France: Nouvel An sur les Champs-Elysées sous haute sécurité avant les JO

La foule des grands soirs s'est retrouvée dimanche sur les Champs-Elysées pour les festivités et le feu d'artifice du Nouvel An (Photo, AFP).
La foule des grands soirs s'est retrouvée dimanche sur les Champs-Elysées pour les festivités et le feu d'artifice du Nouvel An (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 01 janvier 2024

France: Nouvel An sur les Champs-Elysées sous haute sécurité avant les JO

  • Un feu d'artifice au-dessus de l'Arc de Triomphe a constitué à minuit le point d'orgue de la fête, placée sous le signe des JO
  • Quelques dizaines de personnes ont déployé deux drapeaux géants et scandé «Free Palestine», avant d'être dispersées par la police

PARIS: Sept mois avant les Jeux olympiques de Paris, la foule des grands soirs s'est retrouvée dimanche sur les Champs-Elysées pour les festivités et le feu d'artifice du Nouvel An, avec des mesures de sécurité renforcées dans un contexte de menace terroriste "très élevée".

"Ce soir, c'était un peu difficile avec la sécurité, ils ont pris du temps mais c'est normal. C'est pour nous protéger donc on le prend bien": parmi le million de personnes rassemblées sur cette avenue emblématique de la capitale française, Dheeresh Avasarala a dû se plier au très strict contrôle de sécurité mis en place par les forces de l'ordre, avec contrôles des sacs et palpations systématiques.

Pas de quoi remettre en question l'enthousiasme de cet analyste indien de 29 ans, venu de Bruxelles avec sa femme et leur fille: "J'ai souvent entendu que Paris était illuminée comme nulle part ailleurs pour le Nouvel An et je voulais voir ça. C'est ma première fois, je veux juste profiter !", sourit-il, sans s'arrêter un instant de filmer.

Un total de "211 individus ont été interpellés" sur tout le territoire français à 01H30, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, selon qui les célébrations du Nouvel An se sont globalement déroulées "dans le calme, notamment à Paris".

Un feu d'artifice au-dessus de l'Arc de Triomphe a constitué à minuit le point d'orgue de la fête, placée sous le signe des JO avec de nombreuses animations évoquant la manifestation sportive. Les forces de l'ordre ont entamé dans la foulée la dispersion de l'avenue.

A quelques mois des JO-2024 (26 juillet - 11 août), le Nouvel An sur les Champs-Elysées faisait figure de test sur la capacité de la capitale à accueillir sans incident plusieurs centaines de milliers de spectateurs.

Dès 19H00, ceux-ci, touristes ou Parisiens, ont progressivement empli les deux kilomètres de l'avenue aux arbres illuminés, de la place de la Concorde à l'Arc de triomphe, au son des DJ féminins Marine Neuilly, Vanille et Barbara Butch.

"Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de monde. J'adore l'ambiance mais je commence à paniquer pour les enfants", lance Yoann Vandenbroucke, 46 ans, un éboueur venu du Nord de la France avec sa compagne et leurs quatre enfants.

Autour des points de filtrage, des bouchons se sont formés. Les gourdes sont vidées, les bouteilles en verre et l'introduction d'alcool interdits.

«Manifestations interdites»

Remontant l'avenue main dans la main, Justine Waterloos et Nathaniel Butel, 22 et 23 ans, ne voulaient eux pas rater un "video mapping" d'un quart d'heure sur le thème des JO projeté juste avant minuit.

"Franchement, j'ai des étoiles pleins les yeux ! C'est super beau, c'est génial !", s'exclame la jeune femme. "C'était un peu compliqué au niveau de l'attente. On a peut-être eu deux fois 30 minutes d'attente, une première vérification et une deuxième pour les sacs mais sinon ça va. Et au moins, on se sent en sécurité".

La pression de la foule, de plus en plus dense à l'approche de minuit, a contraint les forces de l'ordre à ouvrir des points de filtrage à au moins un endroit.

Ce dispositif sécuritaire a été préparé "dans un contexte de menace terroriste très élevée du fait du conflit en Israël et en Palestine", a souligné cette semaine le ministre de l'Intérieur.

Le collectif Urgence Palestine, qui réclame un "cessez-le-feu" et une "levée du blocus" à Gaza pour mettre fin au "génocide" de sa population, avait appelé à déployer des drapeaux palestiniens juste avant minuit sur les Champs-Elysées.

