Covid-19: dans l'Est, les élus veulent plus qu'un couvre-feu

«Nous ne voulons pas confiner à ce stade: ni un confinement généralisé ni un confinement local», a fait valoir le ministre de la Santé, Olivier Véran, en annonçant les mesures mardi soir sur France 2.(AFP)
«Nous ne voulons pas confiner à ce stade: ni un confinement généralisé ni un confinement local», a fait valoir le ministre de la Santé, Olivier Véran, en annonçant les mesures mardi soir sur France 2.(AFP)
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Publié le Mercredi 30 décembre 2020

Covid-19: dans l'Est, les élus veulent plus qu'un couvre-feu

  • «J'aurais aimé (...) profiter de cette période de vacances (...) pour pouvoir réaliser une forme de confinement», a déclaré sur franceinfo le président (LR) de la région Grand-Est, Jean Rottner, qui craint de «prendre un train de retard»
  • «Je reste dubitative sur la pertinence d'une demi-mesure», a renchéri sur France Bleu Lorraine Valérie Beausert-Leick, présidente (PS) du département Meurthe-et-Moselle

PARIS : Un couvre-feu à 18h00 dans l'Est plutôt qu'un reconfinement: la mesure choisie par le gouvernement pour freine le rebond de l'épidémie de Covid-19 est jugée trop légère par des responsables locaux, signe de leur inquiétude à la veille d'un réveillon du Nouvel An à haut risque.

«J'aurais aimé (...) profiter de cette période de vacances (...) pour pouvoir réaliser une forme de confinement», a déclaré sur franceinfo le président (LR) de la région Grand-Est, Jean Rottner, qui craint de «prendre un train de retard».

«Je reste dubitative sur la pertinence d'une demi-mesure», a renchéri sur France Bleu Lorraine Valérie Beausert-Leick, présidente (PS) du département Meurthe-et-Moselle.

Des réactions frappantes quand on se souvient que les fermetures de bars et restaurants fin septembre à Marseille avaient à l'inverse rendu furieux les élus locaux.

«Nous ne voulons pas confiner à ce stade: ni un confinement généralisé ni un confinement local», a fait valoir le ministre de la Santé, Olivier Véran, en annonçant les mesures mardi soir sur France 2.

Le gouvernement privilégie un avancement du couvre-feu à 18h00 au lieu de 20h00 dans certains endroits de la moitié Est du pays, particulièrement menacés par le rebond épidémique.

«Reprise incontrôlée»

«Le couvre-feu, qui est un confinement nocturne, montre une certaine efficacité», a commenté sur RMC l'épidémiologiste Yves Buisson, président du groupe Covid-19 à l'Académie de médecine.

Mi-novembre, l'agence sanitaire Santé publique France avait d'ailleurs estimé que les couvre-feux imposés localement un mois auparavant avaient permis de ralentir l'épidémie, avant même le confinement du 30 octobre.

Il ne s'agit «pas d'une mesurette», a insisté lors d'une conférence de presse le préfet de Bourgogne-Franche-Comté, Fabien Sudry, selon qui il s'agit «d'éviter les brassages de population en fin de journée».

D'après le ministère de la Santé, 20 départements sont concernés, depuis les Ardennes jusqu'aux Alpes-Maritimes en passant par le Haut-Rhin. La mesure doit prendre effet à partir du 2 janvier, après concertation locale.

«Pourquoi attendre le 2?», s'est interrogé Jean Rottner.

Le ministère justifie ce délai par le fait que l'inflation des tests pendant les vacances risque de donner une vision faussée de la circulation du virus. Quelques jours d'observation supplémentaires sont donc nécessaires selon lui.

Sur les sept derniers jours, une moyenne de 12 000 nouveaux cas quotidiens a été enregistrée. Ce sont 24 743 malades de la Covid-19 qui sont hospitalisés, dont 2666 en réanimation.

Une augmentation de la circulation du virus semble à craindre après les brassages de population des vacances.

Une «reprise incontrôlée de l'épidémie» en janvier est «probable», avertit le Conseil scientifique dans son dernier avis.

Vaccination: ça traîne?

Pour limiter la casse, le couvre-feu national restera en vigueur pour le réveillon de la Saint-Sylvestre, alors qu'il avait été exceptionnellement levé la veille de Noël.

Le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, Pierre Pribile, a d'ailleurs émis «une supplique pour le soir du 31» et appelé à ne «pas prendre de risque»: «On est sur le fil du rasoir. Un seul relâchement peut provoquer un nouvel emballement de l'épidémie».

Outre les mesures sanitaires, le gouvernement essuie d'autres critiques sur sa campagne de vaccination jugée trop lente.

Beaucoup émanent de soignants, à l'image d'Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, qui lui reproche d'«avancer à tout petits pas».

Il faut «faire vacciner les soignants en priorité», a-t-il plaidé sur Europe 1, alors que la première vague de la campagne se concentre sur les structures pour personnes âgées.

C'est également devenu un thème politique.

«L'Allemagne est déjà à plus de 42 000 vaccinés, le Royaume-Uni à 900 000 et la France à moins de 200! Après les masques, les tests et l'isolement, un nouvel échec serait terrible», a jugé le responsable LR Bruno Retailleau.

«Cet écart (...) dans le démarrage, il est assumé. Ce qui compte c'est que d'ici à la fin du mois de janvier nous aurons rattrapé le décalage», s'est défendu mardi M. Véran, selon qui il faut prendre «le temps de la pédagogie» dans un pays où la défiance envers les vaccins est forte.

Dans le Grand Est, la vaccination débutera lundi, avant de monter en puissance «à partir du 11 et surtout du 15 janvier», selon la directrice générale de l'ARS, Virginie Cayré.

En attendant que la vaccination montre ses premiers effets, les ravages économiques de la Covid se poursuivent. Selon le CNC, la fréquentation des cinémas a chuté de presque 70% en 2020, puisqu'ils étaient fermés près de la moitié de l'année.

Petite consolation, l'épidémie de grippe n'a toujours pas démarré, justement grâce à la lutte anti-Covid.

«L'impact de la grippe semble toujours nettement diminué par rapport aux années précédentes, grâce à l'adoption des gestes barrières», a noté Santé publique France. 

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.