Les principaux événements de l'année 2023 en France

Un manifestant saute à côté d'un incendie de conteneurs à déchets lors d'une manifestation, une semaine après que le gouvernement a fait adopter une réforme des retraites par le Parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la Constitution, à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 23 mars 2023. (AFP)
Un manifestant saute à côté d'un incendie de conteneurs à déchets lors d'une manifestation, une semaine après que le gouvernement a fait adopter une réforme des retraites par le Parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la Constitution, à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 23 mars 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 27 décembre 2023

Les principaux événements de l'année 2023 en France

  • Le 10 janvier, la Première ministre Elisabeth Borne présente une réforme prévoyant un report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans à l'horizon 2030
  • La Ligue des droits de l'Homme et un rapporteur de l'ONU dénoncent un usage "disproportionné" de la force du côté des gendarmes

PARIS: Un climat chamboulé, une réforme des retraites vivement contestée et adoptée sans vote au Parlement, des cités qui s'embrasent sur fond de méthodes policières contestées, ainsi qu'une alerte "Urgence attentat" après le meurtre d'un enseignant ont marqué l'année 2023 en France.

 

Chaleur, crues et tempêtes

Le 1er janvier 2023 est la quatrième journée la plus chaude dans l'hexagone depuis 1947, avec des records battus aussi bien à Dax (24 degrés) qu'à Besançon (18,6). Le 17 février, la France est à sec depuis 27 jours, "du jamais vu en hiver", selon Météo-France.

Début novembre, les tempêtes Ciaran et Domingos font trois morts, privant plus d'un million de foyers d'électricité, surtout en Bretagne, et occasionnant des dommages estimés à 1,3 milliard d'euros.

Le Nord et surtout le Pas-de-Calais sont touchés peu après par des inondations dues à des crues historiques. Plus de 240 communes sont classées en catastrophe naturelle.

Réforme des retraites : la colère

Le 10 janvier, la Première ministre Elisabeth Borne présente une réforme prévoyant un report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans à l'horizon 2030. Très impopulaire, elle donne lieu à une mobilisation de plus de trois mois, avec des défilés dépassant trois fois 1,2 million de personnes, selon la police.

Les forces de l'ordre se voient reprocher un "usage excessif de la force" et des "arrestations abusives", selon Amnesty international. Reporters sans frontières (RSF) dénonce aussi des "agressions" de leur part sur des journalistes.

Le 1er avril, le tribunal administratif de Paris annule un arrêté du préfet de police interdisant des rassemblements, jugeant qu'il porte atteinte à la liberté de manifester.

Des raffineries, transports, et ports sont bloqués, des concerts de casseroles rythment les sorties présidentielles. Prévue en mars, la première visite officielle en France du roi Charles III, qui aurait dû être sa première visite en tant que roi à l'étranger, est reportée à septembre, alors que des milliers de tonnes d'ordures non ramassées jonchent les trottoirs parisiens.

Onze 49.3 pour faire passer la loi

Le Conseil constitutionnel valide l'essentiel de la réforme et rejette la demande de la gauche d'un référendum d'initiative partagée (RIP). La loi est promulguée le 15 avril.

Pour cela, outre une procédure législative accélérée, Elisabeth Borne a dû actionner pas moins de onze fois l'article 49.3, qui permet de faire adopter sans vote un projet de loi, et faire face aux motions de censure et milliers d'amendements d'un hémicycle survolté.

Pour le Conseil de l'Europe, ce recours massif français au 49.3 "soulève des interrogations au regard de la séparation des pouvoirs".

Pierre Palmade : des vies fracassées

Le 10 février, Pierre Palmade, sous l'emprise de la drogue, percute sur une route départementale de Seine-et-Marne un véhicule venant en face. Outre l'humoriste de 54 ans, l'accident fait trois blessés graves: un homme, son jeune fils, et sa belle-sœur, qui perd le bébé qu'elle attendait.

