Loi immigration: Hidalgo refuse de «faire le tri»

La maire de Paris Anne Hidalgo dirige une séance du conseil municipal de Paris à l'hôtel de ville de Paris le 12 décembre 2023, alors que le conseil examine le budget 2024 de la ville présenté par la majorité municipale. (AFP)
La maire de Paris Anne Hidalgo dirige une séance du conseil municipal de Paris à l'hôtel de ville de Paris le 12 décembre 2023, alors que le conseil examine le budget 2024 de la ville présenté par la majorité municipale. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 22 décembre 2023

Loi immigration: Hidalgo refuse de «faire le tri»

  • La loi sur l'immigration prévoit que toute personne sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) ne peut être hébergée dans un dispositif d’hébergement d’urgence que dans l'attente de son éloignement
  • «Nous allons continuer à accueillir de manière inconditionnelle», a précisé pour sa part le directeur général d'Emmaüs Solidarité Lotfi Ouanezar, «très inquiet» du nombre d'enfants à la rue, «2 800 en France, un record»

PARIS: La maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), s'est refusée vendredi à "faire le tri" entre familles et enfants accueillis dans les lieux d'hébergement d'urgence, comme l'y obligerait selon elle la nouvelle loi sur l'immigration, et a annoncé saisir le Conseil constitutionnel avec d'autres collectivités.

"Nous sommes heurtés que l'on vienne, par la loi, nous demander de faire le tri. Faire le tri entre les enfants qui pourront dormir ici et ceux qui dormiront dehors", a déclaré Mme Hidalgo lors d'une visite des locaux du lycée professionnel Suzanne-Valadon (XVIIIe).

La loi sur l'immigration prévoit que toute personne sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) ne peut être hébergée dans un dispositif d’hébergement d’urgence que dans l'attente de son éloignement.

Laissé vacant par la Région, le lycée, dont les murs appartiennent à la Ville, a été transformé en lieu d'hébergement d'urgence sous l'impulsion du collectif de parents d'élèves "Une école, un toit" et d'Emmaüs Solidarité.

Il doit accueillir 120 personnes.

"Nous allons faire une contribution ouverte au Conseil constitutionnel (...) avec d’autres collectivités pour faire invalider les dispositions (de la loi votée) contraires à la Constitution", a indiqué la maire.

La Ville de Paris, qui est également un département, s'est associée mercredi à la fronde de 32 départements dirigés par la gauche qui refusent d'appliquer une disposition du texte, relevant, selon eux, de la "préférence nationale" pour verser l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).

La loi conditionne le versement aux étrangers hors Union européenne de cette aide, destinée aux personnes âgées de 60 ans ou plus en perte d'autonomie, à cinq ans de résidence en France ou deux ans et demi d'activité professionnelle.

"Ça veut dire quoi ? Que 2.000 personnes à Paris, du fait du choix de la préférence nationale, n'auraient plus le droit aux toilettes, aux douches ?", a interrogé Anne Hidalgo.

"On va voir ce que dit le Conseil constitutionnel (...) Nous ne sommes pas dans l'illégalité (...) Nous allons combattre sur le terrain du droit mais aussi imaginer des dispositifs", a-t-elle ajouté, sans autre précision.

La Ville de Paris ne rehaussera pas non plus ses tarifs de cantine ou de transports pour les étrangers non-européens du fait de la loi, a-t-elle poursuivi.

"Nous allons continuer à accueillir de manière inconditionnelle", a précisé pour sa part le directeur général d'Emmaüs Solidarité Lotfi Ouanezar, "très inquiet" du nombre d'enfants à la rue, "2 800 en France, un record".

La droite parisienne n'a pas tardé à réagir aux propos de la maire.

"Qui peut, avant même la lecture et l’examen de cette loi par le Conseil constitutionnel, la juger anticonstitutionnelle et refuser de l’appliquer? ", s'est étonnée Agnès Evren, la présidente de la Fédération LR de la capitale.

Dans un communiqué, elle a jugé "irresponsable" le principe d'"accueil inconditionnel" défendu par Anne Hidalgo, "alors que nos capacités d'accueil sont saturées et nos marges de manœuvres inexistantes du fait de la dette abyssale de la Ville".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
Short Url
  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
Short Url
  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Short Url
  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.