BOBIGNY: La condamnation vendredi de trois policiers pour l'interpellation violente en 2017 de Théo Luhaka, jeune homme noir érigé en symbole des violences policières, est "pour nous une victoire", a réagi son avocat Antoine Vey à Bobigny.
"C'est une décision d'apaisement que nous prenons comme une victoire", a déclaré Me Vey, les policiers ayant été condamnés à des peines allant de 3 à 12 mois de prison avec sursis par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis.
Présent à la sortie du tribunal, Théo Luhaka, grièvement blessé lors de son interpellation en 2017, ne s'est pas exprimé dans l'immédiat.
"Cette décision vient dire une fois encore que Théo était victime ce jour-là. Que rien ne justifiait qu'il ait été battu et que rien ne justifie chez lui qu'il soit autrement considéré que comme une victime", a-t-il ajouté.
"Ce que je lui souhaite ce soir c'est (...) qu'il puisse reprendre une vie qui va être utile pour lui mais aussi pour toutes les victimes de violences. J'espère que cette décision restera une décision symbolique", a affirmé Me Vey.
De son côté, Me Thibault de Montbrial, l'avocat du principal accusé, condamné à 12 mois de prison avec sursis pour avoir grièvement blessé Théo Luhaka avec sa matraque télescopique, a fait état d'un "immense soulagement".
"C'est l'immense soulagement. Pour la première fois aux yeux de la France entière, il est établi le fait, comme il le dit depuis le premier jour, qu'il n'est pas un criminel", a dit l'avocat du gardien de la paix Marc-Antoine Castelain, à la sortie de la salle d'audience.
Même son de cloche chez les syndicats de la police.
"Il n'y a pas eu de crime. Il y a eu un acharnement médiatique", a déclaré sur BFM TV Reda Belhadj, porte-parole SGP-FO Ile-de-France. "La justice s'est prononcée et a dit qu'il n'y avait ni crime ni viol", a aussi déclaré Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police SGP-FO alors que les soutiens de Théo criaient "il est infirme à vie".
"Hommage à la dignité de Théo. Des peines trop légères mais la vérité triomphe!", a déclaré sur X (ex-Twitter) l'association SOS Racisme.
Dès leur sortie de la cour d'assises, des militants luttant contre les violences policières avaient scandé "du ferme pour la police !" et dénoncé "des mascarades". Ils tenaient en main des affiches montrant les visages de personnes décédées à la suite d'interventions policières.