LOS ANGELES: Après quatre mois de report provoqués par les grèves à Hollywood, le gratin de la télévision américaine se retrouve lundi à Los Angeles pour les 75e Emmy Awards, où la série "Succession" est attendue en grande favorite après son ultime saison.
L'équivalent des Oscars de la télévision se déroule habituellement en septembre mais les organisateurs avaient plutôt donné rendez-vous en janvier, pariant, à raison, que les grèves des acteurs et des scénaristes seraient terminées d'ici-là pour que les plus grandes vedettes puissent fouler les tapis rouges à nouveau.
Les votes ont été enregistrés au cours de l'été et certaines séries nommées le sont pour des saisons diffusées il y a plus d'un an.
Les pronostics sont clairs: "Succession", avec ses 27 nominations, devrait repartir avec pléthore de statuettes, dont celle de la meilleure série dramatique, que la série a déjà gagnée à deux reprises.
Cette production HBO, encensée par la critique, suivait la puissante et richissime famille Roy, à la tête d'un empire médiatique, dans ses querelles dynastiques.
Avec Kieran Culkin, Jeremy Strong et Brian Cox, trois des six nommés pour l'Emmy du meilleur acteur dans une série dramatique sont issus de "Succession".
Sarah Snook est favorite pour remporter celui de la meilleure actrice et Matthew Macfadyen, qui vient de remporter le Golden Globe du meilleur second rôle masculin dans une série, a de grandes chances d'être consacré à nouveau lundi.
Audimat en berne
Le triomphe annoncé pour le chant du cygne de "Succession" devrait nourrir les regrets de deux de ses concurrents.
Adaptation du jeu vidéo éponyme, "The Last of Us" (24 nominations) pourrait repartir les mains vides lundi soir, à moins que ses stars Pedro Pascal et Bella Ramsey ne créent la surprise.
De son côté, "The White Lotus" (23 nominations), satire chic et grinçante, peut espérer remporter l'Emmy du meilleur second rôle féminin dans une série dramatique avec quatre nommées sur huit.
Seule star à revenir dans la deuxième saison de la série (qui se déroule cette fois en Sicile), Jennifer Coolidge arrive en tête des pronostics.
Le report de cette grand-messe de la télévision américaine à un lundi de janvier ne devrait pas être favorable à ses chiffres d'audimat, en chute libre depuis plusieurs années.
La cérémonie de l'an dernier avait été suivie par 5,9 millions de téléspectateurs, encore moins que l'édition de 2020, surnommée "PandEmmys", quand les stars étaient restées chez elles pour cause de confinement.
Le report signifie en outre que les Emmys se retrouvent cette année pris en sandwich entre plusieurs grandes dates des récompenses hollywoodiennes, dont les Golden Globes et l'annonce des nominations aux Oscars.
Nouvelle chance en septembre
Du côté des séries de comédie, "The Bear" est en bonne position pour sa première saison. Cette série raconte l'envers du décor d'un restaurant chaotique de Chicago.
Si ses vedettes Jeremy Allen White, Ayo Edebiri et Ebon Moss-Bachrach ne sont pas récompensées lundi, elles auront une nouvelle chance en septembre, pour l'édition 2024 des Emmys, auxquels la saison 2 de la série sera éligible.
"Ted Lasso", largement récompensée par le passé, aura une dernière possibilité lundi d'engranger des statuettes, après une troisième et dernière saison qui a déçu le public et la critique.
Les catégories des mini-séries, réservées à celles qui ne comptent qu'une seule saison, sont toujours très disputées. Et cette année, "Acharnés" et "Dahmer - Monstre: l'histoire de Jeffrey Dahmer" font la course en tête avec 13 nominations.
La première série, où Ali Wong campe une chauffarde en quête de vengeance après un accrochage sur un parking, pourrait valoir une récompense à l'actrice.
La cérémonie, animée par l'acteur Anthony Anderson, débute à Los Angeles à 17H00 (01H00 GMT mardi).