BEYROUTH: La Finul s'est déclarée mercredi préoccupée par les "conséquences dévastatrices" que pourrait avoir une escalade entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, au lendemain de l'assassinat dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, du numéro deux du Hamas palestinien.
La mort de Saleh al-Arouri, tué par trois frappes de drones attribuées à Israël sur la banlieue de Beyrouth mardi soir, fait craindre une extension du conflit entre le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien, et Israël à la frontière israélo-libanaise où la force onusienne est déployée.
C'est la première fois depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre que les abords de la capitale libanaise sont visés.
"Nous sommes profondément préoccupés par toute éventuelle escalade qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour les populations des deux côtés de la Ligne bleue", a déclaré la porte-parole adjointe de la Force intérimaire de l'ONU au Liban, Kandice Ardiel, dans un communiqué.
"Nous continuons d'implorer toutes les parties de cesser leurs tirs et tous les interlocuteurs influents d'appeler à la retenue", a-t-elle ajouté.
Échange de tirs
La frontière israélo-libanaise est le théâtre d'échanges de tirs, principalement entre l'armée israélienne et le Hezbollah pro-iranien, qui dit intervenir en soutien au Hamas dans sa guerre contre Israël à Gaza depuis le 7 octobre.
Dans la foulée de l'attaque de drone mardi soir, le puissant Hezbollah a affirmé que l'"assassinat" "ne resterait pas impuni".
Peu après, le parti a revendiqué quatre attaques nocturnes contre des positions israéliennes à la frontière, mais dans des secteurs qu'il vise depuis le 8 octobre.
Plusieurs figures du Hamas en exil sont établies au Liban, sous la protection du Hezbollah. Son chef, Hassan Nasrallah, doit prononcer un discours programmé à l'avance mercredi soir.
L'armée israélienne n'a pas revendiqué la frappe de mardi soir mais a affirmé mercredi se préparer à "tout scénario".
L'enterrement de Saleh al-Arouri est prévu dans le camp de réfugiés palestiniens de Chatila jeudi à Beyrouth, a annoncé le Hamas.
Depuis le début des violences transfrontalières, plus de 165 personnes ont été tuées au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais aussi plus de 20 civils parmi lesquels trois journalistes, selon un décompte de l'AFP.
Dans le nord d'Israël, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités.