M. Blinken, arrivé à Amman la veille au soir, doit avoir des entretiens avec le roi de Jordanie Abdallah II notamment et visiter un centre du Programme alimentaire mondial dans la capitale jordanienne, selon un haut responsable américain dans son entourage.
Lors d'une brève allocution samedi soir sur le tarmac de l'aéroport de La Canée en Crète, en Grèce, il avait affirmé que «nous devons nous assurer que le conflit ne se propage pas».
«L'une des véritables préoccupations est la frontière entre Israël et le Liban et nous voulons faire tout notre possible pour nous assurer qu'il n'y ait pas d'escalade», a-t-il ajouté.
Le mouvement islamiste libanais Hezbollah a tiré des dizaines de roquettes dans le nord d'Israël, une attaque présentée comme sa première riposte à l'élimination, attribuée à Israël, du numéro deux du Hamas mardi près de Beyrouth.
«On veut s'assurer que les pays qui pensent de même utilisent leurs liens, leur influence, leurs relations avec certains des acteurs qui pourraient être impliqués pour garder le contrôle des choses, afin de s'assurer que le conflit ne s'étende pas», a encore dit M. Blinken, citant en particulier le «rôle vital» que peut jouer la Turquie à cet égard, après s'en être entretenu samedi à Istanbul avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
La guerre sans répit entre Israël et le Hamas palestinien, entré dimanche dans son quatrième mois, suscite les craintes d'un débordement avec la multiplication des violences non seulement à la frontière israélo-libanaise, mais aussi en Irak, en Syrie et en mer Rouge.
Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont fait 22.600 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, fatale à 1.140 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien.
M. Blinken, dont le pays est le premier soutien politique et militaire d'Israël, a insisté sur le caractère «impératif» d'accroître l'aide humanitaire à la population palestinienne de Gaza, «de réduire le nombre des victimes civiles, de travailler à une paix régionale durable et d'avancer vers l'établissement d'un Etat palestinien».
Ce qui se passera dans la période d'après-guerre sur la reconstruction à Gaza et sa gouvernance seront également au centre des entretiens du chef de la diplomatie américaine
avec ses partenaires arabes, même si ces derniers réclament avant tout à ce stade un cessez-le-feu durable.
Après la Jordanie, M. Blinken s'envolera pour le Qatar, qui a joué un rôle de médiateur dans la trêve entre Israël et le Hamas palestinien fin novembre.
Il achèvera la journée à Abou Dhabi, avant de se rendre lundi en Arabie saoudite, puis en Israël où il s'attend, de son propre aveu, à avoir des conversations qui ne seront «pas faciles».