Alerte rouge aux crues dans le Pas-de-Calais, la patience des habitants à l'épreuve

Une femme marche dans une rue inondée du Doulac près de Saint-Omer, dans le nord de la France, le 14 novembre 2023, alors que la région du pas-de-Calais a été frappée par des pluies torrentielles avec une hausse historique des niveaux d'eau le 7 novembre 2023 (Photo, AFP).
Une femme marche dans une rue inondée du Doulac près de Saint-Omer, dans le nord de la France, le 14 novembre 2023, alors que la région du pas-de-Calais a été frappée par des pluies torrentielles avec une hausse historique des niveaux d'eau le 7 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 05 janvier 2024

Alerte rouge aux crues dans le Pas-de-Calais, la patience des habitants à l'épreuve

  • Une cinquantaine de personnes ont été évacuées mardi dans le Pas-de-Calais, à nouveau en vigilance rouge aux crues
  • Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur X avoir donné instruction «de renforcer le dispositif de secours»

QUERNES: Une cinquantaine de personnes ont été évacuées mardi dans le Pas-de-Calais, à nouveau en vigilance rouge aux crues, mettant les nerfs des habitants à rude épreuve un mois et demi après un épisode de crues historique.

L'Aa, traversant Saint-Omer, doit atteindre des "niveaux exceptionnels (...) dès la soirée" de mardi, prévient Vigicrues, qui classe ce fleuve côtier en rouge et les principaux autres cours d'eau du département en orange.

Le Nord, la Meurthe-et-Moselle et le Finistère ont été placés en vigilance orange aux crues. Ils ont été rejoints dans la soirée mardi par les Ardennes, la Meuse et la Moselle. Des inondations ont touché la Loire-Atlantique, nécessitant le relogement d'une vingtaine de personnes dans ce département, selon la préfecture.

"Nous avons procédé pour la seule journée d'aujourd'hui à près de 50 évacuations", a annoncé le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, lors d'un point-presse. Le département pourrait enregistrer "près de 100 mm de pluie" cumulés en six jours entre samedi dernier et jeudi, a-t-il ajouté.

Des "moyens très conséquents, de pompage en particulier", vont être déployés, par l'intermédiaire notamment de "réquisitions" dans le secteur privé et d'une aide en provenance d'autres Etats européens, a précisé le directeur général de la sécurité civile au ministère de l'Intérieur, Julien Marion.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur X avoir donné instruction "de renforcer le dispositif de secours" avec 120 nouveaux sapeurs-pompiers et des militaires de la sécurité civile.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a échangé au téléphone avec les maires de Saint-Omer et de Blendecques pour les assurer de son soutien et de celui de l'Etat, a appris l'AFP auprès de son entourage.

A Quernes dans le Pas-de-Calais, on est "fatigués, ras le bol", lance Josiane Tripper, 63 ans, déjà sinistrée en novembre, et qui se prépare à dormir dans la mairie avec une petite dizaine de personnes.

"On a toujours peur maintenant, dès qu'il pleut on a peur, on vient voir la rivière, même en pleine nuit", explique la sexagénaire dont le mari ramène les sinistrés vers la mairie en tracteur.

A Bourthes, village traversé par l'Aa, Roland Coeugnet, juché sur un tracteur prêté par des voisins, vient récupérer quelques affaires dans sa maison avant d'aller se réfugier chez son fils.

"J'espère que cette fois-ci, ça ne montera pas si haut, parce qu'on a dû refaire des achats" depuis la crue précédente, confie le retraité.

Avec des sols gorgés d'eau, "dès qu'il pleut 30 mm, à chaque fois, on est sous l'eau", ajoute un autre habitant, David Merlot, chauffeur routier.

Béchu promet des «réponses exceptionnelles»

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a promis des "réponses exceptionnelles" lors d'une visite jeudi dans le Pas-de-Calais.

"A situation exceptionnelle, réponses exceptionnelles", a déclaré M. Béchu qui s'est rendu avec le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à Thérouanne, commune de 1.200 habitants envahie par les eaux pour la deuxième fois depuis novembre.

Il a évoqué la possibilité de ne pas demander de nouveau dossier pour classer en catastrophe naturelle les communes déjà touchées "en considérant que c'est le même épisode qui se poursuit", alors que 189 communes sont concernées par ces nouvelles crues, contre 282 en novembre.

Outre le fonds d'urgence de 50 millions d'euros annoncé après deux semaines de crues historiques qui ont fait quatre blessés et d'importants dégâts en novembre, "on devra évidemment rehausser notre niveau de soutien", a-t-il ajouté.

Pâtures gorgées d'eau

A Rebecques, un camping logeant une cinquantaine de personnes à l'année a été inondé, et 17 personnes mises à l'abri dans une salle des fêtes.

Gaëtane Willot, 49 ans, qui vit au camping avec son mari et ses trois enfants, est assez sereine malgré cette seconde évacuation en quelques semaines, car son mobil home est surélevé par ses roues. "On n'a rien perdu la première fois", explique-t-elle.

Aux alentours, les pâtures gorgées d'eau débordent sur la route.

Liane, Hem, Canche, Lys... la plupart des cours d'eau du Pas-de-Calais et certains du département du Nord ont été classés en vigilance orange aux crues.

Dans ses prévisions établies à 16H00, Météo-France a classé le Pas-de-Calais en vigilance orange pour pluie-inondation à partir de mercredi 06H00.

En novembre, près de trois semaines d'inondations dans le département ont fait cinq blessés légers et d'importants dégâts, touchant des milliers d'habitations, parfois inondées à plusieurs reprises à quelques jours d'intervalle, mais aussi des exploitations agricoles, commerces et entreprises.

"Les habitants ont peur de revivre le même scénario qu'il y a deux mois", résume Philippe Macrel, adjoint au maire de Neuville-sous-Montreuil où un seul accès restait praticable en voiture mardi.

"Je me retrouve dans la même situation qu'il y a deux mois", constate Thomas Quandalle, éleveur de vaches laitière à Bréxent-Enocq, près de Montreuil-sur-Mer, qui a dû pour la troisième fois depuis début novembre envoyer une cinquantaine de bêtes chez d'autres éleveurs, alors que l'eau envahissait ses étables.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.