AL-MOUKALLA: Jeudi, le Conseil présidentiel internationalement reconnu du Yémen a mis en garde les Houthis contre l’implication du Yémen dans un conflit avec les puissances internationales à cause de leurs frappes en mer Rouge, selon l’agence de presse officielle Saba.
Le conseil a déclaré lors d’une réunion à Riyad que les Houthis tentaient de déclencher une guerre avec les puissances internationales en intensifiant leurs attaques contre les navires en mer Rouge, avertissant que tout nouveau conflit aggraverait la situation humanitaire déjà désastreuse au Yémen. Il a par ailleurs accusé les Houthis de tenter d’entraîner le pays dans une autre guerre en exploitant le bombardement israélien de Gaza.
«Dans ce contexte, le conseil a tenu les milices houthies entièrement responsables des implications et des terribles conséquences de leurs attaques terroristes contre des navires commerciaux ainsi que de la conversion des eaux territoriales en théâtre d’un conflit international», a précisé Saba, citant le conseil.
Selon ce dernier, si la communauté internationale avait aidé le gouvernement yéménite dans ses efforts pour expulser les Houthis des régions du Yémen placées sous leur contrôle, la milice n’aurait pas présenté de danger pour la navigation internationale en mer Rouge.
La déclaration du conseil intervient au lendemain d’un avertissement lancé par l’ONU, le Royaume-Uni, le Canada et d’autres pays à l’adresse des Houthis selon lequel ces derniers doivent cesser d’attaquer les navires en mer Rouge sous peine de subir des «conséquences» qui pourraient inclure des opérations militaires contre eux.
Les Houthis ont saisi un navire commercial et ils ont tiré des missiles balistiques ainsi que des drones sur des navires commerciaux et militaires dans la mer Rouge, menaçant de fermer un couloir commercial essentiel pour tous les navires à destination d’Israël et exploités par ce pays.
Les Houthis ont affirmé que les attaques avaient été menées pour faire pression sur Israël afin qu’il lève son blocus sur Gaza.
Par ailleurs, le gouvernement du Yémen et les Houthis se sont mutuellement accusés d’avoir retardé les négociations tant attendues sur l’échange de prisonniers.
À la suite d’une série de discussions, les deux parties étaient convenues de se rencontrer à nouveau au cours de ce mois dans la capitale jordanienne, Amman, afin de conclure un nouvel accord d’échange de prisonniers qui pourrait permettre la libération de centaines de prisonniers yéménites. Parmi eux figure Mohammed Qahtan, le célèbre homme politique yéménite détenu par les Houthis. Les deux parties ont également décidé d’échanger des visites dans les prisons respectives.
Majed Fadhail, membre de la délégation gouvernementale, a déclaré jeudi à Arab News que les négociations sur l’échange de prisonniers avaient été reportées «indéfiniment». Il a accusé les Houthis d’avoir refusé d’assister à la réunion sans donner de raison et de ne pas permettre à la famille de Qahtan de lui rendre visite ou de savoir où il se trouve.
Le refus des Houthis de libérer Qahtan, emprisonné depuis 2015, a contraint le gouvernement yéménite à suspendre les négociations avec la milice l’année dernière.
«Depuis huit ans, ils refusent de faire part de son état, de permettre à sa famille de le voir ou de lui permettre de contacter sa famille», a confié M. Fadhail.
Ce dernier a ajouté que le gouvernement yéménite autoriserait les Houthis à visiter les prisons dans la région de Marib, contrôlée par le gouvernement uniquement après avoir permis à Qahtan de voir sa famille.
Cependant, le chef du comité d’échange de prisonniers des Houthis, Abdelkader al-Murtada, a accusé jeudi le gouvernement yéménite d’entraver le prochain cycle de négociations en refusant de respecter les engagements précédemment négociés sous l’égide de l’ONU, faisant vraisemblablement allusion aux visites de prisons.
«Nous n’avons aucun problème à participer à une quelconque série de discussions sur la question des prisonniers à condition que l’ONU nous garantisse que les accords antérieurs qu’elle a soutenus seront mis en œuvre», a écrit Al-Murtada sur le réseau social X.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com