Aide à Gaza: L’ONU face à la pression israélienne

Les responsables de l'aide humanitaire affirment que les restrictions imposées par l'armée israélienne sur l'aide humanitaire privent les personnes déplacées de Gaza de nourriture et de médicaments (Photo, AFP).
Les responsables de l'aide humanitaire affirment que les restrictions imposées par l'armée israélienne sur l'aide humanitaire privent les personnes déplacées de Gaza de nourriture et de médicaments (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 09 janvier 2024

Aide à Gaza: L’ONU face à la pression israélienne

  • Si les Nations unies n'obligent pas Israël à accepter un cessez-le-feu, elles ne parviendront pas à alléger les souffrances des Palestiniens
  • Israël a toujours rejeté les allégations selon lesquelles il prend pour cible les convois d'aide et les infrastructures civiles à Gaza

LONDRES: Face aux critiques croissantes concernant sa gestion de l'urgence humanitaire à Gaza face à l'assaut israélien sur l'enclave palestinienne et à l'obstruction des convois d'aide, les Nations unies ont cherché à renforcer leur assistance.

Toutefois, à défaut de forcer Israël à accepter un accord de cessez-le-feu immédiat et durable avec le groupe militant palestinien Hamas, les critiques affirment que les dernières mesures prises par les Nations unies ne parviendront pas à alléger les souffrances de la population civile assiégée de Gaza.

Bien qu'elle exige que toutes les parties «facilitent et permettent l'acheminement immédiat, sûr et sans entrave de l'aide humanitaire à grande échelle», la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 22 décembre a été qualifiée de nettement insuffisante par de nombreux acteurs de la communauté humanitaire.

En effet, l'obstruction à l'acheminement de l'aide n'a fait que se poursuivre, l'Office de secours et de travaux des Nations unies, qui soutient les réfugiés palestiniens, indiquant que quelque 40% des habitants de Gaza sont désormais menacés par la famine.

Mohannad Ayyach, professeur de sociologie à l'université Mount Royal de Calgary, au Canada, estime que tant que les États-Unis permettront à Israël de poursuivre ses opérations militaires à Gaza, toute forme de pression internationale semblera «dénuée de sens».

«Israël agit indépendamment de ce que dit la communauté internationale parce que les États-Unis le soutiennent pleinement», a-t-il déclaré à Arab News.

Un centre d'aide de l'ONU et un camp à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza (Photo, MAXAR/AFP).

«Israël et les États-Unis ignorent tout le monde et avancent à grands pas dans le génocide de la Palestine», a-t-il précisé.

«Ce genre de problème n’a jamais été résolu par “plus d'aide”. Cette aide au compte-gouttes s'inscrit dans le discours américain qui consiste simplement à essayer de détourner l'attention de la seule vraie solution», a ajouté Ayyach.

Pour Ayyach et d'autres, la «vraie solution» reste l'application d'un cessez-le-feu immédiat et durable, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ayant déclaré que c'était le seul moyen de mettre fin à ce «cauchemar».

Israël a lancé son assaut sur Gaza à la suite de l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre, au cours de laquelle des combattants palestiniens ont franchi la frontière pour entrer en Israël, tuant 1 200 personnes – pour la plupart des civils – et en enlevant quelque 240.

EN bref

  • La résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 22 décembre a été qualifiée de nettement insuffisante par la communauté humanitaire
  • Selon l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), quelque 40% des habitants de Gaza sont aujourd'hui menacés par la famine

Depuis lors, les forces israéliennes assiègent la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis 2007, dans le but déclaré de détruire les dirigeants du groupe et de libérer les otages.

Cependant, plus de 22 500 habitants de Gaza ont été tués au cours de cet assaut, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas.

En outre, l'assassinat présumé par Israël du chef adjoint du Hamas, Saleh al-Arouri, et de deux commandants des brigades d’Al-Qassam, lors d'une explosion à Beyrouth le 2 janvier, a renforcé les craintes que la guerre de Gaza ne se transforme en un conflit régional plus large.

