JO-2024: l'angoisse du marionnettiste de la Tour Eiffel, chassé de son théâtre

Des enfants et leurs parents dans le petit théâtre Guignol des «Marionnettes du champ de Mars», près de la Tour Eiffel à Paris le 17 janvier 2024 (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP).
Des enfants et leurs parents dans le petit théâtre Guignol des «Marionnettes du champ de Mars», près de la Tour Eiffel à Paris le 17 janvier 2024 (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP).
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Publié le Jeudi 18 janvier 2024

JO-2024: l'angoisse du marionnettiste de la Tour Eiffel, chassé de son théâtre

  • A 500 m de la Tour Eiffel, c'est sous la pluie que Julien Sommer ouvre sa porte à une trentaine de parents et enfants pour une adaptation de La Belle et la bête à la sauce Guignol, marionnette française indémodable depuis le XIXe siècle
  • Le Théâtre de marionnettes parisiennes du Champ-de-Mars, son nom officiel, n'est pas le seul commerce pour enfants concerné des lieux

PARIS: Il tient à ses 350 marionnettes "comme à la prunelle de (ses) yeux". Mais le gérant du théâtre Guignol du vaste parc dominé par la Tour Eiffel a été prié de quitter les lieux avant les Jeux olympiques et redoute de ne pas retrouver son castelet après l'été.

A 500 m de la Tour Eiffel, c'est sous la pluie que Julien Sommer ouvre sa porte à une trentaine de parents et enfants pour une adaptation de La Belle et la bête à la sauce Guignol, marionnette française indémodable depuis le XIXe siècle.

En ce mercredi, les familles s'installent sur les bancs de la petite salle aux 150 places, construite en 1978 par son mentor Luigi Tirelli, qui avait popularisé ce spectacle vivant via la télévision dans les années 1970.

Le castelet en lui-même date de 1902. Sur cette antique scène derrière laquelle il travaille depuis ses 15 ans, Julien Sommer, 38 ans, redonne vie à ses marionnettes deux fois par jour les mercredi, samedi et dimanche en période scolaire, sept jours sur sept pendant les vacances.

Mais début janvier, il a reçu une lettre de la mairie de Paris lui annonçant la résiliation de sa concession au 31 mars prochain.

Motif: les travaux prévus par le comité d'organisation des JO de Paris (du 26 juillet au 11 août) dans le vaste jardin public du Champ-de-mars où se dérouleront les épreuves de beach-volley.

«Traumatisme»

D'une durée de six ans, le contrat du marionnettiste devait initialement se terminer fin novembre.

"Je savais bien, avec les JO, que j'allais devoir fermer mais le traumatisme, c'est la résiliation, carrément, et de ne pas avoir de perspective pour l'avenir. C'est angoissant", dit-il.

Contactée par l'AFP, la mairie de Paris rappelle qu'une nouvelle concession impose un appel d'offres, la "remise en concurrence" étant un "processus juridique obligatoire".

Le Théâtre de marionnettes parisiennes du Champ-de-Mars, son nom officiel, n'est pas le seul commerce pour enfants concerné des lieux.

Un petit karting avec des voiturettes à pédales doit lui aussi partir fin mars, tandis qu'un manège à chevaux de bois présenté comme "le plus vieux manège de Paris" et une guinguette avec des balançoires centenaires ont déjà dû fermer boutique lundi.

Désormais, des grillages les entourent, comme toutes les pelouses du parc, ainsi protégées pour retrouver leur éclat en vue de l'événement planétaire.

Les Amis du Champ-de-Mars, une association de quartier, sont "choqués par (ces) dispositions prises de façon brutale", résume son président Jean d'Izarny-Gargas, soulignant "l'intérêt patrimonial" du théâtre.

«Une institution»

Les parents, eux, ne cachent pas leur colère. Ainsi Lauren Carraud, qui déplore le "triste spectacle de barricades et de chantiers" et préfèrerait "voir briller les yeux de nos enfants".

Guignol, "c'est une institution dans le quartier", abonde Emmanuelle Vonceslau, 48 ans, venue avec ses deux filles de 6 et 8 ans. "Ce serait dommage qu'il ferme parce qu'il est magnifique et que les enfants adorent ça."

Quant à Gustave, 4 ans, petit-fils de Karima Chauvalon, 63 ans, la fermeture "le rend triste", affirme sa grand-mère.

Julien Sommer, qui crée ses costumes comme ses spectacles, explique tirer en moyenne de son activité 2.000 euros mensuels "avant impôts".

Pendant six mois "je ne peux pas travailler", résume le gérant, qui va de surcroît devoir louer un espace pour entreposer "décors, éclairages, matériel, bancs"...