L'acteur est hospitalisé, mis en examen, puis placé sous contrôle judiciaire avec obligation de soins.

Sainte-Soline et les "bassines"

Le 25 mars, 6.000 personnes selon les autorités, 30.000 selon les organisateurs, manifestent contre un réservoir d'eau puisée dans les nappes phréatiques en hiver pour irriguer les terres agricoles en été, en construction à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), à l'appel de la Confédération paysanne et des Soulèvements de la Terre (SLT), qui dénoncent un "accaparement" de l'eau par l'agro-industrie.

Interdite, la mobilisation écologiste fait environ 200 blessés parmi les manifestants, dont deux comas. La Ligue des droits de l'Homme et un rapporteur de l'ONU dénoncent un usage "disproportionné" de la force du côté des gendarmes.

La dissolution des SLT, prononcée par décret le 21 juin, est annulée par le Conseil d'Etat le 9 novembre au nom de "la liberté d'association".

Le 3 octobre, deux autres projets de "mégabassines", en Poitou-Charentes, sont annulés par la justice administrative qui souligne leur inadaptation aux effets du changement climatique.

Sophie Binet, première femme à la tête de la CGT

Le 31 mars, Sophie Binet, 41 ans, est élue à la surprise générale lors du congrès de la CGT, marqué par un vote de défiance vis-à-vis de la direction sortante. C'est la première femme à diriger le syndicat depuis sa création en 1895.

Drames du harcèlement scolaire

Le 12 mai, Lindsay, 13 ans, se suicide après avoir subi des mois de harcèlement scolaire dans son collège de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Quatre mineurs et une personne majeure sont mis en examen. La famille dépose plainte contre l'établissement et le rectorat.

Le 5 septembre, Nicolas, 15 ans, également victime de harcèlement scolaire, se suicide à Poissy (Yvelines).

Les deux familles dénoncent un soutien très défaillant des autorités scolaires quand leur enfant allait mal. Celle de Nicolas rend public un courrier du rectorat de Versailles au ton menaçant. "Une honte", réagit le ministre de l'Education Gabriel Attal, favorable à "une procédure disciplinaire" à l'encontre de l'ancienne rectrice.

Le 27, le gouvernement officialise un plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire.

Sarkozy sous les feux de la justice

L'ancien président Nicolas Sarkozy est condamné le 17 mai en appel à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite "des écoutes". Il se pourvoit en cassation.

Il est par ailleurs mis en examen le 6 octobre dans l'enquête sur des accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.

Enfin, dans l'affaire Bygmalion, qui concerne le financement illégal de sa campagne de 2012 et pour laquelle M. Sarkozy a été condamné en 2021 à un an de prison ferme, le parquet requiert en appel le 30 novembre un an d'emprisonnement avec sursis. Décision le 14 février 2024.

Attaque isolée à Annecy

Le 8 juin, un homme poignarde quatre très jeunes enfants et deux adultes dans un parc d'Annecy. L'assaillant, un réfugié syrien sans "motivation terroriste" selon la procureure, est mis en examen pour tentatives d'assassinat.

JDD: la longue grève

Le 22 juin, la rédaction du Journal du dimanche, entame au nom de son indépendance une grève de 40 jours, mobilisation inédite dans la presse française depuis 1975. Elle tente en vain d'empêcher l'arrivée à la tête du journal - en passe d'être contrôlé par Vincent Bolloré - de Geoffroy Lejeune, ancien de Valeurs Actuelles, marqué à l'extrême droite.

M. Lejeune prend ses fonctions le 1er août. Une majorité de la rédaction quitte le journal.

Mort de Nahel, l'embrasement

Le 27 juin, des violences urbaines éclatent dans le pays après la mort à Nanterre (Hauts-de-Seine) de Nahel, 17 ans, tué par un policier après un refus d'obtempérer en voiture.