La destruction des habitations et des infrastructures à Gaza a entraîné le déplacement de près de 2 millions de personnes et rendu la population vulnérable aux maladies, à la famine et à la mort dans les tirs croisés, ce qui a suscité une condamnation internationale de plus en plus forte.

La résolution du Conseil de sécurité de l'ONU du 22 décembre a été qualifiée de nettement insuffisante par de nombreux acteurs de la communauté humanitaire (Photo, AFP).

Il y a maintenant un consensus croissant sur le fait que la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 22 décembre, adoptée avec 13 voix en faveur et l'abstention des États-Unis et de la Russie, n'a pas atteint son objectif principal qui était de faciliter l'acheminement de l'aide.

Thomas White, directeur des affaires de l'Unrwa à Gaza, a déclaré que les troupes israéliennes avaient tiré sur des convois d'aide.

Médecins sans frontières (MSF), l'une des organisations humanitaires travaillant à Gaza, a signalé que la résolution était «douloureusement insuffisante».

Avril Benior, directrice exécutive de MSF-USA, a déclaré: «Cette résolution a été édulcorée au point que son impact sur la vie des civils à Gaza sera presque insignifiant.»

La résolution du 22 décembre charge le secrétaire général des Nations unies de nommer un coordinateur principal de l'aide humanitaire et de la reconstruction, chargé de «faciliter, coordonner, surveiller et vérifier» ses activités à Gaza.

Elle a également appelé à la mise en place «rapide» d'un mécanisme des Nations unies pour accélérer les envois d'aide à Gaza via des États qui ne sont pas parties au conflit, pour accélérer et rationaliser l'assistance et pour continuer à veiller à ce que l'aide parvienne à sa destination civile.

Martin Griffiths, sous-secrétaire général des Nations unies aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, a récemment décrit sur X les difficultés liées à l'acheminement de l'aide dans la bande de Gaza.

Selon lui, les restrictions imposées par les forces de défense israéliennes (FDI) ont entraîné une augmentation de la liste des articles rejetés, les camions d'aide devant faire face à «trois niveaux d'inspection avant même de traverser» dans des points de passage conçus pour les piétons et non pour les camions.

Scott Paul, conseiller principal en politique humanitaire à Oxfam America, a déclaré que même si les flux d'aide s'améliorent, il est «inutile» de fournir de l'aide si l'infrastructure nécessaire pour l'utiliser est détruite.

Le gouvernement israélien a toujours rejeté les allégations selon lesquelles il aurait pris pour cible des convois d'aide et des infrastructures civiles à Gaza.

Le porte-parole du gouvernement, Eylon Levy, a même accusé l'Unrwa de «couvrir le Hamas et de rejeter la responsabilité sur Israël».

Ces dernières semaines, les autorités israéliennes ont accusé les Nations unies de ne pas faire assez pour acheminer l'aide humanitaire à Gaza et ont déclaré que l'organisation mondiale était responsable du fait que les fournitures n'arrivaient pas assez vite dans l'enclave.

«Nous avons élargi nos capacités d'inspection de l'aide acheminée à Gaza. Le poste frontalier de Kerem Shalom va être ouvert, ce qui permettra de doubler le nombre d'inspections. Mais l'aide continue d'attendre à l'entrée de Rafah», a écrit la Coordination des activités gouvernementales dans les territoires sur X. «L'ONU doit faire mieux – l'aide est là, et la population en a besoin.»

En revanche, Ayyach a indiqué qu'Israël avait délibérément entravé l'acheminement de l'aide et démoli les infrastructures civiles dans le but de déplacer définitivement la population palestinienne.

«Israël a fermé le robinet de l'aide le 9 octobre lorsqu'il a annoncé le “siège total de Gaza”», a-t-il expliqué à Arab News. «Plus encore, Israël a mis en œuvre un plan délibéré visant à détruire toutes les infrastructures nécessaires à la vie.»

