NEW YORK: Vêtus de noir, tenant de faux bébés emmaillotés, des centaines de manifestants ont participé jeudi à un cortège funèbre symbolique dans les avenues emblématiques de New York, pour réclamer un cessez-le-feu et l'arrêt des bombardements israéliens dévastateurs à Gaza.
Au son de tambours, la procession a suivi en silence une banderole "Cessez-le-feu maintenant" jusqu'à Times Square, l'un des coeurs battants de Manhattan, quartier connu pour ses écrans géants publicitaires et très fréquenté par les touristes. Des manifestants tenaient aussi des photos représentant des enfants palestiniens morts à Gaza.
"Nous voulons attirer l'attention sur le fait qu'à ce jour, près de 10.000 enfants, si l'on compte seulement les enfants, ont été tués à Gaza, en raison de ces horribles bombardements et de cet assaut, qui se poursuit sans relâche", a témoigné Grace Lile, une archiviste de 64 ans.
Depuis le début des bombardements israéliens dans la bande de Gaza, à la suite de l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas, New York vit au rythme d'actions de soutien aux Palestiniens ou à Israël.
Ces manifestations ont notamment entouré les célébrations juives de Hanouka et catholiques de Noël dans la mégapole multiculturelle de 8,5 millions d'habitants.
Au total, 21.320 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tuées à Gaza depuis le début des opérations militaires israéliennes, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans ce territoire palestinien sous blocus israélien depuis 16 ans.
En Israël, l'attaque du 7 octobre a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des chiffres officiels israéliens. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza.
Stephen Yankou, professeur d'école de 39 ans, espère que "la marche puisse parler aux gens et les obliger à faire face à l'humanité de la population de Gaza, des Palestiniens, et de tout le monde dans la région, tous les peuples".
Les manifestants espèrent aussi faire pression sur le gouvernement américain, principal allié d'Israël, qui a opposé son veto au Conseil de sécurité de l'ONU à des résolutions appelant à un "cessez-le-feu" humanitaire à Gaza.
Après plus de deux mois et demi de guerre, près de deux millions de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population, selon l'ONU, qui ne cesse d'alerter sur "la faim et le désespoir" qui s'aggravent à Gaza, totalement assiégée par Israël.
Le président américain Joe Biden, critiqué par les partisans les plus à gauche du parti démocrate pour son appui sans faille à Israël, a aussi mis en garde son allié contre une érosion du soutien international, à cause des bombardements "aveugles" à Gaza.