Biden étrille Trump et sa rhétorique «nazie» dans un grand discours de campagne

Le président Joe Biden prononce un discours pour marquer le troisième anniversaire de l'attaque du 6 janvier 2021 (Photo, AFP).
Le président Joe Biden prononce un discours pour marquer le troisième anniversaire de l'attaque du 6 janvier 2021 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 06 janvier 2024

Biden étrille Trump et sa rhétorique «nazie» dans un grand discours de campagne

  • Le président devait tenir son discours samedi, trois ans jour pour jour après l'attaque du Capitole mais la date a été avancée à vendredi à cause d'une prévision de tempête
  • Joe Biden tentera de donner un coup de fouet à sa campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2024

WASHINGTON:Joe Biden a lancé vendredi une attaque frontale contre son rival Donald Trump, l'accusant d'utiliser la rhétorique de l'Allemagne nazie dans un grand discours avec lequel il espère donner un coup de fouet à sa campagne pour la présidentielle de novembre.

Presque trois ans jour pour jour après l'assaut du Capitole, le président démocrate a présenté l'élection comme un choix entre un homme "obsédé par le passé" et par ses propres intérêts (Donald Trump) et un autre à qui n'importent que "l'Amérique" et "l'avenir" (lui-même).

Donald Trump, grand favori des républicains, "est prêt à sacrifier notre démocratie afin d'obtenir le pouvoir", a fustigé Joe Biden près de Valley Forge, en Pennsylvanie, un site historique de la guerre d'indépendance des Etats-Unis.

"Il parle du sang des Américains qui est empoisonné (par les migrants, NDLR), utilisant exactement le même langage que celui utilisé dans l'Allemagne nazie", a poursuivi M. Biden, 81 ans, qui est au coude-à-coude ou juste derrière Donald Trump dans les sondages.

Le président devait tenir son discours samedi, trois ans pile après l'attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, par des partisans de Donald Trump qui tentaient d'empêcher la certification de la victoire de Joe Biden; mais la date a été avancée à vendredi à cause d'une prévision de tempête.

«Cause sacrée»

Offensif, Joe Biden a longuement évoqué vendredi la violence du 6 janvier, "un jour gravé pour toujours dans notre mémoire parce que c'est ce jour-là que nous avons failli perdre l'Amérique".

L'assaut du Capitole reste un sujet de discorde aux Etats-Unis: un quart des Américains pensent, sans preuve, que le FBI en est à l'origine, selon un sondage du Washington Post et de l'université du Maryland publié cette semaine.

D'où le fait que "la question la plus urgente de notre époque (soit) de savoir si la démocratie est toujours la cause sacrée de l'Amérique", a-t-il lancé. "C'est tout l'enjeu de l'élection de 2024."

"Trump et ses partisans MAGA ("Make America Great Again", slogan phare du milliardaire républicain NLDR) non seulement cautionnent la violence politique mais ils en rient", a dénoncé Joe Biden.

Un porte-parole de Trump, Steven Cheung, a aussitôt rétorqué que M. Biden était "la vraie menace à la démocratie". Il l'a accusé d'"utiliser le gouvernement comme arme pour s'en prendre à son principal adversaire politique" et interférer dans l'élection, en allusion aux nombreuses affaires qui cernent M. Trump en justice.

Lors de sa dernière campagne en 2020, Joe Biden avait déjà qualifié son duel avec Donald Trump de "bataille pour l'âme de l'Amérique".

Le lieu choisi par le démocrate pour son discours est symbolique: Valley Forge a vu George Washington, futur premier président des Etats-Unis, rassembler les forces militaires américaines qui luttaient contre l'empire britannique il y a près de 250 ans.

"Nous avons choisi Valley Forge car George Washington y a unifié les colonies", a déclaré le directeur adjoint de l'équipe de campagne de M. Biden, Quentin Fulks. "Puis il est devenu président et il a établi le fondement de la transition pacifique du pouvoir - ce que Donald Trump et les républicains ont refusé de faire".

Epines dans le pied

Le magnat républicain de l'immobilier assure toujours, sans la moindre preuve, que l'élection de 2020 lui a été "volée".

"Soyons clairs sur l'élection de 2020 (...). J'ai gagné l'élection, il était le perdant", a lâché Joe Biden sous les applaudissements, se présentant comme le gardien de la démocratie américaine.

"Nous savons tous qui est Donald Trump. La question à laquelle nous devons répondre, c'est qui sommes-nous!", a-t-il lancé, exhortant les électeurs à se mobiliser.

Ce coup d'accélérateur à la campagne de Joe Biden intervient après les critiques de certains démocrates, qui estiment qu'elle a jusqu'ici été molle.

Le président peine encore notamment à convaincre les électeurs que l'économie s'améliore malgré des chiffres de l'emploi plus favorables que prévu vendredi.

Autres épines dans son pied: l'immigration et le casse-tête de la frontière mexicaine, le soutien à la guerre d'Israël contre le Hamas qui divise son parti ou encore le Congrès qui bloque sa demande de fonds supplémentaires à l'Ukraine.

Le refus de Joe Biden de mentionner les multiples affaires judiciaires de Donald Trump l'a aussi privé de l'une de ses principales armes contre le milliardaire républicain.

Mais la première faille de Joe Biden reste probablement son âge. Il connaît la pire cote de popularité pour un président en exercice lors du mois de décembre précédant une élection.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.