Mercredi, la mairie a indiqué à l'AFP que les trois commerces, dont le théâtre de Guignol, dont la convention est résiliée plus tôt que prévu "pourront être indemnisés".

Pour tous les commerces, "un travail a été engagé afin qu’ils puissent s'installer durant la période des Jeux dans des sites alternatifs, après mise en concurrence", ajoute-t-elle.

"De nouveaux sites d’exploitations commerciales seront proposés" après les Jeux afin "que ces activités puissent y être à nouveau exercées", poursuit la municipalité, là aussi après "mise en concurrence".

"Ce théâtre, c'est ma vie", dit Julien Sommer. "La seule chose qui compte, c'est de revenir et de continuer de faire rêver les enfants".


Madagascar: Macron annonce la signature d'accords économiques ambitieux

Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'Etat à Antananarivo. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'Etat à Antananarivo. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a annoncé que "plusieurs accords importants seront scellés" lors de cette visite, citant "énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme"
  • "La France a toujours été proche de Madagascar", a renchéri Andry Rajoelina, en souhaitant qu'elle "s'investisse encore plus", évoquant l'"immense potentiel" de l'île-Etat de l'océan Indien

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'Etat à Antananarivo.

Emmanuel Macron a annoncé que "plusieurs accords importants seront scellés" lors de cette visite, citant "énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme".

"La France a toujours été proche de Madagascar", a renchéri Andry Rajoelina, en souhaitant qu'elle "s'investisse encore plus", évoquant l'"immense potentiel" de l'île-Etat de l'océan Indien.

Emmanuel Macron a annoncé un accompagnement financier de l'Agence française développement (AFD) ainsi qu'un prêt du Trésor français pour la réalisation d'un barrage hydroélectrique à Volobe, dans l'Est du pays, dans les tuyaux depuis près d'une décennie.

Un accord devrait aussi être signé pour l'entrée du géant de l'électricité français EDF au capital de la Compagnie générale d'hydroélectricité (CGHV) malgache, a appris l'AFP auprès d'une source proche des discussions.

Alors que la France était le premier client et troisième fournisseur de Madagascar en 2024, Emmanuel Macron a évoqué un "accompagnement financier" et un "soutien technique" pour la rénovation de voies ferroviaires, ainsi que "des accords importants en termes de sécurisation des apports en blé".

Il a aussi souhaité un "partenariat en matière de terres rares stratégiques", ces métaux nécessaires aux technologies de la transition énergétique que l'île a dans son sous-sol.

Accompagné de son épouse Brigitte, il est aussi venu renforcer la place de la France dans l'océan Indien, en dépit de contentieux persistants hérités de la colonisation.

C'est le premier président français depuis Jacques Chirac en 2005 à se rendre dans l'ancienne colonie qui compte 30 millions d'habitants.

La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie dans cette partie du monde, entend consolider son statut de puissance régionale.

Mémoire 

Madagascar revendique les îles Eparses tout comme les Comores revendiquent l'archipel de Mayotte. Ces deux territoires français occupent une position stratégique dans le canal du Mozambique, une voie de transit majeure pour le commerce international, riche en hydrocarbures.

"Ces demandes de rétrocession, c'est un enjeu d'identité nationale, d'accès aux ressources et un moyen de pression pour obtenir autre chose" de la France, résume Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l'université Paris-Nanterre.

Les îles Éparses seront "évoquées", a indiqué l'Elysée. Paris privilégie une solution de type "cogestion". Des souverainistes malgaches souhaitent à l'inverse que le président Rajoelina remette la question de la rétrocession sur la table, comme celle obtenue des Britanniques par l'île Maurice pour l'archipel des Chagos en 2024.

La question mémorielle liée à la colonisation reste aussi au coeur de la relation franco-malgache. Le président Macron s'est ainsi engagé en faveur de la restitution de biens culturels.

Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, ne sera toutefois pas restitué comme prévu à l'occasion de la visite.

Des descendants du roi s'opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille a demandé aussi que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré avant d'accueillir dignement les restes humains.

Les Malgaches réclament des gestes mémoriels plus forts de Paris. Comme la mise en place "d'une commission pour faire toute la lumière sur ce qu'on appelle les violences coloniales", relève Jeannot Rasoloarison, historien à l'université d'Antananarivo.

Le président français défendra jeudi l'intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l'océan Indien (COI), à l'occasion du cinquième sommet de l'organisation intergouvernementale dans la capitale malgache.

"La France tout entière a vocation à avoir sa place dans la COI", a martelé lundi le président à Mayotte, alors que seul le département de La Réunion y est aujourd'hui représenté.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.