Mais "les manifestations revendicatives seront interdites" sur l'avenue, avait prévenu le préfet de police Laurent Nuñez, garantissant une "application stricte de cette interdiction".

Quelques dizaines de personnes ont toutefois déployé deux drapeaux géants et scandé "Free Palestine", avant d'être dispersées par la police qui a procédé à quelques interpellations, a constaté un journaliste de l'AFP.

Début décembre, une attaque meurtrière menée près de la Tour Eiffel par un Franco-Iranien avait relancé la question de la sécurité autour des JO, avec notamment une cérémonie d'ouverture sur la Seine devant plusieurs centaines de milliers de spectateurs.


Guillaume Ancel: Gaza, « un champ de la mort » avec une complaisance internationale

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
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  • Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël
  • Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps

PARIS: L’opération « Chariots de Gédéon » validée il y a presque une semaine par le gouvernement israélien est bel et bien en marche dans Gaza.

L’objectif affiché de l’opération a été précisé par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sur la plateforme X.

« Nous avons décidé d’intensifier l’opération à Gaza, selon la recommandation du chef d'État-major pour aller vers la défaite du Hamas » écrit-il.

Détruire le Hamas, n’est pas nouveau puisque cet objectif a été brandi par le premier ministre dès le lendemain du 7 octobre, et l'élément nouveau de cette opération est l’occupation pure et simple de l’enclave.

Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël.

Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps.

D’autre part, Israël maintient son blocus hermétique qui affame les habitants de la bande, alors que l’armée israélienne s’adonne au quotidien à des bombardements meurtriers.


Paris et Alger s'enfoncent dans la crise diplomatique

La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
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  • Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques
  • Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois

PARIS: La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi Jean-Noël Barrot lors d'un point presse à Pont-L'Evêque (ouest) où il était en déplacement.

"Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts", a-t-il ajouté.

Malgré une tentative de réconciliation début avril orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril douze fonctionnaires français du ministère de l'Intérieur.

Le chargé d'affaires de l'ambassade de France en Algérie - en l'absence de l'ambassadeur Stéphane Romatet, rapatrié à Paris pour consultations - a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères pour lui notifier cette nouvelle demande des autorités algériennes, avait-on appris plus tôt de sources diplomatiques françaises.

"Manquements flagrants" 

Les fonctionnaires concernés étaient en mission de renfort temporaire, selon ces mêmes sources, qui n'étaient pas en mesure de préciser leur nombre, ni quand l'expulsion sera effective.

"C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a également commenté Jean-Noël Barrot.

A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a été annoncée par une dépêche de l'Agence de presse algérienne (APS).

L'Algérie exige "le rapatriement immédiat" de tous les employés français nommés dans des "conditions irrégulières", affirme APS.

"Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie", poursuit l'agence, "sans que ces affectations n'aient fait, au préalable, l'objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d'accréditation appropriées comme l'exigent les procédures en vigueur.

Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois.

Mi-avril, les autorités algériennes avaient déjà déclaré persona non grata douze fonctionnaires français, tous travaillant pour le ministère de l'Intérieur. Ils avaient dû quitter l'Algérie en 48 heures.

Alger avait alors justifié cette décision par le fait que les autorités françaises avaient arrêté et mis en détention un agent consulaire algérien.

La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire - l'expulsion de 12 agents consulaires algériens - et en rappelant Stéphane Romatet pour consultations. Le diplomate est toujours à Paris.

Gravité inédite 

Dimanche, Jean-Noël Barrot avait souligné que la relation bilatérale restait "totalement gelée" depuis mi-avril, lors d'un entretien aux médias français France Inter/France Télévisions/Le Monde.

La récente crise, d'une gravité inédite entre l'Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l'été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L'Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.

A l'automne, l'arrestation à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l'Algérie, "atteinte à l'intégrité du territoire", avait fait monter d'un cran les tensions.

Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l'expulsion d'influenceurs algériens, refusée par Alger.

Les autorités françaises reprochent, elles, le refus d'Alger de reprendre ses ressortissants qui sont frappés d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).


Expulsions de fonctionnaires français d'Algérie: la France répondra «de manière immédiate», «ferme» et «proportionnée» 

 La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
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  • La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien
  • "C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest)

PONT-L'EVEQUE: La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest). "Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts (...) C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a-t-il ajouté.