Zelensky fustige les hésitations des Occidentaux, dont l'aide à l'Ukraine diminue

Sur cette photo fournie par le bureau de presse présidentiel ukrainien, le président lituanien Gitanas Nauseda et le président ukrainien Volodymyr Zelensky assistent à une cérémonie de bienvenue dans la cour présidentielle de Vilnius le 10 janvier 2024 (Photo, AP).
Sur cette photo fournie par le bureau de presse présidentiel ukrainien, le président lituanien Gitanas Nauseda et le président ukrainien Volodymyr Zelensky assistent à une cérémonie de bienvenue dans la cour présidentielle de Vilnius le 10 janvier 2024 (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 10 janvier 2024

Zelensky fustige les hésitations des Occidentaux, dont l'aide à l'Ukraine diminue

  • D'après M. Zelensky, la guerre ne se terminera pas tant que Kiev et les Occidentaux n'en auront «pas fini» avec le président russe
  • Ces déclarations interviennent à un moment où un programme d'aide de l'UE d'une valeur de 50 milliards d'euros est toujours bloqué

VILNIUS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé mercredi en Lituanie que les hésitations des Occidentaux sur les livraisons d'aide à Kiev encourageaient Vladimir Poutine, qui veut "occuper" l'ensemble de territoire de l'Ukraine.

"Nous devons prêter attention à la rhétorique de Poutine. Il ne va pas s'arrêter. Il veut nous occuper complètement", a déclaré M. Zelensky pendant une conférence de presse commune à Vilnius avec son homologue lituanien Gitanas Nauseda, au cours de la première étape de sa tournée surprise dans les Pays baltes.

"Parfois, les hésitations de nos partenaires concernant l'aide financière et militaire à l'Ukraine ne font qu'accroître le courage et la force de la Russie", a-t-il ajouté.

M. Zelensky est arrivé mercredi matin dans la capitale de la Lituanie avant de se rendre en Estonie et en Lettonie, trois anciennes républiques soviétiques, aujourd'hui membres de l'Otan et de l'UE et soutiens fervents de Kiev face à l'invasion russe.

La visite intervient après plusieurs vagues d'intenses bombardements russes subies par l'Ukraine depuis fin décembre.

M. Zelensky a assuré devant la presse qu'en cas de défaite ukrainienne, d'autres voisins de la Russie risquaient d'être attaqués.

"Nous devons comprendre que la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie et la Moldavie pourraient être les prochaines victimes si nous ne tenons pas", a-t-il averti.

Volodymyr Zelensky a par ailleurs souligné que son pays "manquait cruellement" de systèmes occidentaux de défense antiaérienne face à l'intensification des bombardements.

"Ces derniers jours, la Russie a frappé l'Ukraine avec un total de 500 engins, nous en avons détruit 70%", a-t-il expliqué.

«En finir»

D'après M. Zelensky, la guerre en Ukraine ne se terminera pas tant que Kiev et les Occidentaux n'en auront "pas fini" avec le président russe.

"Il ne va pas en finir avec ça (ndlr, la guerre) tant que nous, ensemble, n'en aurons pas fini avec lui", a-t-il dit.

Ces déclarations interviennent à un moment où un programme d'aide de l'UE d'une valeur de 50 milliards d'euros est toujours bloqué à Bruxelles à la suite du veto de la Hongrie, tandis que le Congrès américain reste divisé sur l'octroi d'une assistance supplémentaire à Kiev.

Selon un rapport du centre de recherche allemand Kiel Institute paru en décembre, l'aide promise à l'Ukraine entre août et octobre 2023 a chuté de près de 90% par rapport à la même période en 2022, atteignant son niveau le plus bas depuis le début de la guerre.

La Lituanie est, quant à elle, le plus grand contributeur en matière d'aide à l'Ukraine en proportion du PIB, selon le Kiel Institute qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis le 24 février 2022, date du début de l'offensive russe.

Cet Etat balte s'est déjà engagé à fournir au total à Kiev une aide gouvernementale représentant près de 1,4% de son PIB, d'après ce centre de recherche.

Mercredi, le président lituanien a assuré que son pays continuerait à "soutenir les Ukrainiens courageux par tous les moyens, y compris militaires, économiques et politiques".

Il a ajouté que la Lituanie allait envoyer en Ukraine en février plusieurs types d'armements y compris des drones et des véhicules blindés M577.

«Un monde beaucoup plus dangereux»

Les autres Pays baltes, l'Estonie et la Lettonie, ont pour leur part été classés en deuxième et cinquième positions, l'aide annoncé de ces deux membres à la fois de l'Otan et de l'UE s'élevant au total respectivement à 1,3 et à 1,1% de leur PIB.

Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a assuré que Tallinn était prêt à "allouer 0,25% de son PIB à l'aide militaire à l'Ukraine" au cours des quatre prochaines années.

