La Russie rouvre son ambassade au Burkina après 31 ans de fermeture

Cette image distribuée par l'agence Spoutnik montre le président russe Vladimir Poutine rencontrant le chef de la junte burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, à Strel'na, près de Saint-Pétersbourg, le 29 juillet 2023. (Photo d'Alexey DANICHEV / AFP)
Cette image distribuée par l'agence Spoutnik montre le président russe Vladimir Poutine rencontrant le chef de la junte burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, à Strel'na, près de Saint-Pétersbourg, le 29 juillet 2023. (Photo d'Alexey DANICHEV / AFP)
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Publié le Jeudi 28 décembre 2023

La Russie rouvre son ambassade au Burkina après 31 ans de fermeture

  • Le diplomate russe a déclaré qu'il dirigerait dans un premier temps la mission diplomatique au Burkina jusqu'à la nomination d'un ambassadeur par le président russe Vladimir Poutine
  • L'ambassade de Ouagadougou à Moscou avait quant à elle été réouverte en 2013, après une fermeture en 1996

OUAGADOUGOU: La Russie a rouvert jeudi son ambassade au Burkina Faso qu'elle avait fermée en 1992, poursuivant ainsi un rapprochement avec ce pays sahélien dirigé par un régime militaire depuis l'année dernière, et qui cherche à diversifier ses partenaires depuis sa rupture avec la France.

"Nous assistons aujourd’hui à la cérémonie de reprise des activités de l’ambassade de Russie à Ouagadougou", a déclaré l'ambassadeur de Russie en Côte d'Ivoire accrédité au Burkina Faso, Alexeï Saltykov, lors de la réouverture de la chancellerie jeudi en début d'après-midi.

Le diplomate russe qui résidait jusqu'à présent à Abidjan mais qui a fait des déplacements réguliers à Ouagadougou ces derniers mois, a ajouté qu'il dirigerait dans un premier temps la mission diplomatique au Burkina jusqu'à la nomination d'un ambassadeur par le président russe Vladimir Poutine.

Le Premier ministre burkinabè, Appolinaire Joachimson Kyélèm de Tambéla, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, d'autres membres du gouvernement et le chef d'état-major général des armées du Burkina étaient présents lors de la cérémonie, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'ambassade de Ouagadougou à Moscou avait quant à elle été réouverte en 2013, après une fermeture en 1996.

De son côté, le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean-Marie Traoré, a assuré lors de la cérémonie que la fermeture de l'ambassade de Russie il y a 31 ans n'avait pas mis fin à la "coopération" entre les deux pays, qui comprend notamment "la formation de plusieurs de nos cadres".

25 000 tonnes de blé

Alexeï Saltykov a ajouté que "la Russie continuera à apporter son assistance au Burkina Faso pour la formation des spécialistes, des cadres nationaux, civils et militaires".

En outre, "nous sommes déterminés à élargir la coopération dans les domaines" du commerce et de l'économie, a affirmé M. Saltykov.

"Nous espérons que les partenaires burkinabé élargiront progressivement les gammes de produits achetés en Russie, notamment les machines agricoles, des engrais minéraux, ainsi que des équipements pour l’industrie minière", a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, "25.000 tonnes de blé" représentant "une aide humanitaire de la part de la Russie" sont "en train d’être acheminées vers le Burkina Faso", a indiqué M. Saltykov.

Vladimir Poutine avait annoncé lors du sommet de Saint-Pétersbourg en juillet que Moscou allait livrer gratuitement dans les mois à venir des céréales à six pays africains, dont le Burkina.

Centrale nucléaire russe

Depuis le coup d'Etat qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir en septembre 2022, le Burkina Faso a rompu ses relations avec la France et cherche à diversifier ses partenaires.

Ouagadougou a notamment obtenu en début d'année le départ des troupes françaises de son sol, avant de se rapprocher de la Russie.

Un accord a été signé par les deux pays mi-octobre pour la construction d'une centrale nucléaire russe au Burkina, où moins d'un quart de la population a accès à l'électricité.

Début septembre, une délégation russe conduite par le vice-ministre de la Défense, Iounous-Bek Evkourov, s'était rendue à Ouagadougou pour échanger avec Ibrahim Traoré sur des questions de développement et de coopération militaire.

Le président de transition du Burkina avait ajouté plus tard que la plupart des équipements de l'armée du Burkina étaient russes.

"La présente réouverture" de l'ambassade de Russie "vient parachèver un processus de rapprochement", a affirmé Karamoko Jean-Marie Traoré.

Quelques semaines après le dernier coup d'Etat, le Burkina avait octroyé le permis d’exploitation d'une nouvelle mine d'or à la société russe Nordgold, qui exploitait déjà trois gisements dans le nord du pays.

Le Burkina, où l'or constitue la principale ressource minérale, est confronté depuis plusieurs années à des violences jihadistes meurtrières et récurrentes sur une grande partie de son territoire, qui ont fait plus de 17.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

Ouagadougou s'est également rapproché du Mali et du Niger - deux pays dirigés par des régimes militaires et liés au Burkina par l'Alliance des Etats du Sahel (AES) - une coopération de défense - qui entretiennent également des relations avec Moscou.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.