PARIS : L'Indonésie a interdit un influent groupe islamiste radical dont le chef avait été arrêté par la police sur des soupçons de violation des restrictions en vigueur pour lutter contre le coronavirus en organisant des rassemblements, a annoncé un ministre mercredi.
Toute activité du Front des défenseurs de l'islam (FPI) est désormais prohibée. Le groupe, devenu ces dernières années le porte-drapeau d'un islam pur et dur, avait notamment mené des descentes contre des établissements qu'il considérait comme «immoraux» dans le pays musulman le plus peuplé de la planète.
«Le gouvernement interdit et mettra un terme à toutes les activités du FPI, parce qu'il n'a aucun statut juridique en tant qu'organisation de masse», a affirmé le ministre coordinateur de la Sécurité, Mahfud MD aux journalistes à Jakarta.
Il a ajouté que l'autorisation du groupe avait expiré l'an dernier mais qu'il avait continué à opérer illégalement.
La décision des autorités a provoqué une violente réaction du groupe islamiste. «Ils peuvent interdire le FPI mais ne pourront pas arrêter notre lutte visant à défendre le pays et la religion», a affirmé son porte-parole, Novel Bamukmin.
Le chef du FPI, Rizieq Shihab, avait été arrêté le 13 décembre, deux jours après que la police eut abattu six membres de son groupe lors d'une fusillade sur une autoroute.
En cas de condamnation, il risquerait six ans de prison pour violation des règles édictées contre le coronavirus.
Des dizaines de ces fidèles avaient par la suite été testés positifs à la Covid-19.
En dépit des restrictions, M. Shihab avait organisé des prêches rassemblant des dizaines de milliers de personnes.
L'Indonésie a recensé au total plus de 600 000 cas de coronavirus, et plus de 18 500 décès ont été imputés à la Covid-19.