"Il est bien moins coûteux de soutenir l'Ukraine maintenant comparé au prix que la communauté internationale devrait payer si la Russie atteignait les objectifs de cette agression impitoyable", a jugé M. Tsahkna sur X dimanche.

De son côté, la Première ministre estonienne Kaja Kallas a souligné mercredi l'importance du soutien sans faille à l'Ukraine.

"Nous devons soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra (...) Si nous laissons les agresseurs prendre le pas sur le droit international et dicter les règles du jeu, nous nous retrouverons dans un monde beaucoup plus dangereux", a-t-elle martelé.

La Lettonie s'est engagée, quant à elle, "à fournir en permanence des équipements militaires et des formations aux soldats ukrainiens", a fait savoir son ministre de la Défense, évoquant en particulier les drones.

"Il s'agit de notre combat commun pour l'avenir de la liberté, de la démocratie et de l'ordre international fondé sur des règles", a lancé Andris Spruds, qui affirme que son pays a formé en 2023 environ 3.000 militaires ukrainiens.


République tchèque: un adolescent tue deux femmes dans une attaque au couteau

L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique. (AFP)
L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique. (AFP)
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  • Un adolescent de 16 ans a tué deux femmes jeudi dans une attaque au couteau en République tchèque, des victimes qu'il a apparemment choisies au hasard, selon la police
  • L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique

PRAGUE: Un adolescent de 16 ans a tué deux femmes jeudi dans une attaque au couteau en République tchèque, des victimes qu'il a apparemment choisies au hasard, selon la police.

Le suspect, de nationalité tchèque, a été arrêté quelques minutes après les faits, survenus vers 07H30 GMT dans une boutique d'une zone commerciale de Hradec Kralove, ville de quelque 90.000 habitants située à une centaine de kilomètres à l'est de Prague.

Les deux femmes, grièvement blessées, n'ont pu être sauvées malgré les efforts des secours qui ont tenté de les réanimer pendant 40 minutes.

Le mobile et le profil de l'agresseur restent flous à ce stade mais rien ne laisse penser qu'il s'agit d'une attaque terroriste, a indiqué la police sur X. "Les informations dont nous disposons suggèrent qu'il a choisi ses victimes au hasard", a-t-elle ajouté.

L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique.

"Nous avons appréhendé le suspect environ 10 minutes plus tard, à moins d'un kilomètre des lieux", a déclaré une porte-parole des forces de l'ordre, Iva Kormosova, sur la chaîne de télévision privée CNN Prima News. Un couteau "doté d'une lame de 20 cm" a été retrouvé à proximité de la boutique.

La police a déployé sur place un cordon de sécurité et une unique bougie a été déposée en mémoire des deux personnes décédées, a constaté un journaliste de l'AFP. "On n'est plus en sécurité nulle part, vu ce qui se passe autour de nous", déplorait une passante, Adela Ptackova.

Le Premier ministre Petr Fiala a adressé ses condoléances aux familles des victimes, dénonçant "un acte incompréhensible et terrible".

Les attaques sont rares dans le pays d'Europe centrale, membre de l'UE et de l'Otan de 10,9 millions de personnes. La dernière remonte à 2023 quand un étudiant avait tué 14 personnes et fait 25 blessés à l'université de Prague.

Ce double meurtre intervient dans un contexte tendu, alors que l'Autriche voisine a connu le week-end dernier une attaque au couteau perpétré par un réfugié syrien, qui avait prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI). Un garçon de 14 ans est décédé et cinq personnes ont été blessées.

 


Ukraine: Zelensky reçoit l'émissaire américain après une nouvelle saillie de Trump

 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe. (AFP)
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  • Après avoir traité M. Zelensky de "dictateur", M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient "pris beaucoup de territoires" et avaient donc "les cartes en main"
  • Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d'une reprise du dialogue "sur tous les paramètres", se disant "complètement d'accord" avec la position américaine sur l'Ukraine

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe.

Après avoir traité M. Zelensky de "dictateur", M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient "pris beaucoup de territoires" et avaient donc "les cartes en main".

Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d'une reprise du dialogue "sur tous les paramètres", se disant "complètement d'accord" avec la position américaine sur l'Ukraine.

Dans ce contexte hostile, M. Zelensky, affaibli par ce brusque et violent rapprochement entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a dit espérer néanmoins un travail "constructif" lors d'une rencontre prévue jeudi à Kiev avec l'émissaire de M. Trump, Keith Kellogg.

"Notre avenir n'est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c'est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d'être avec Poutine, ou d'être avec la paix", a-t-il plaidé à la veille de la rencontre.

A son arrivée à Kiev mercredi, Keith Kellogg, adoptant un ton plus conciliant, avait assuré comprendre le besoin de "garanties de sécurité" de l'Ukraine.

