PARIS: Une vidéo de surveillance d'un village en Cisjordanie montre un jeune homme debout sur une place centrale, soudainement abattu, suivi de deux autres personnes se précipitant à son secours, toutes touchées, laissant un jeune de 17 ans mort, juste avant l'arrivée de Jeeps militaires israéliennes.
Une analyse de la vidéo par Associated Press (AP) et des entretiens avec les deux survivants blessés suggèrent que les soldats israéliens ont ouvert le feu sans raison apparente.
L'armée israélienne affirme que l'opération visait des suspects ayant lancé des explosifs et des cocktails Molotov.
Pour justifier ces exécutions sommaires, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré que ses troupes étaient entrées à Beit Rima dans la nuit de jeudi à vendredi dans le cadre d’une «opération antiterroriste».
La vidéo, obtenue par l'AP, ne montre cependant personne lançant d'explosifs.
Un porte-parole militaire a déclaré que l'un des Palestiniens, agenouillé devant un objet, allumait un cocktail Molotov, mais la première balle ne l'a pas touché, frappant plutôt un autre homme.
Les villageois blessés nient avoir jeté des explosifs et ils affirment que les tirs étaient non provoqués. Les vidéos examinées par l'AP semblent soutenir leur version. L'incident soulève des préoccupations quant à l'usage de la force par les soldats israéliens, alimentant les tensions déjà vives.
L'armée n'a pas précisé si une enquête officielle serait ouverte, tandis que les groupes de défense des droits remettent en question l'efficacité des enquêtes militaires dans de tels cas.
Les derniers mois ont connu une recrudescence de la violence en Cisjordanie, avec une multiplication des exécutions par les forces israéliennes, notamment à l’égard des enfants.
Crime de guerre
Les plaintes pour crimes de guerre déposées contre Israël auprès des institutions pénales internationales continuent de s'accumuler.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré mardi que les crimes contre les journalistes étaient inclus dans son enquête sur des crimes de guerre à Gaza, où plusieurs dizaines de journalistes ont été tués.
Le bureau du procureur de la Cour, qui siège à La Haye, a confirmé auprès de l'AFP des propos relayés par l'ONG Reporters sans frontières (RSF), qui avait annoncé en novembre avoir saisi la CPI pour des crimes de guerre commis contre les journalistes dans les territoires palestiniens et en Israël.
«RSF a obtenu que le procureur de la CPI inclue les crimes contre les journalistes dans son enquête sur la Palestine», s'est félicitée l'ONG dans un communiqué lundi.
L'Afrique du Sud a initié une confrontation judiciaire historique devant la Cour internationale de justice (CIJ) en accusant Israël d'«actes génocidaires» dans la bande de Gaza.
Il s'agit de l'une des trois procédures auxquelles Israël pourrait être confronté à l'heure où ses actions contre le Hamas se retrouvent de plus en plus dans la ligne de mire du droit international.
(Avec AFP)