Un camion transportant du carburant décoré d'un drapeau de l'ONU traverse Rafah dans le sud de la bande de Gaza (Photo, AFP).

«Israël a tout bombardé à Gaza, notamment les boulangeries, les marchés, les hôpitaux, les infrastructures d'approvisionnement en eau et d'assainissement, les bateaux de pêche, les terres agricoles, les zones résidentielles, etc.

«Les gens meurent de faim, de soif, de froid et souffrent de maladies et de blessures graves sans avoir accès à des soins médicaux appropriés, voire à aucun soin médical du tout», a-t-il indiqué.

Si certains pensent qu'Israël estime qu'il peut ignorer la pression internationale grâce à la couverture diplomatique et à la générosité des États-Unis, d'autres soupçonnent qu'Israël agit désormais aussi en défiant ouvertement Washington, qui l'a exhorté à respecter les règles d'engagement.

En effet, après les défaillances apparentes en matière de sécurité qui ont permis l'attentat du 7 octobre, le gouvernement d'extrême droite du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a peu de chances de survivre au-delà de la fin de la guerre.

La seule option de survie politique de Netanyahou pourrait consister à se positionner comme le seul homme assez fort pour s'opposer aux États-Unis.

Yossi Mekelberg, professeur de relations internationales et membre associé du programme pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord au sein du groupe de réflexion sur les affaires internationales Chatham House, a remis en question les affirmations selon lesquelles Israël ne tiendrait pas compte de la censure internationale, affirmant que la volonté de Netanyahou de se soumettre à la pression américaine dépendait dans une certaine mesure de la manière dont le message était délivré.

«Ce message doit être explicite et crédible dans le sens où il indique clairement que c'est ce que Washington exige», a déclaré Mekelberg à Arab News.

De même, Amer al-Sabaileh, professeur d'université jordanien et expert en géopolitique, estime que le gouvernement et les chefs militaires israéliens doivent tenir compte de plusieurs facteurs lorsqu'il s'agit de trouver un équilibre entre les appels de la communauté internationale et leurs propres besoins.

Les considérations actuelles d'Israël en matière de sécurité sont d'une importance «primordiale», a-t-il ajouté, notant que «tant que ces considérations persistent, l’acheminement de l'aide devient compliqué».

Mekelberg et Al-Sabaileh ont également contesté les affirmations selon lesquelles la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU est «dénuée de sens», ce dernier estimant qu'elle constitue une «étape cruciale».

Al-Sabaileh a ajouté: «Il s'agit sans aucun doute d'une plate-forme permettant d'activer les efforts d'aide humanitaire sous contrôle international.

Le consensus se renforce sur le fait que la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU du 22 décembre n'a pas atteint son objectif principal (Photo, AFP).

«Mais il est certain que la situation actuelle à Gaza représente un défi important pour l'acheminement de l'aide humanitaire.

«Les opérations israéliennes en cours visant le Hamas, ses dirigeants et les vestiges de son infrastructure maintiennent le contrôle et la prise de décision israéliens», a-t-il indiqué.

Dans ce «paysage politique complexe», l'acheminement de l'aide est «extrêmement difficile», a-t-il jugé, les FDI se trouvant dans la position peu enviable de trouver un «équilibre délicat entre les opérations militaires et l'impératif de veiller à ce que l'aide parvienne aux civils qui souffrent profondément».

«Cette délimitation est cruciale pour atténuer l'impact de la crise sur les civils innocents et pour relever les défis plus vastes auxquels la région est confrontée», a-t-il ajouté.

Reconnaissant qu'Israël pouvait «rendre l'entrée de l'aide aussi facile ou aussi difficile» qu'il le souhaitait, Mekelberg a déclaré à Arab News que la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies «augmentait néanmoins la pression sur Israël» malgré l'absence de tout mécanisme d'application au-delà de la négociation diplomatique.

Pour Ayyach, cependant, il n'y a qu'une seule résolution qui pourrait changer la situation sur le terrain.

