Un tir de missile nord-coréen entretient les craintes de durcissement de Pyongyang

Des gens regardent un écran de télévision diffusant un journal télévisé avec des images d'archives d'un essai de missile nord-coréen, dans une gare de Séoul, le 14 janvier 2024 (Photo, AFP).
Des gens regardent un écran de télévision diffusant un journal télévisé avec des images d'archives d'un essai de missile nord-coréen, dans une gare de Séoul, le 14 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 14 janvier 2024

Un tir de missile nord-coréen entretient les craintes de durcissement de Pyongyang

  • Le dernier missile lancé par la Corée du Nord, le 18 décembre, était un missile de classe ICBM à combustible solide Hwasong-18
  • Début janvier, la Corée du Nord a effectué des exercices d'artillerie avec des munitions réelles sur sa côte occidentale

SÉOUL: La Corée du Nord a tiré dimanche un missile balistique, a annoncé l'armée sud-coréenne, quelques jours après des exercices d'artillerie à munitions réelles et sur fond d'inquiétudes sur un durcissement de la position de Pyongyang.

"Notre armée a détecté un missile balistique, de portée intermédiaire présumée, lancé depuis la région de Pyongyang vers la mer de l'Est vers 14H55" (05H55 GMT), ont déclaré les chefs d'état-major interarmées sud-coréen dans un communiqué, faisant référence à une zone également connue sous le nom de mer du Japon.

Le communiqué n'a donné aucun autre détail, précisant que Séoul, Washington et Tokyo analysaient le tir. "Notre armée reste prête en partageant étroitement les informations relatives au lancement" avec les États-Unis et le Japon", précise-t-il.

Les garde-côtes japonais ont fait état d'un "objet, potentiellement un missile balistique, lancé depuis la Corée du Nord", citant des informations du ministère de la Défense du pays, demandant aux navires d'être prudents.

Le dernier missile lancé par la Corée du Nord, le 18 décembre, était un missile de classe ICBM à combustible solide Hwasong-18, le plus avancé dont elle dispose, tiré dans la mer du Japon.

Début janvier, la Corée du Nord a effectué des exercices d'artillerie avec des munitions réelles sur sa côte occidentale, près d'îles sud-coréennes dont la population civile a été appelée à se mettre à l'abri.

Changement de ton 

Mercredi, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a décrit la Corée du Sud comme le "principal ennemi" du pays.

"Le moment historique est enfin venu où nous devrions définir (la Corée du Sud) comme l’État le plus hostile à la (Corée du Nord)", a assuré M. Kim, qualifiant la Corée du Sud de "principal ennemi" de Pyongyang.

Ces commentaires marquent un changement de ton dans la politique nord-coréenne et laissent présager que Pyongyang adoptera à l'avenir une position plus dure, selon des analystes.

Les relations entre les deux Corées sont actuellement au plus bas depuis des décennies.

Fin décembre, Kim Jong Un a ordonné l'accélération des préparatifs militaires en vue d'une "guerre" pouvant "être déclenchée à tout moment". Il a dénoncé une "situation de crise persistante et incontrôlable", selon lui déclenchée par Séoul et Washington avec leurs exercices militaires conjoints dans la région.

Pyongyang a réussi l'année dernière à mettre en orbite un satellite espion, après avoir reçu, selon la Corée du Sud, une aide technologique russe, en échange de livraisons d'armes pour la guerre que mène Moscou en Ukraine.

La Russie et la Corée du Nord, alliés de longue date, affichent un rapprochement depuis le voyage du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un dans l'Extrême-Orient russe en septembre 2023 pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine.

Le chef de la diplomatie nord-coréenne va se rendre en Russie, rapporte KCNA

Le ministre nord-coréen des Affaires étrangères se rendra en Russie la semaine prochaine, a rapporté dimanche un média officiel nord-coréen, alors que Washington et ses alliés ont condamné des transferts d'armes présumés de Pyongyang à Moscou pour sa guerre en Ukraine.

La Russie et la Corée du Nord, alliés de longue date, affichent un rapprochement depuis le voyage du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un dans l'Extrême-Orient russe en septembre 2023 pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine.

"Choe Son Hui, ministre des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (nom officiel de la Corée du Nord), effectuera une visite officielle en Fédération de Russie du 15 au 17 janvier à l'invitation de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov", a indiqué l'agence de presse KCNA.

De hauts responsables russes, dont les ministres de la Défense et celui des Affaires étrangères, se sont également rendus en Corée du Nord l'année dernière, alimentant les inquiétudes concernant un possible accord sur l'armement.

L'agence officielle nord-coréenne KCNA a indiqué dimanche que le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Choe Son Hui se rendra en Russie la semaine prochaine, à l'invitation de son homologue russe Sergueï Lavrov.

«Plus qu'un simple test»

L'an dernier, la Corée du Nord a également inscrit son statut de puissance nucléaire dans sa Constitution et tiré plusieurs missiles balistiques intercontinentaux, en violation des résolutions de l'ONU.

Pour Leif-Eric Easley, professeur à l'université sud-coréenne d'Ewha, le dernier lancement de missile est "plus qu'un simple test", compte tenu du contexte dans lequel il s'est produit.

"Cela survient immédiatement après que le régime de Kim a intensifié ses propos belliqueux à l'égard de la Corée du Sud et juste avant que le ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord ne se rende en Russie", a-t-il déclaré.

"La démonstration de force de Pyongyang devrait inquiéter au-delà de Séoul, dans la mesure où sa coopération militaire avec Moscou ajoute à la violence en Ukraine et parce que (le régime nord-coréen) pourrait être plus disposé à défier les États-Unis et ses alliés au moment où l'attention du monde est tournée vers le Moyen-Orient" du fait de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté de nombreuses résolutions appelant la Corée du Nord à mettre un terme à ses programmes nucléaire et balistique depuis que Pyongyang a effectué son premier essai nucléaire en 2006.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.