Une vidéo montre que le motard de la police tenait le jeune conducteur en joue quand il a tiré à bout portant. M. Macron évoque un acte "inexcusable".

Face aux émeutes, destructions ou pillages qui suivent dans le pays, 45.000 policiers sont mobilisés cinq nuits de suite et près de 4.000 personnes interpellées. Le policier est mis en examen pour homicide volontaire et écroué. Une marche blanche en hommage à Nahel rassemble plus de 6.000 personnes.

Le 4 juillet une désescalade se confirme au terme d'une 7e nuit d'émeutes marquée par une attaque à la voiture-bélier du domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).

Un policier de la Bac de Marseille (Bouches-du-Rhône) soupçonné d'avoir blessé grièvement au crâne Hedi, 22 ans, en marge des émeutes, est placé en détention provisoire le 21 juillet, entraînant un mouvement de protestation dans la police.

En réponse aux émeutes, Elisabeth Borne annonce le 26 octobre envisager un "encadrement des délinquants", souvent mineurs, par des militaires" et des "stages de responsabilité parentale" ou des peines de travaux d'intérêt général pour leurs parents.

Mini-remaniement

Le 21 juillet, huit nouveaux ministres entrent au gouvernement après qu'Emmanuel Macron a renouvelé sa confiance à Mme Borne.

Gabriel Attal, 34 ans, remplace Pap Ndiaye à l'Education et annonce le 28 août, au nom de la laïcité, l'interdiction du port à l'école de l'abaya, longue robe portée par certaines élèves musulmanes.

Epinglée pour sa gestion opaque du "Fonds Marianne", Marlène Schiappa doit quitter le gouvernement.

Aurélien Rousseau prend la Santé, au moment où dans les hôpitaux des soignants crient leur épuisement.

Restos du coeur : le cri d'alarme

En pleine inflation, les Restos du Coeur, qui assurent 35% de l'aide alimentaire en France, lancent le 3 septembre un cri d'alarme face à une "très forte hausse" des demandes qu'ils ne vont pas pouvoir satisfaire.

Comme ses bénéficiaires, l'association voit son budget grevé par une hausse du prix des produits alimentaires de plus de 11% en un an.

Le gouvernement promet une aide et présente le 18 une nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté, jugée insuffisante. "Ça craque de partout", répète le 10 octobre la FAS, fédération regroupant quelque 800 associations de lutte contre la précarité, au moment où plus de neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Elle s'aggrave chez les femmes et les enfants, selon le Secours catholique.

La drogue et ses violences

Le 21 septembre, un collectif d'élus appelle à "un plan national et européen" contre le trafic de drogue, soulignant que "plus de 70 victimes liées au trafic de drogue" ont déjà été recensées en France depuis début 2023.

Les homicides ou tentatives d'homicides liés au trafic de drogue ont augmenté de 57% en un an, selon la police.

Des victimes souvent très jeunes et parfois victimes collatérales de règlements de comptes entre gangs, à l'instar de Fayed, 10 ans, mortellement atteint par une balle perdue le 21 août à Nimes (Gard) ou d'un homme de 55 ans tué dans son lit le 26 novembre à Dijon (Côte d'Or) par des tirs visant un point de deal situé en dessous de son logement.

A Marseille, le pape et les migrants

Le 24 septembre, le pape François conclut lors d'une messe géante réunissant 60.000 fidèles, dont le couple présidentiel, une visite de deux jours à Marseille dominée par la dénonciation du sort réservé aux migrants. "Ceux qui risquent leur vie en mer n'envahissent pas, ils cherchent hospitalité", souligne-t-il.

"Urgence attentat" après le meurtre d'un professeur

Le 13 octobre, trois ans après le meurtre de Samuel Paty, Dominique Bernard, 57 ans, professeur de français au collège-lycée d'Arras (Pas-de-Calais), est poignardé à mort dans la cour par un ancien élève de l'établissement, âgé de 20 ans fiché pour radicalisation islamiste. Trois autres personnes sont blessées dans l'attentat.

