BAGDAD : L’Iran rétablit à partir de mercredi les flux normaux de gaz vers l’Irak, après avoir conclu mardi un accord avec l’Irak sur les factures impayées, a déclaré un porte-parole du ministère irakien de l’électricité.
La compagnie nationale de gaz iranienne a indiqué lundi avoir coupé l’approvisionnement vers l’Irak voisin en raison d’arriérés de plus de 6 milliards de dollars. Le ministère irakien de l’électricité a précisé que cette coupure met Bagdad et d’autres villes à risque de graves pénuries d’électricité.
Un accord a été conclu lors d’une réunion entre le ministère iranien de l’Énergie, Reza Ardakanian, qui visite Bagdad, et son homologue irakien, Majid Mahdi, afin de rétablir les débits de gaz normaux à partir de mercredi soir, a affirmé à Reuters le porte-parole Ahmed Moussa.
Le ministre iranien de l’Énergie s’est aussi réuni avec le Premier ministre, Moustafa Al-Kadhimi, et lui a fait part de la promesse du gouvernement iranien de «reprendre de toute urgence le pompage de l’essence, récemment réduit à la suite de problèmes techniques», a indiqué le ministre iranien sans donner de plus de détails dans un communiqué du bureau du Premier ministre.
Le ministre de l’Énergie Ardakanian a déclaré à l’agence de presse nationale IRNA que «de bonnes ententes ont été conclus avec les responsables irakiens, et qui consistent à retirer les fonds iraniens d’Irak afin de payer pour importer le vaccin contre le coronavirus d’Europe, en utilisant les ressource financières de l’Iran en Irak».
Téhéran a annoncé la semaine dernière que les autorités américaines l’ont autorisé à transférer 244 millions de dollars, pour acheter les vaccins contre le coronavirus de l’alliance COVAX dirigée par l’Organisation mondiale de la santé.
M. Ardakanian a déclaré que les autorités irakiennes onz remboursé une «partie non négligeable» de leur dette envers les compagnies nationales iraniennes de gaz et d’électricité, a rapporté l’IRNA. Il n’a précisé aucun montant.
«Avec ces nouveaux accords, nous espérons utiliser nos ressources financières existantes en Irak plus rapidement pour acheter des produits de base et d’autres articles nécessaires dans un proche avenir», a ajouté M. Ardakanian.
L’Irak a indiqué le 21 décembre être prêt à exporter 700 000 tonnes d’orge vers l’Iran au prix de 125 dollars la tonne, dans le cadre des paiements dus par le gouvernement irakien à l’Iran.
Un responsable du ministère irakien du Commerce a déclaré mardi que les exportations d’orge vers l’Iran, en plus d’autres marchandises, seront utilisées pour rembourser une partie des dettes de gaz.
L’Iran n’est pas en mesure d’accéder aux milliards de dollars d’actifs qu’il détient dans un nombre de pays en raison des sanctions américaines.
Les États-Unis mettent l’autosuffisance comme condition à l’Irak, pays riche en pétrole et deuxième plus grand producteur de l’OPEP, pour être exemptés d’importer de l’énergie iranienne. Mais Bagdad a eu du mal jusque-là, en partie à cause des bas prix du pétrole.