Ukraine: Le Pentagone reconnaît des «défaillances» dans le contrôle de l'aide militaire

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s'exprime lors d'une réunion virtuelle du Groupe de contact pour la défense en Ukraine (UDCG) au Pentagone le 22 novembre 2023 à Arlington, en Virginie (Photo, AFP).
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s'exprime lors d'une réunion virtuelle du Groupe de contact pour la défense en Ukraine (UDCG) au Pentagone le 22 novembre 2023 à Arlington, en Virginie (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 janvier 2024

Ukraine: Le Pentagone reconnaît des «défaillances» dans le contrôle de l'aide militaire

  • Le ministère américain de la Défense n'a pas entièrement respecté les exigences en matière de contrôle pour environ un milliard de dollars d'aide militaire fournie à l'Ukraine
  • Cette annonce survient au moment où les opposants républicains au président Joe Biden s'opposent toujours à une aide supplémentaire à Kiev

WASHINGTON: Le ministère américain de la Défense n'a pas entièrement respecté les exigences en matière de contrôle pour environ un milliard de dollars d'aide militaire fournie à l'Ukraine, a annoncé jeudi un organe indépendant au sein du Pentagone.

Cette annonce survient au moment où les opposants républicains au président Joe Biden s'opposent toujours à une aide supplémentaire à Kiev.

"Au 2 juin 2023, les inventaires de numéros de série pour plus de 1,005 milliard de dollars (59%) du total de 1,699 milliard de dollars de matériel de défense couvert par l'EEUM étaient défaillants", a déclaré le bureau de l'inspecteur général du Pentagone, dans un communiqué.

La désignation EEUM fait référence à du matériel faisant l'objet, en raison de son caractère sensible, d'une surveillance renforcée quant à son utilisation.

Cette défaillance peut s'expliquer par des facteurs tels que le "nombre limité de personnel américain dans les centres logistiques de pays partenaires et en Ukraine" et les restrictions imposées aux mouvements du personnel de surveillance, précise le texte.

Lors d'un inventaire de numéros de série, les contrôleurs notent ou scannent le code-barre des équipements, puis mettent à jour les informations dans une base de données, a expliqué le bureau de l'inspecteur général.

"Le niveau élevé de défaillance peut être lié à l'incapacité de maintenir une comptabilité complète des équipements de défense faisant l'objet d'une désignation EEUM", a-t-il ajouté, soulignant que ces lacunes pouvaient "augmenter le risque de vol ou de détournement".

Les équipements concernés comprennent les missiles antichars Javelin, les missiles antiaériens Stinger et les drones de combat Switchblade.

"Il n'existe aucune preuve crédible d'un détournement illicite des armes conventionnelles avancées fournies par les Etats-Unis à l'Ukraine", a assuré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Fer de lance du soutien à Kiev après l'invasion russe de février 2022, avec des dizaines de milliards de dollars d'aide, Washington a largement contribué à la résistance des forces ukrainiennes.

Mais les Etats-Unis ne disposent "pas des fonds nécessaires pour reconstituer ces stocks", a prévenu Pat Ryder.

Les républicains ont refusé les nouvelles dépenses budgétaires pour l'Ukraine demandées par l'administration de Joe Biden, exigeant en échange des mesures plus sévères en matière d'immigration.

Mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait fustigé les hésitations des Occidentaux sur les aides à son pays, estimant qu'elles encourageaient le président russe Vladimir Poutine.


République tchèque: un adolescent tue deux femmes dans une attaque au couteau

L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique. (AFP)
L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique. (AFP)
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  • Un adolescent de 16 ans a tué deux femmes jeudi dans une attaque au couteau en République tchèque, des victimes qu'il a apparemment choisies au hasard, selon la police
  • L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique

PRAGUE: Un adolescent de 16 ans a tué deux femmes jeudi dans une attaque au couteau en République tchèque, des victimes qu'il a apparemment choisies au hasard, selon la police.

