BAGDAD: L'ambassadrice américaine à Bagdad Alina Romanowski s'est entretenue dimanche avec l'ancien premier ministre d'Irak Nouri al-Maliki, ont annoncé dans un communiqué les services du baron de la politique irakienne et un des piliers du camp proche de Téhéran.
La rencontre intervient au lendemain de tirs de missiles balistiques ayant visé des soldats américains et d'autres troupes de la coalition internationale antijihadistes dans l'Ouest de l'Irak, une attaque revendiquée par la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran.
Depuis la mi-octobre, plus de 140 attaques ont visé les soldats américains et ceux de la coalition en Irak et en Syrie, dans un contexte régional explosif alimenté par les répercussions de la guerre à Gaza entre Israël --allié de Washington-- et le mouvement palestinien Hamas --soutenu par l'Iran.
Escalade des tensions
M. Maliki a reçu Mme Romanowski pour discuter de "l'avenir des relations bilatérales" unissant l'Irak et les Etats-Unis mais aussi de "l'escalade des tensions dans la région", selon un communiqué de ses services.
Le politicien irakien a souligné "l'importance de renforcer les relations d'amitié et de coopération" entre Bagdad et Washington.
Mais il a aussi évoqué "les nombreuses crises auxquelles la région est confrontée: les évènements en Palestine occupée, au Liban, en mer Rouge, dans le nord de la Syrie et en Irak", tout en appelant à "une action rapide pour réduire les tensions et mettre fin aux attaques mutuelles, qui pourraient être annonciatrices d'une expansion de la guerre".
L'ambassade américaine à Bagdad n'a pas communiqué dans l'immédiat sur la rencontre. Mme Romanowski s'entretient régulièrement avec les dirigeants de l'Etat et des politiciens issus de tout l'éventail de la politique irakienne.
La formation politique de M. Maliki fait partie du Cadre de coordination, la principale coalition de forces pro-Iran qui dispose d'une majorité au Parlement et qui a nommé l'actuel gouvernement de Mohamed Chia al-Soudani.
Le Cadre de coordination englobe des politiciens chevronnés, anciens opposants au régime de Saddam Hussein qui orchestrent la vie politique depuis 2003 et l'invasion américaine ayant renversé l'ex-dictateur. Mais cette coalition comprend aussi le Hachd al-Chaabi, les anciens paramilitaires pro-Iran désormais enrôlés dans les forces régulières.
Parmi les nombreuses factions composant le Hachd, les Brigades du Hezbollah ont publiquement affiché leur soutien à la "Résistance islamique en Irak".
Un porte-parole des Brigades, Abou Ali al-Askari, a assuré dimanche dans un communiqué que "les frères dans la Résistance continueront à frapper les bastions ennemis", soulignant "la nécessité de poursuivre l'escalade des opérations".