Avant de tuer, l'assaillant, né en Russie, a revendiqué son geste dans une vidéo au nom de l'organisation Etat islamique (EI).

La France est placée en alerte "urgence attentat".

Auparavant, le 22 février, la communauté éducative avait déjà été éprouvée par la mort d'Agnès Lassalle, une professeure d'espagnol de 52 ans poignardée par un élève de 16 ans dans sa classe d'un lycée catholique à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). L'élève dira avoir entendu "une petite voix" lui "suggérant de commettre un assassinat".

En décembre, six ex-collégiens impliqués dans l'assassinat de Samuel Paty sont  condamnés  à des peines de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme, aménagés sous bracelet électronique.

La Nupes se déchire

La coalition de gauche Nupes (LFI, EELV, PCF, PS, Générations) démarre unie son combat contre la réforme des retraites, mais menace d'imploser au fil des mois sous le poids de déchirements internes, échouant à bâtir des listes uniques aux élections sénatoriales et aux Européennes à venir.

Le PCF parle d'une "impasse", tandis que le PS suspend sa participation à l'intergroupe le 17 octobre, en reprochant à Jean-Luc Mélenchon (LFI) de ne pas avoir désigné le Hamas comme une organisation "terroriste" après son attaque meurtrière contre Israël le 7 octobre.

Marche contre l'antisémitisme

Le 12 novembre, alors que le ministère de l'Intérieur fait état d'une forte hausse des "actes ou propos" antisémites, des manifestations contre l'antisémitisme, à l'appel des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, réunissent plus de 180.000 personnes en France. La participation du Rassemblement national (RN) est vivement dénoncée par certains.

Mort de Thomas à Crépol

Thomas, un lycéen de 16 ans, est mortellement blessé en marge d'un bal de village à Crépol (Drôme) dans la nuit de 18 au 19 novembre. Neuf jeunes, dont trois mineurs, sont mis en examen.

Des groupes néonazis se mobilisent alors que droite et extrême droite multiplient tweets et déclarations faisant le lien entre ce meurtre, aux circonstances encore non établies, et l'immigration.

Le 28, Gérald Darmanin demande la dissolution de trois groupuscules d'ultradroite après une expédition punitive de militants à Romans-sur-Isère, d'où sont originaires certains prévenus.

Des ministres en exercice poursuivis

Menacé d'un an de prison avec sursis lors d'un procès inédit pour un ministre de la Justice en exercice, Eric Dupond-Moretti est relaxé le 29 novembre par la Cour de justice de la République (CJR). Selon la CJR, le garde des Sceaux s'est bien placé en situation de conflit d'intérêts en ouvrant des enquêtes administratives contre quatre magistrats qu'il avait critiqués quand il était avocat, mais il ne peut être reconnu coupable, faute d'élément "intentionnel".

Jugé également fin novembre, le ministre du Travail Olivier Dussopt risque lui 10 mois d’emprisonnement avec sursis pour des soupçons de favoritisme dans un marché public quand il était maire. Verdict le 17 janvier.

Attentat mortel au couteau à Paris

Le 2 décembre, non loin de la tour Eiffel, un touriste germano-philippin de 23 ans est mortellement agressé à coups de marteau et de couteau par un Franco-Iranien de 26 ans fiché pour radicalisation islamiste. Il blesse deux autres passants avant d'être interpellé.

Déjà condamné pour un projet d'attentat, l'assaillant dit avoir agi en "réaction à la persécution des musulmans dans le monde". Il souffrait de troubles psychiatriques, ce qui relance la question du suivi médical des ex-détenus radicalisés et nourrit les inquiétudes sur la sécurité, à huit mois des Jeux olympiques de Paris et dans un contexte alourdi par le conflit entre Israël et le Hamas.  Il est mis en examen et écroué le 6.


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».