Le suspect, de nationalité tchèque, a été arrêté quelques minutes après les faits, survenus vers 07H30 GMT dans une boutique d'une zone commerciale de Hradec Kralove, ville de quelque 90.000 habitants située à une centaine de kilomètres à l'est de Prague.

Les deux femmes, grièvement blessées, n'ont pu être sauvées malgré les efforts des secours qui ont tenté de les réanimer pendant 40 minutes.

Le mobile et le profil de l'agresseur restent flous à ce stade mais rien ne laisse penser qu'il s'agit d'une attaque terroriste, a indiqué la police sur X. "Les informations dont nous disposons suggèrent qu'il a choisi ses victimes au hasard", a-t-elle ajouté.

L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique.

"Nous avons appréhendé le suspect environ 10 minutes plus tard, à moins d'un kilomètre des lieux", a déclaré une porte-parole des forces de l'ordre, Iva Kormosova, sur la chaîne de télévision privée CNN Prima News. Un couteau "doté d'une lame de 20 cm" a été retrouvé à proximité de la boutique.

La police a déployé sur place un cordon de sécurité et une unique bougie a été déposée en mémoire des deux personnes décédées, a constaté un journaliste de l'AFP. "On n'est plus en sécurité nulle part, vu ce qui se passe autour de nous", déplorait une passante, Adela Ptackova.

Le Premier ministre Petr Fiala a adressé ses condoléances aux familles des victimes, dénonçant "un acte incompréhensible et terrible".

Les attaques sont rares dans le pays d'Europe centrale, membre de l'UE et de l'Otan de 10,9 millions de personnes. La dernière remonte à 2023 quand un étudiant avait tué 14 personnes et fait 25 blessés à l'université de Prague.

Ce double meurtre intervient dans un contexte tendu, alors que l'Autriche voisine a connu le week-end dernier une attaque au couteau perpétré par un réfugié syrien, qui avait prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI). Un garçon de 14 ans est décédé et cinq personnes ont été blessées.

 


Ukraine: Zelensky reçoit l'émissaire américain après une nouvelle saillie de Trump

 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe. (AFP)
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  • Après avoir traité M. Zelensky de "dictateur", M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient "pris beaucoup de territoires" et avaient donc "les cartes en main"
  • Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d'une reprise du dialogue "sur tous les paramètres", se disant "complètement d'accord" avec la position américaine sur l'Ukraine

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe.

Après avoir traité M. Zelensky de "dictateur", M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient "pris beaucoup de territoires" et avaient donc "les cartes en main".

Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d'une reprise du dialogue "sur tous les paramètres", se disant "complètement d'accord" avec la position américaine sur l'Ukraine.

Dans ce contexte hostile, M. Zelensky, affaibli par ce brusque et violent rapprochement entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a dit espérer néanmoins un travail "constructif" lors d'une rencontre prévue jeudi à Kiev avec l'émissaire de M. Trump, Keith Kellogg.

"Notre avenir n'est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c'est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d'être avec Poutine, ou d'être avec la paix", a-t-il plaidé à la veille de la rencontre.

A son arrivée à Kiev mercredi, Keith Kellogg, adoptant un ton plus conciliant, avait assuré comprendre le besoin de "garanties de sécurité" de l'Ukraine.

A quelques jours du troisième anniversaire du début de l'invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l'Ukraine voulait la fin de cette guerre "depuis ses premières secondes" alors que M. Trump l'a accusée d'avoir lancé le conflit.

Soutien de dirigeants européens 

MM. Trump et Zelensky ont échangé ces attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Donald Trump a ensuite, entre autres, cité de faux chiffres sur la popularité de Volodymyr Zelensky ou l'a encore appelé à convoquer des élections alors que la guerre est toujours en cours, que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et 20% du territoire est sous occupation russe.

"Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays", a déclaré mercredi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.

Avant cette dernière accusation, M. Zelensky avait lui reproché à son homologue américain de vivre dans "un espace de désinformation" russe et d'aider Vladimir Poutine à "sortir d'années d'isolement".

