Découverte du plus ancien trou noir de l'Univers

Une équipe internationale d'astronomes a découvert le plus ancien trou noir, qui existait déjà à l'aube cosmique, quand l'Univers était vieux d'à peine 400 millions d'années (Photo, AFP).
Une équipe internationale d'astronomes a découvert le plus ancien trou noir, qui existait déjà à l'aube cosmique, quand l'Univers était vieux d'à peine 400 millions d'années (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 18 janvier 2024

Découverte du plus ancien trou noir de l'Univers

  • Il faut imaginer un objet d'une masse estimée à 1,6 million de fois celle de notre Soleil
  • Cette détection fait reculer d'«environ 200 millions d'années celle d'un trou noir massif»

PARIS: Une équipe internationale d'astronomes a découvert le plus ancien trou noir, qui existait déjà à l'aube cosmique, quand l'Univers était vieux d'à peine 400 millions d'années, selon une étude parue mercredi.

Cette détection fait reculer d'"environ 200 millions d'années celle d'un trou noir massif", remarque à l'AFP Jan Scholtz, astrophysicien à l’Institut de cosmologie Kavli de l'Université britannique de Cambridge.

Elle "va alimenter une nouvelle génération de modèles théoriques" pour expliquer un tel phénomène dans l'Univers jeune, il y a plus de 13 milliards d'années, a ajouté ce co-auteur de l'étude parue dans la revue Nature.

Il faut imaginer un objet d'une masse estimée à 1,6 million de fois celle de notre Soleil. Invisible, comme tous les trous noirs, il absorbe la matière environnante en émettant à sa périphérie une quantité phénoménale de lumière.

C'est cette lumière qui a permis de détecter la galaxie au cœur de laquelle il est tapi, baptisée GN-z11 lors de l’annonce de sa découverte en 2016 à l'aide du télescope spatial Hubble.

GN-z11 était alors la galaxie la plus ancienne, et donc la plus lointaine, observée par Hubble. Jusqu'à l'arrivée en 2022 du télescope spatial James Webb, qui a permis la détection du trou noir de GN-z11.

Cette détection s'ajoute à d'autres réalisées avec le James Webb, et qui révèlent un Univers jeune abritant des objets beaucoup plus lumineux qu'attendus.

Le trou noir détecté par l'équipe internationale menée par Cambridge est daté à 430 millions d'années après le Big bang. C'est l'époque de l'aube cosmique, quand au sortir des âges dits "sombres" naissent les premières étoiles et galaxies.

Plusieurs scénarios

Le problème, pour un trou noir de cette taille, est de comprendre comment il a pu grossir aussi vite. Il faut normalement des durées se comptant en plusieurs centaines de millions ou plusieurs milliards d'années pour ceux découverts plus tard.

Ses caractéristiques "suggèrent une croissance plus rapide et plus précoce que celle des autres trous noirs connus aux époques très reculées", explique à l'AFP Stéphane Charlot, astrophysicien à l'Institut d'astrophysique de Paris et co-auteur de l'étude.

Et par conséquent des "mécanismes de formation des trous noirs dans l'univers jeune qui pourraient être différents de ceux que nous connaissons dans l'univers plus proche", ajoute-t-il.

Si on s'en tient aux scénarios classiques, "l'Univers est alors trop jeune pour abriter un trou noir aussi massif, donc nous devons envisager d'autres façons pour son apparition", observe le professeur Roberto Maiolino, astrophysicien à Cambridge et premier auteur de l'étude, cité dans un communiqué.

Les théoriciens imaginent qu'un tel objet soit né "gros", à partir de l'explosion d'une étoile supermassive en fin de vie, ou bien de la concentration rapide d'un nuage de gaz dense, sans passer par la phase de formation d'étoiles.

Une fois bien né, le trou noir de GN-z11 se serait alors gavé du gaz environnant pour grossir rapidement. Et d'autant plus facilement que "les observations semblent indiquer une forte densité de ce gaz", selon M. Charlot.

L'étude de Nature "n'écarte aucun de ces scénarios" selon Jan Scholtz, qui parie sur les capacités hors du commun d'observation du télescope James Webb pour faire la lumière sur le phénomène.

"On peut s'attendre à en détecter d'autres quand nous aurons un plus grand nombre d'observations en profondeur de plus larges portions du ciel", espère l’astrophysicien.


Les œuvres d'art saoudiennes attirent les foules au Caire

Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
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  • Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait environ 20 œuvres saoudiennes
  • Turkistani a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices

LE CAIRE : Les œuvres d'art saoudiennes présentées lors de la deuxième édition de l'exposition Beyond the Frame, qui se tient actuellement à l'Opéra du Caire, ont attiré des visiteurs de nationalités et d'âges divers, qui ont salué la diversité et le caractère unique de ces œuvres.

Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait une vingtaine d'œuvres saoudiennes dans les domaines de la photographie, de la sculpture, de la calligraphie arabe et de la peinture.

Elle a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices reflétant l'intellectualisme, la diversité et la créativité.

