DJEDDAH: Les crimes de guerre israéliens contre les Palestiniens sont à l’origine de l’intensification des tensions régionales et de la violence qui menacent de déclencher une guerre plus étendue au Moyen-Orient, a déclaré vendredi le ministre jordanien des Affaires étrangères.
Ayman Safadi a également exprimé son soutien à l’accusation de génocide soumise par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice concernant la guerre à Gaza, et a déclaré qu’Amman était prêt à soumettre des documents juridiques et à se présenter devant le tribunal.
«L’agression israélienne contre Gaza et la poursuite des crimes de guerre contre le peuple palestinien, ainsi que la violation du droit international en toute impunité sont responsables de la montée des tensions dans la région», a-t-il déclaré dans des propos publiés par l’agence de presse officielle Petra. «La stabilité de la région et sa sécurité sont étroitement liées.»
«La communauté internationale se trouve à la croisée des chemins sur les plans humanitaire, moral, juridique et sécuritaire. Soit elle assume ses responsabilités et met fin à l’agression méprisante d’Israël, en protègeant les civils, soit elle permet à Benjamin Netanyahou et à ses ministres extrémistes de nous entraîner dans une guerre régionale», a-t-il déclaré.
Israël a nié les allégations selon lesquelles il aurait commis des crimes de guerre, et a rejeté les accusations de génocide, les qualifiant de «largement faussées.» Il a présenté vendredi sa défense devant le tribunal de La Haye.
«Les souffrances épouvantables des civils, tant israéliens que palestiniens, sont d’abord et avant tout le résultat de la stratégie du Hamas», a déclaré au tribunal Tal Becker, conseiller juridique du ministère israélien des Affaires étrangères. «S’il y a eu des actes de génocide, ils ont été perpétrés contre Israël. Le Hamas cherche à créer un génocide contre Israël.
Le tribunal devrait se prononcer ce mois-ci sur d’éventuelles mesures d’urgence, notamment la demande de l’Afrique du Sud d’ordonner à Israël de mettre fin à son offensive. Mais il ne se prononcera pas encore sur les accusations de génocide, qui pourraient prendre des années.
Ayman Safadi a fait ces commentaires à la suite des frappes aériennes menées avant l'aube par les forces américaines et britanniques contre les positions des Houthis au Yémen, qui ont suivi des semaines d'attaques perturbatrices contre la navigation en mer Rouge par la milice, laquelle affirme agir en solidarité avec Gaza.
Les attaques de vendredi s’ajoutent aux craintes croissantes d’un conflit plus étendu dans la région, où la violence impliquant des groupes alignés sur Téhéran, au Yémen ainsi qu’au Liban, de même qu’en Irak et en Syrie, s’est accrue depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas début octobre.
La guerre a commencé le 7 octobre avec des attaques du Hamas contre le sud d’Israël, déclenchant une campagne militaire israélienne acharnée dans la bande de Gaza gouvernée par le Hamas.
Les Jordaniens manifestent régulièrement depuis le début de la guerre, en soutien aux Palestiniens, certains manifestants appelant à rompre les liens avec Israël et à fermer son ambassade à Amman.
La Jordanie a rappelé en novembre son ambassadeur en Israël, et a demandé à Israël de ne pas envoyer de nouveau son ambassadeur, qui se trouvait hors du pays.
(Avec Agences)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com