Face à la violence des accusations de Donald Trump, le dirigeant ukrainien a reçu le soutien de plusieurs dirigeants européens, notamment du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre britannique Keir Starmer.

"L'Ukraine est une démocratie, la Russie de Poutine non", a réagi jeudi un porte-parole de l'Union européenne, Stefan de Keersmaecker, ajoutant que M. Zelensky avait été "légitimement élu lors d'élections libres, justes et démocratiques".

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a lui annoncé qu'il se rendrait à Kiev lundi, jour anniversaire de l'invasion russe, pour "réaffirmer le soutien de l'Espagne à la démocratie ukrainienne".

"Peu de choses concrètes" 

Si les propos du président américain ont choqué en Ukraine, le Kremlin, sans les commenter directement, s'est réjoui jeudi de cette convergence avec la nouvelle administration américaine.

"La décision a été prise de procéder à la reprise du dialogue russo-américain sur tous les paramètres", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou était "complètement d'accord" avec l'approche de Washington concernant le règlement de la guerre en Ukraine.

M. Peskov a toutefois indiqué que, pour l'heure, "peu de choses concrètes" étaient en place, du fait notamment de "désaccords entre Washington et Kiev", tout en précisant que Washington était toujours la "principale locomotive" qui fournit "la plus grande contribution financière pour alimenter" le conflit en Ukraine.

Jeudi, Vladimir Poutine s'était quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain. Il a indiqué qu'il rencontrerait "avec plaisir Donald", en appelant le président américain par son prénom.

Donald Trump a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de "négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie". "Une chose que - tout le monde l'admet - seuls +TRUMP+ et l'administration Trump peuvent faire", selon lui.

A contrario, l'Europe "a échoué à apporter la paix", a-t-il dénoncé.

Face à la perspective d'un éventuel cessez-le-feu, Paris et Londres sont en train de préparer la création d'une force européenne destinée le garantir et assurer la sécurité de l'Ukraine, et qui serait composée de "moins de 30.000 militaires", rapportent jeudi les médias britanniques.


Starmer apporte son "soutien" à Zelensky, "démocratiquement élu"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main du Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une conférence de presse commune à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 16 janvier 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main du Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une conférence de presse commune à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 16 janvier 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exprimé mercredi soir son "soutien" au président ukrainien "démocratiquement élu" Volodymyr Zelensky après une sortie du président américain Donald Trump le qualifiant de "dictateur"
  • Le dirigeant travailliste doit se rendre la semaine prochaine à Washington afin de s'entretenir avec Donald Trump

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exprimé mercredi soir son "soutien" au président ukrainien "démocratiquement élu" Volodymyr Zelensky après une sortie du président américain Donald Trump le qualifiant de "dictateur".

Le dirigeant travailliste doit se rendre la semaine prochaine à Washington afin de s'entretenir avec Donald Trump.

Il entend jouer un rôle de facilitateur entre les Américains et les Européens sur l'Ukraine, en pleines tensions qui laissent craindre une rupture américano-ukrainienne.

Sans directement mentionner la dernière sortie du président américain qui a qualifié son homologue ukrainien de "dictateur sans élections", M. Starmer a exprimé mercredi "son soutien" à Volodymyr Zelensky, un "dirigeant démocratiquement élu de l'Ukraine".

Il "a déclaré qu'il était parfaitement raisonnable de suspendre les élections en temps de guerre, comme l'a fait le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale", a indiqué un porte-parole de Downing Street dans un communiqué, précisant que les deux hommes s'étaient entretenus par téléphone.

Si le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, l'Ukraine n'a pas organisé de scrutin du fait de la guerre et de la loi martiale, alors que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et que 20% du territoire est sous occupation russe.

M. Starmer a par ailleurs "réitéré son soutien aux efforts déployés par les États-Unis pour parvenir à une paix durable en Ukraine qui dissuade la Russie de toute nouvelle agression", a encore indiqué le communiqué.