«L'arrêt immédiat de l'attaque contre Gaza et le retrait complet de toutes les forces israéliennes de la bande de Gaza peuvent résoudre la catastrophe humanitaire», a-t-il soutenu. «Tant que l'attaque n'aura pas cessé, l'aide ne pourra pas entrer dans la bande de Gaza.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: 17 morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

 La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
Short Url
  • La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants"
  • Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres".

La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés", a-t-il dit.

Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile.

Une frappe sur une maison à Jabalia, dans le nord, a tué un enfant et une autre sur une maison à Khan Younès (sud) a fait un mort, a précisé Mahmoud Bassal.

"Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza ", a-t-il ajouté.

"Nous manquons des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps", a-t-il affirmé.

L'armée israélienne n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Mardi, elle avait dit avoir détruit environ "40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre".

Elle affirme que le mouvement islamiste palestinien Hamas utilise ces engins "pour poser des explosifs, creuser des tunnels souterrains, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire".

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.890 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.266 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.


Trump en Arabie saoudite, Qatar et Emirats à partir du 13 mai

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
Short Url
  • L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme
  • Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021)

WASHINGTON: Donald Trump se rendra en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis du 13 au 16 mai, a annoncé mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, sur fond de conflit à Gaza et de négociations avec l'Iran.

Il s'agira du deuxième déplacement international du président américain depuis son investiture le 20 janvier, après son voyage prévu à Rome pour les obsèques du pape François samedi.

L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme.

Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021).

Le président américain voudrait voir le royaume saoudien rejoindre les accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, mais le conflit à Gaza complique ce projet.

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets."

Le président américain, très proche de la droite israélienne au pouvoir, avait créé la stupéfaction en lançant l'idée d'une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", une fois vidée de ses habitants.

L'Arabie Saoudite a aussi donné lieu à des entretiens entre les Etats-Unis et la Russie début mars au sujet de la guerre en Ukraine.

 


1981 – La création du CCG

Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
Short Url
  • Depuis sa création, le CCG a réalisé une grande partie de ses objectifs initiaux
  • Les outils économiques mis en place, comme la zone de libre-échange, l’union douanière et le marché commun ont permis une meilleure synergie entre les pays membres

RIYAD: Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981.

Entre l’annonce britannique de 1968 et son retrait effectif le 16 décembre 1971, une première tentative fut lancée pour former une union de neuf membres regroupant Bahreïn, le Qatar et les sept États de la Trêve, tous liés à Londres par des traités de protection. Après l’échec de cette initiative, les efforts se concentrèrent sur une union entre les seuls États de la Trêve. Les Émirats arabes unis furent proclamés le 2 décembre 1971, composés initialement de six émirats: Abou Dhabi, Dubaï, Foujaïrah, Charjah, Oumm al-Qaïwaïn et Ajman. Ras el-Khaïmah, le septième émirat, rejoignit la fédération en février suivant.

Après cette première étape, les efforts se poursuivirent en vue d’un cadre plus large incluant les autres États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar et le Koweït. Le cheikh Jaber al-Sabah du Koweït joua un rôle moteur dans cette démarche renouvelée. En mai 1976, lors d’une visite aux Émirats arabes unis, il lança un appel officiel à la création d’une union du Golfe, une idée soutenue avec enthousiasme par le président des Émirats, le cheikh Zayed.

En novembre 1976, à Mascate, un projet de cadre sécuritaire incluant également l’Iran et l’Irak fut discuté, mais rapidement abandonné en raison de profondes divergences, notamment entre Téhéran et Bagdad.

Les efforts visant à établir le CCG se poursuivirent sans l’Iran ni l’Irak. Saddam Hussein tenta d’entraver le processus tant que l’Irak n’y était pas inclus, ce qui s’avérait impossible en raison de la guerre contre l’Iran. L’Union soviétique et la Chine y étaient également opposées, craignant que cette nouvelle organisation ne s’aligne sur l’Occident.