention arrivaient rarement au tribunal, son avocat Robin Crépieux a demandé de "mettre en perspective ce dossier avec la façon dont c'est traité".

Les deux hommes vont quitter la Santé et être transférés à Osny (Val d'Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne).

Nicolas Sarkozy s'est constitué partie civile dans ce dossier: il s'agit de "menaces de mort qui ont eu un retentissement qui ne peut être laissé sans réponse pénale", a expliqué à l'AFP son avocat Isaac Arnoud.

Les deux hommes avaient été placés en garde à vue après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo, manifestement tournée par un détenu de l'établissement pénitentiaire, proférant des menaces à l'arrivée de Nicolas Sarkozy le 21 octobre.

L'ancien chef de l'État a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, reconnu coupable d'avoir sciemment laissé des proches démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

Nicolas Sarkozy a fait appel. Son incarcération est une première dans l'histoire de la République. Deux policiers assurent sa protection en détention, une mesure exceptionnelle.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.