A quelques jours du troisième anniversaire du début de l'invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l'Ukraine voulait la fin de cette guerre "depuis ses premières secondes" alors que M. Trump l'a accusée d'avoir lancé le conflit.

Soutien de dirigeants européens 

MM. Trump et Zelensky ont échangé ces attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Donald Trump a ensuite, entre autres, cité de faux chiffres sur la popularité de Volodymyr Zelensky ou l'a encore appelé à convoquer des élections alors que la guerre est toujours en cours, que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et 20% du territoire est sous occupation russe.

"Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays", a déclaré mercredi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.

Avant cette dernière accusation, M. Zelensky avait lui reproché à son homologue américain de vivre dans "un espace de désinformation" russe et d'aider Vladimir Poutine à "sortir d'années d'isolement".

Face à la violence des accusations de Donald Trump, le dirigeant ukrainien a reçu le soutien de plusieurs dirigeants européens, notamment du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre britannique Keir Starmer.

"L'Ukraine est une démocratie, la Russie de Poutine non", a réagi jeudi un porte-parole de l'Union européenne, Stefan de Keersmaecker, ajoutant que M. Zelensky avait été "légitimement élu lors d'élections libres, justes et démocratiques".

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a lui annoncé qu'il se rendrait à Kiev lundi, jour anniversaire de l'invasion russe, pour "réaffirmer le soutien de l'Espagne à la démocratie ukrainienne".

"Peu de choses concrètes" 

Si les propos du président américain ont choqué en Ukraine, le Kremlin, sans les commenter directement, s'est réjoui jeudi de cette convergence avec la nouvelle administration américaine.

"La décision a été prise de procéder à la reprise du dialogue russo-américain sur tous les paramètres", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou était "complètement d'accord" avec l'approche de Washington concernant le règlement de la guerre en Ukraine.

M. Peskov a toutefois indiqué que, pour l'heure, "peu de choses concrètes" étaient en place, du fait notamment de "désaccords entre Washington et Kiev", tout en précisant que Washington était toujours la "principale locomotive" qui fournit "la plus grande contribution financière pour alimenter" le conflit en Ukraine.

Jeudi, Vladimir Poutine s'était quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain. Il a indiqué qu'il rencontrerait "avec plaisir Donald", en appelant le président américain par son prénom.

Donald Trump a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de "négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie". "Une chose que - tout le monde l'admet - seuls +TRUMP+ et l'administration Trump peuvent faire", selon lui.

A contrario, l'Europe "a échoué à apporter la paix", a-t-il dénoncé.

Face à la perspective d'un éventuel cessez-le-feu, Paris et Londres sont en train de préparer la création d'une force européenne destinée le garantir et assurer la sécurité de l'Ukraine, et qui serait composée de "moins de 30.000 militaires", rapportent jeudi les médias britanniques.


Starmer apporte son "soutien" à Zelensky, "démocratiquement élu"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main du Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une conférence de presse commune à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 16 janvier 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main du Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une conférence de presse commune à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 16 janvier 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exprimé mercredi soir son "soutien" au président ukrainien "démocratiquement élu" Volodymyr Zelensky après une sortie du président américain Donald Trump le qualifiant de "dictateur"
  • Le dirigeant travailliste doit se rendre la semaine prochaine à Washington afin de s'entretenir avec Donald Trump

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exprimé mercredi soir son "soutien" au président ukrainien "démocratiquement élu" Volodymyr Zelensky après une sortie du président américain Donald Trump le qualifiant de "dictateur".

Le dirigeant travailliste doit se rendre la semaine prochaine à Washington afin de s'entretenir avec Donald Trump.

Il entend jouer un rôle de facilitateur entre les Américains et les Européens sur l'Ukraine, en pleines tensions qui laissent craindre une rupture américano-ukrainienne.

Sans directement mentionner la dernière sortie du président américain qui a qualifié son homologue ukrainien de "dictateur sans élections", M. Starmer a exprimé mercredi "son soutien" à Volodymyr Zelensky, un "dirigeant démocratiquement élu de l'Ukraine".

Il "a déclaré qu'il était parfaitement raisonnable de suspendre les élections en temps de guerre, comme l'a fait le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale", a indiqué un porte-parole de Downing Street dans un communiqué, précisant que les deux hommes s'étaient entretenus par téléphone.

Si le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, l'Ukraine n'a pas organisé de scrutin du fait de la guerre et de la loi martiale, alors que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et que 20% du territoire est sous occupation russe.

M. Starmer a par ailleurs "réitéré son soutien aux efforts déployés par les États-Unis pour parvenir à une paix durable en Ukraine qui dissuade la Russie de toute nouvelle agression", a encore indiqué le communiqué.