Le Conseil présidentiel du Yémen demande aux Houthis de ne pas déclencher une nouvelle guerre

Un combattant houthi se tient sur le cargo Galaxy Leader, qui navigue sur la mer Rouge. Cette photo a été publiée le 20 novembre 2023. (Médias militaires houthis via Reuters)
Un combattant houthi se tient sur le cargo Galaxy Leader, qui navigue sur la mer Rouge. Cette photo a été publiée le 20 novembre 2023. (Médias militaires houthis via Reuters)
Short Url
Publié le Vendredi 05 janvier 2024

Le Conseil présidentiel du Yémen demande aux Houthis de ne pas déclencher une nouvelle guerre

  • Le gouvernement du Yémen et les Houthis s’accusent mutuellement d’avoir retardé les négociations tant attendues sur l’échange de prisonniers
  • Les deux parties étaient convenues de se rencontrer à nouveau au cours de ce mois dans la capitale jordanienne, Amman, afin de conclure un nouvel accord

AL-MOUKALLA: Jeudi, le Conseil présidentiel internationalement reconnu du Yémen a mis en garde les Houthis contre l’implication du Yémen dans un conflit avec les puissances internationales à cause de leurs frappes en mer Rouge, selon l’agence de presse officielle Saba.

Le conseil a déclaré lors d’une réunion à Riyad que les Houthis tentaient de déclencher une guerre avec les puissances internationales en intensifiant leurs attaques contre les navires en mer Rouge, avertissant que tout nouveau conflit aggraverait la situation humanitaire déjà désastreuse au Yémen. Il a par ailleurs accusé les Houthis de tenter d’entraîner le pays dans une autre guerre en exploitant le bombardement israélien de Gaza.

«Dans ce contexte, le conseil a tenu les milices houthies entièrement responsables des implications et des terribles conséquences de leurs attaques terroristes contre des navires commerciaux ainsi que de la conversion des eaux territoriales en théâtre d’un conflit international», a précisé Saba, citant le conseil.

Selon ce dernier, si la communauté internationale avait aidé le gouvernement yéménite dans ses efforts pour expulser les Houthis des régions du Yémen placées sous leur contrôle, la milice n’aurait pas présenté de danger pour la navigation internationale en mer Rouge.

La déclaration du conseil intervient au lendemain d’un avertissement lancé par l’ONU, le Royaume-Uni, le Canada et d’autres pays à l’adresse des Houthis selon lequel ces derniers doivent cesser d’attaquer les navires en mer Rouge sous peine de subir des «conséquences» qui pourraient inclure des opérations militaires contre eux.

Les Houthis ont saisi un navire commercial et ils ont tiré des missiles balistiques ainsi que des drones sur des navires commerciaux et militaires dans la mer Rouge, menaçant de fermer un couloir commercial essentiel pour tous les navires à destination d’Israël et exploités par ce pays.

Les Houthis ont affirmé que les attaques avaient été menées pour faire pression sur Israël afin qu’il lève son blocus sur Gaza.

Par ailleurs, le gouvernement du Yémen et les Houthis se sont mutuellement accusés d’avoir retardé les négociations tant attendues sur l’échange de prisonniers.

À la suite d’une série de discussions, les deux parties étaient convenues de se rencontrer à nouveau au cours de ce mois dans la capitale jordanienne, Amman, afin de conclure un nouvel accord d’échange de prisonniers qui pourrait permettre la libération de centaines de prisonniers yéménites. Parmi eux figure Mohammed Qahtan, le célèbre homme politique yéménite détenu par les Houthis. Les deux parties ont également décidé d’échanger des visites dans les prisons respectives.

Majed Fadhail, membre de la délégation gouvernementale, a déclaré jeudi à Arab News que les négociations sur l’échange de prisonniers avaient été reportées «indéfiniment». Il a accusé les Houthis d’avoir refusé d’assister à la réunion sans donner de raison et de ne pas permettre à la famille de Qahtan de lui rendre visite ou de savoir où il se trouve.

Le refus des Houthis de libérer Qahtan, emprisonné depuis 2015, a contraint le gouvernement yéménite à suspendre les négociations avec la milice l’année dernière.

«Depuis huit ans, ils refusent de faire part de son état, de permettre à sa famille de le voir ou de lui permettre de contacter sa famille», a confié M. Fadhail.

Ce dernier a ajouté que le gouvernement yéménite autoriserait les Houthis à visiter les prisons dans la région de Marib, contrôlée par le gouvernement uniquement après avoir permis à Qahtan de voir sa famille.

Cependant, le chef du comité d’échange de prisonniers des Houthis, Abdelkader al-Murtada, a accusé jeudi le gouvernement yéménite d’entraver le prochain cycle de négociations en refusant de respecter les engagements précédemment négociés sous l’égide de l’ONU, faisant vraisemblablement allusion aux visites de prisons.

«Nous n’avons aucun problème à participer à une quelconque série de discussions sur la question des prisonniers à condition que l’ONU nous garantisse que les accords antérieurs qu’elle a soutenus seront mis en œuvre», a écrit Al-Murtada sur le réseau social X. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Short Url
  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Short Url
  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
Short Url
  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".