Brexit: négociations pour éviter une frontière «dure» entre l'Espagne et Gibraltar

Le ministre en chef de Gibraltar et chef du parti socialiste travailliste de Gibraltar, Fabian Picardo, s'exprime lors d'un entretien avec l'AFP à Gibraltar, le 25 novembre 2020. (AFP)
Le ministre en chef de Gibraltar et chef du parti socialiste travailliste de Gibraltar, Fabian Picardo, s'exprime lors d'un entretien avec l'AFP à Gibraltar, le 25 novembre 2020. (AFP)
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Publié le Mardi 29 décembre 2020

Brexit: négociations pour éviter une frontière «dure» entre l'Espagne et Gibraltar

  • L'objectif des gouvernements de Londres et de Madrid est de négocier un accord spécifique à Gibraltar, parallèlement à celui conclu le 24 décembre entre le Royaume-Uni et l'UE pour régir les relations commerciales entre les deux parties
  • "Nous chercherons un accord jusqu'au dernier moment", a déclaré mardi la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya. Pour sa part, le président du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, se disait dimanche "optimiste"

MADRID: l'Espagne et le Royaume-Uni sont engagés dans une course contre la montre pour parvenir à un accord sur Gibraltar, seul moyen d'éviter, à partir du 1er janvier, une "frontière dure" entre l'UE et cette enclave britannique qui entraverait la circulation des personnes et ferait peser une menace pour l'économie locale.

"Nous chercherons un accord jusqu'au dernier moment", a déclaré mardi la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya. Pour sa part, le président du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, se disait dimanche "optimiste".

L'objectif des gouvernements de Londres et de Madrid est de négocier un accord spécifique à Gibraltar, parallèlement à celui conclu le 24 décembre entre le Royaume-Uni et l'UE pour régir les relations commerciales entre les deux parties à compter du 1er janvier et de l'entrée en vigueur du Brexit.

Car le texte stipule expressément qu'il ne s'applique pas à Gibraltar, enclave rocheuse située à l'extrémité sud de la péninsule que l'Espagne céda au Royaume-Uni en 1713 et dont Madrid revendique toujours la souveraineté.

Mme González Laya a averti que sans accord propre à Gibraltar, le Royaume-Uni aurait là une frontière "dure" avec l'UE, avec ce que cela implique en termes d'incertitude, de "contrôles" et de "difficultés" pour les habitants.

Pour le moment, la seule garantie en cas de non accord est que la libre circulation des milliers de travailleurs qui traversent quotidiennement la frontière terrestre depuis l'Espagne pour aller gagner leur vie dans la prospère enclave britannique ne sera pas remise en cause.

- Interdépendance économique -

Le gouvernement de Gibraltar a, en effet, mis en place un registre pour permettre à ces travailleurs de s'inscrire, afin de pouvoir continuer à passer la frontière avec un simple document d'identité.

Ces travailleurs transfrontaliers, dont le nombre pourrait atteindre 15.000, dans leur grande majorité des Espagnols, symbolisent l'interdépendance économique entre Gibraltar et les villes espagnoles environnantes, qui souffrent d'un chômage très élevé.

Pour l'heure, plus de 8.500 personnes sont déjà inscrites sur ce registre, selon Mme Gonzalez Laya, qui, à l'instar de M. Picardo, dit chercher un maximum de "fluidité" dans la circulation des personnes.

L'absence d'accord affecterait plusieurs aspects cruciaux pour Gibraltar, principalement la logistique pour importer certaines marchandises et les modalités d'entrée dans l'enclave pour les touristes.

Cela aurait "des conséquences économiques, sociales et politiques néfastes", ont mis en garde dans un communiqué commun les maires des huit villes espagnoles voisines de Gibraltar.

- Le retour des passeports ? -

Pour l'instant, les familles des habitants de Gibraltar qui viennent leur rendre visite en passant par l'Espagne peuvent entrer facilement sur le territoire en présentant leur papiers à deux guérites, la première qui abrite un policier espagnol, la seconde un agent de Gibraltar.

Mais si aucun accord n'est trouvé, il faudra faire tamponner les passeports à l'entrée, explique à l'AFP une source gouvernementale à Gibraltar, et "il y aurait des files d'attente qui dureraient des heures et des heures".

Les touristes devraient également présenter leur passeport, alors que la plupart ne viennent que pour quelques heures. Un durcissement inquiétant pour les affaires de l'enclave, qui, en temps normal, accueille chaque année quelque 10 millions de touristes, dont beaucoup sont attirés par les boutiques "Duty Free".

Quant aux marchandises, la logistique pourrait devenir compliquée pour faire entrer des produits périssables, notamment du Royaume-Uni, dans un territoire qui importe 100% de ses besoins alimentaires pour nourrir ses 34 000 habitants.

Impossible de savoir pour l'instant si le poste d'inspection frontalier se trouvera sur l'étroite route d'accès à ce territoire de 6,8 km2 ou bien au port espagnol d'Algesiras, de l'autre côté de la baie du même nom.

Devant cette éventualité, le gouvernement de l'enclave a signé un accord avec une compagnie allemande de transport maritime afin qu'elle assure à partir de janvier un service de ferry depuis Algesiras six jours sur sept.

Il a également martelé qu'il "continuerait à être en mesure d'importer des aliments, du combustible, des médicaments et d'autres fournitures essentielles" après le 31 décembre quoi qu'il arrive, accord ou pas...


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.