LONDRES: Le New York Times fait l'objet d'un examen minutieux à la suite d’allégations selon lesquelles ses journalistes auraient «manipulé» des membres des familles des victimes de l'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.
Dans un rapport d'enquête intitulé «Comment le Hamas a utilisé la violence sexuelle comme arme le 7 octobre», publié le 28 décembre de l'année dernière, le journal a affirmé que des combattants palestiniens se sont livrés à des violences sexuelles contre des femmes israéliennes lors de l'opération Déluge d'Al-Aqsa.
Cependant, la famille concernée par le rapport a depuis contesté les affirmations du journal.
Les auteurs, dont le journaliste Jeffrey Gettleman, lauréat du prix Pulitzer, ainsi qu'Anat Schwartz et Adam Sella, ont déclaré que le rapport avait été réalisé à partir de plus de 150 entretiens avec des victimes présumées ou leurs familles.
Mais une partie importante de l’enquête s’est concentrée sur la famille Abdush, des Juifs mizrahi de la classe ouvrière, dont la fille, Gal, et le gendre, Nagi, ont été tués lors de l’attaque menée par le Hamas.
En ce qui concerne la mort de Gal, le journal a utilisé des images enregistrées le 8 octobre par Eden Wessely, une Israélienne accusée de diffuser de fausses informations sur le conflit.
La vidéo, intitulé par le Times «La femme à la robe noire», montre le cadavre de Gal dans une robe qui a été relevée vers le haut.
Dans le rapport, le Times a déclaré que la famille Abdush avait vu les images et «craignait que Gal n’ait été violée», le journal affirmant que ces images constituaient une preuve des «violences commises contre les femmes ce jour-là.»
Après la diffusion de la vidéo par Eden Wessely, les images ont également été utilisées dans le cadre de présentations israéliennes à des pays étrangers et à des médias, démontrant l’étendue de la violence du 7 octobre.
Le New York Times a également examiné les horodatages des messages téléphoniques envoyés par Gal et Nagi avant leur mort, pour tenter de reconstituer les événements chaotiques de cette matinée.
Dans cet article, le journal affirmait que Nagi avait envoyé son dernier message à 7h44, demandant que ses enfants soient pris en charge.
Mais selon Mondoweiss, le Times n’a pas fait état d’un précédent message envoyé par Nagi à 7 heures du matin confirmant la mort de Gal.
Le site d’information a affirmé que le New York Times avait «manipulé une famille Mizrahi de la ouvrière au service de la hasbara israélienne, afin de réaliser un exploit journalistique.»
Dans une interview avec les parents de Gal sur le site d’informations israélien Ynet, peu après la publication de l’article du Times, la famille Abdush a contredit les informations du journal.
Les parents de Gal ont affirmé qu’il y avait un manque de preuves concernant le viol présumé, et ont accusé les journalistes du Times de les avoir induits en erreur lors des entretiens.
Etti Brakha, la mère de Gal, a déclaré à Ynet: «Nous n’étions pas du tout au courant du viol. Nous ne l'avons su qu'après qu'un journaliste du New York Times nous a contactés. Ils ont affirmé avoir comparé les preuves, et conclu qu’elle avait été agressée sexuellement.»
Les sœurs de Gal nient également avec véhémence les allégations de viol.
Tali Barakha, l’une des sœurs de Gal, a affirmé sur Instagram: «Personne ne peut savoir ce que Gal a vécu là-bas! Ni ce que Nagi a vécu, mais je ne peux pas coopérer avec ceux qui disent beaucoup de choses qui ne sont pas vraies.
«Je vous supplie d’arrêter de répandre des mensonges. Ils ont une famille et des enfants, et personne ne peut savoir s’il y a eu un viol ou si elle a été brûlée alors qu’elle était vivante.
Nissim Abdush, beau-frère de Nagi, a indiqué dans une interview accordée le 1er janvier à la chaîne israélienne Channel 13 qu’il ne pensait pas que Gal avait été violée, remettant ainsi en question le récit du Times.
Il a fait valoir que les horaires des différents appels passés par son frère ne correspondaient pas aux faits présentés dans le rapport du Times.
Le 7 octobre, Nissim a continué à communiquer avec Nagi jusqu’à la mort de ce dernier, et son beau-frère n’a fait aucune mention d’agression sexuelle, a-t-il déclaré à Channel 13, accusant le journal américain d’avoir «inventé» cette histoire.
D’autres proches de Gal et Nagi ont également affirmé que la vidéo «La femme à la robe noire» ne corroborait pas les affirmations du journal.
Le Hamas, qui a mené l'attaque du 7 octobre, a toujours rejeté les affirmations israéliennes selon lesquelles ses combattants se seraient livrés à des viols et à des agressions sexuelles.
Le groupe a déclaré dans un communiqué: «Nous rejetons les mensonges israéliens sur le viol, qui visent à déformer la résistance et à ternir notre traitement humain et moral des captifs.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com