PARIS: Les chefs du PS et du PCF ont réclamé mardi au futur Premier ministre, dont la nomination est attendue en fin de matinée, un vote de confiance devant l'Assemblée nationale comme "dans toutes les grandes démocraties", sans pour autant s'avancer sur une éventuelle motion de censure évoquée par les Insoumis.
"La tradition républicaine, c'est qu'un Premier ministre qui vient d'être nommé vient chercher l'onction du Parlement", a estimé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur France inter. "C'est comme ça dans toutes les grandes démocraties", a-t-il rappelé, réclamant un "discours programme" pour justifier "les raisons de ce remaniement".
Interrogé sur l'annonce par La France insoumise du dépôt d'une motion de censure si le futur chef de gouvernement ne sollicitait pas la confiance, le député a reconnu qu'il s'agissait de "la réponse traditionnelle", sans confirmer que le PS se joindrait à celle de LFI.
"Quand le Premier ministre ne vient pas se présenter et ne sollicite pas la confiance, il y a une motion de censure qui permet de dire qui est dans l'opposition et qui est dans la majorité", s'est-il contenté de répondre, y voyant l'"évidence (...) qu'il faut qu'il y ait un vote de confiance".
Confiance du parlement
"Avant de souhaiter la censure d'un gouvernement, la moindre des choses, c'est que le nouveau Premier ministre donne son orientation à l'Assemblée nationale dans son discours de politique générale (...) et qu'il y ait un vote derrière", a abondé le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, sur TF1. Il a également souhaité que "ce nouveau Premier ministre s'engage à ne plus utiliser le 49.3, qui s'est abattu 23 fois sur l'Assemblée nationale et nous a privés de vote sur des sujets essentiels", comme la retraite à 64 ans.
La cheffe des députés insoumis Mathilde Panot avait annoncé lundi juste après la démission d'Élisabeth Borne, qui n'avait pas sollicité la confiance du Parlement, que son groupe déposerait une motion de censure si son successeur faisait de même. Le président Emmanuel Macron ne dispose depuis 2022 que d'une majorité relative au Palais Bourbon.
Cette motion de censure, qui nécessite la majorité absolue, soit 289 voix, doit "clarifier qui soutient le gouvernement et sa politique si dure pour les faibles et si généreuse pour les puissants, et de l'autre côté, qui s'oppose à cette politique", a expliqué l'eurodéputée LFI Manon Aubry sur Sud Radio.