Les diplomates américains et européens renouvellent leurs efforts pour stopper les retombées de la guerre à Gaza

Une photo prise depuis une position dans le sud d'Israël, le long de la frontière avec la bande de Gaza, montre des volutes de fumée s’élevant au-dessus du territoire palestinien durant les bombardements israéliens, le 5 janvier 2024, au milieu des combats persistants entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Une photo prise depuis une position dans le sud d'Israël, le long de la frontière avec la bande de Gaza, montre des volutes de fumée s’élevant au-dessus du territoire palestinien durant les bombardements israéliens, le 5 janvier 2024, au milieu des combats persistants entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
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Publié le Samedi 06 janvier 2024

Les diplomates américains et européens renouvellent leurs efforts pour stopper les retombées de la guerre à Gaza

  • Cette agitation diplomatique a lieu près de trois mois après que les militants du Hamas de Gaza ont attaqué Israël, déclenchant une offensive de représailles qui a tué 22 600 Palestiniens et dévasté l'enclave.
  • Le secrétaire d'État américain Antony Blinken se rendra en Cisjordanie au cours d'une tournée d'une semaine qui le mènera en Arabie saoudite, en Turquie, en Israël, en Jordanie, au Qatar, aux EAU, en Égypte et en Grèce

DJEDDAH: Les plus hauts diplomates américains et européens sont arrivés vendredi au Moyen-Orient dans le cadre d’une nouvelle campagne diplomatique visant à empêcher la guerre israélienne contre Gaza de s’étendre à la Cisjordanie occupée et au Liban.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken se rendra en Cisjordanie au cours d'une tournée d'une semaine qui le mènera en Arabie saoudite, en Turquie, en Israël, en Jordanie, au Qatar, aux EAU, en Égypte et en Grèce.«Il n’est dans l’intérêt de personne, ni celui d’Israël, ni celui de la région, ni celui du monde, que ce conflit s’étende au-delà de Gaza», a déclaré le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller. «Nous ne nous attendons pas à ce que tous les entretiens au cours de ce voyage soient faciles.»

Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l'UE, était au Liban vendredi pour discuter de la situation à la frontière israélienne. À son arrivée, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que la milice soutenue par l'Iran avait mené environ 670 opérations militaires à la frontière avec Israël depuis le 8 octobre, et détruit de nombreux véhicules militaires israéliens. Cette agitation diplomatique a lieu près de trois mois après que des militants du Hamas de Gaza ont attaqué Israël, déclenchant une offensive de représailles qui a tué 22 600 Palestiniens et dévasté l'enclave.

Les avions et chars israéliens ont intensifié vendredi leurs attaques contre les zones densément peuplées d'Al-Maghazi, Al-Bureij et Al-Nusseirat, au centre de Gaza. Plus de 160 personnes ont été tuées en 24 heures. Quatre autres personnes ont été tuées lors d'une frappe aérienne sur une rue d'Al-Nusseirat, et plus au sud, là où des centaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés, six personnes ont été tuées lors d'une frappe sur Khan Younès.

«Le gouvernement israélien se réclame de la démocratie et de l'humanité, mais il est inhumain», a affirmé Abdel Razek Abou Sinjar en pleurant sur les corps ensevelis de sa femme et de ses enfants, tués lors d'une frappe aérienne sur sa maison à Rafah, à la frontière avec l'Égypte.

De nouveaux bombardements ont eu lieu près de l'hôpital Al-Amal à Khan Younès. L'organisme humanitaire Médecins Sans Frontières a déclaré que ses équipes étaient coincées dans le sud de Gaza, et empêchées de fournir une assistance qui se fait cruellement ressentir.

À Jabalia, dans le nord de Gaza, massivement bombardée, les gens se frayaient un chemin à travers les rues en ruines, submergées par les égouts et les ordures, alors que se propagent la faim et les maladies mortelles.

L'Organisation mondiale de la santé a déclaré que les hôpitaux et autres infrastructures médicales de Gaza avaient été attaqués près de 600 fois depuis le début du conflit. Environ 613 personnes sont décédées dans des établissements de santé, selon le communiqué.

La guerre a également attisé la violence en Cisjordanie occupée. Un garçon de 17 ans a été tué et quatre autres Palestiniens blessés par des tirs de l'armée israélienne dans la ville de Beit Rima. Près de 300 Palestiniens sont morts en Cisjordanie depuis le début de la guerre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".