Turkistani a déclaré que l'événement accentuait l'esprit de coopération et d'échange culturel et artistique entre les pays arabes participants, en mettant l'accent sur les traditions des sociétés concernées.

Elle a également souligné le soutien apporté par l'ambassade saoudienne en Égypte pendant l'événement.


L'exposition « Art Here » du Louvre Abu Dhabi débute en collaboration avec l'horloger suisse

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
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  • La quatrième édition de cet événement annuel est dotée d'un prix d'une valeur de 60 000 dollars
  • 5 artistes sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings" (réveils)

ABU DHABI : En collaboration avec l'horloger suisse Richard Mille, le Louvre Abu Dhabi organise la quatrième édition de l'exposition et du concours annuels "Art Here" du 20 septembre au 15 décembre.

Avec plus de 200 candidats venus de tout le monde arabe, le prix Art Here offre une récompense de 60 000 dollars à son lauréat.

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings", l'artiste gagnant devant être sélectionné par un jury et annoncé en décembre.

Les artistes sont Sarah Almehairi, Lamya Gargash, Ferielle Doulain-Zouari, Moataz Nasr et Nicene Kossentini.

L'artiste émiratie Gargash a interprété le thème avec une sculpture géante en forme de ballon de plage, entièrement réalisée avec du sable des Émirats arabes unis.

Gargash a expliqué que son œuvre "Debutante Ball" lui a été inspirée par un commentaire désobligeant que quelqu'un avait fait à son égard lorsqu'elle était plus jeune, disant que les Émirats arabes unis n'étaient qu'un "bac à sable géant".

"Je considère qu'il s'agit d'une réponse à quelque chose que j'ai vécu il y a des années. Un commentaire négatif, un commentaire provocateur qui m'a été adressé. Et je l'ai pris à cœur", a-t-elle déclaré.

"Le thème ‘Awakenings’ en dit long sur l'éphémère et la recherche d'une voie. Pour moi, il s'agit donc d'une renaissance. C'est une renaissance", a-t-elle ajouté.

L'artiste égyptien Nasr a décidé d'abandonner l'économie pour se consacrer à sa passion.

"Ma mère était une artiste. J'avais l'habitude de m'asseoir avec elle, de la regarder peindre. C'était la meilleure chose de ma vie. Le fait d'être assis derrière elle. Voir comment les couleurs se mélangent jusqu'à ce que quelque chose apparaisse soudainement devant moi", a-t-il déclaré.

Nasr se décrit comme un passionné d'histoire et explique que son travail s'inspire de l'histoire arabe. Son œuvre "Brides of the Sky" raconte l'histoire des femmes lors de l'invasion mongole de l'Égypte.

"Ce que j'essaie de faire en tant qu'artiste, c'est d'apporter une grande boucle, une boucle agrandie, et de la placer sur des choses que les gens peuvent passer sans voir, et de leur dire : 'Regardez, c'est votre héritage : Regardez, c'est votre héritage'."

"Peut-être que cela va réveiller quelque chose en eux et leur faire comprendre quelque chose sur eux-mêmes, sur l'histoire, sur l'héritage", a-t-il déclaré.


Des statues du MET de New York retrouvent leur château médiéval français ... via des copies

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
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  • Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne
  • Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET

BORDEAUX: Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne (sud-ouest de la France), grâce à des technologies utilisées pour reproduire la grotte préhistorique de Lascaux.

À l'occasion des Journées européennes du Patrimoine en cette fin de semaine, ces fac-similés représentant une "Mise au tombeau du Christ" surmontée d'angelots ont repris la place des sculptures originales dans la chapelle de cette forteresse du Périgord, bâtie sur un hectare et considérée comme le plus vaste château de la région française d'Aquitaine.

"Ces magnifiques statues devraient redonner leur charme à cette chapelle", se félicite auprès de l'AFP André Barbé, directeur général de la société touristique Semitour Périgord qui gère notamment le château de Biron et le site de Lascaux.

Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET.

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes.

Mais en 2018, aucune objection: de nouvelles technologies, utilisées notamment pour créer en 2016 le centre international d'art pariétal (Lascaux IV) et ses répliques de peintures rupestres, permettent de reproduire les œuvres sans les toucher, selon l'Atelier des fac-similés du Périgord (AFSP), filiale de Semitour.

Grâce à des relevés photogrammétriques et des machines 3D, ces répliques imitant l'aspect de la pierre et les moindres caractéristiques et défauts des œuvres ont pu être réalisées en huit mois, pour un budget de 350.000 euros.

"C'est un travail de précision", résume André Barbé. "C'est vraiment très bluffant. Vous avez l'impression d'avoir les œuvres (originales) devant les yeux."

"Ces statues, de toute façon, sont mieux préservées au MET que chez nous", selon le dirigeant. "Le fac-similé est là pour ça. C'est exactement l'histoire de Lascaux: préservons les originaux mais montrons au public."

Après l'installation en octobre 2023 d'une réplique d'une "Pietà" (Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ), elle aussi exposée au MET, le château de Biron a réceptionné cette semaine le nouvel ensemble sculptural, dévoilé vendredi.

Le château de Biron a accueilli plus de 60.000 visiteurs en 2023.