Alger récupère une «tranche de la rançon» des otages au Sahel

La France a toujours démenti avoir été impliquée dans les négociations pour la libération des quatre otages et avoir payé une rançon pour l'otage française, Sophie Pétronin (Photo, AFP).
La France a toujours démenti avoir été impliquée dans les négociations pour la libération des quatre otages et avoir payé une rançon pour l'otage française, Sophie Pétronin (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 29 décembre 2020

Alger récupère une «tranche de la rançon» des otages au Sahel

  • Lors d'une opération de recherche et de ratissage, l'armée algérienne a découvert et détruit cinq casemates pour terroristes et a récupéré la somme de 80.000 euros
  • Cette opération a pu être menée grâce aux informations obtenues après la capture du terroriste Rezkane Ahcene

ALGER: L’armée algérienne a mis la main sur une «tranche de la rançon» qui, selon elle, aurait été versée pour la libération d’otages au Sahel en octobre, dans le cadre d’une opération antiterroriste menée à Jijel au nord-est, a annoncé le ministère de la Défense.

«Lors d’une opération de recherche et de ratissage», l'armée «a découvert et détruit cinq casemates pour terroristes et a récupéré la somme de 80 000 euros», est-il indiqué dans un communiqué de la Défense.

La somme «s'est avérée être la première tranche de la rançon, objet du marché conclu au Sahel le mois d’octobre passé, et supposée être versée au profit des résidus des groupes terroristes traqués par les services de sécurité» algériens dans le nord du pays, est-il précisé sans autre détail.

Cette opération a pu être menée grâce aux informations obtenues après la capture le 16 décembre, dans la même localité à Jijel, du «terroriste Rezkane Ahcene», selon le communiqué.

C’est dans la même région que trois islamistes armés, des vétérans du djihad en Algérie, ainsi qu’un sergent-chef de l’armée avaient été tués dans un sérieux accrochage début décembre. 

Selon la presse officielle, l'armée aurait ainsi déjoué un plan de redéploiement de l’organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) après la mort de son chef, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, tué en juin par les forces armées françaises dans le nord du Mali.

Négociée par le pouvoir malien avec un groupe djihadiste combattu depuis des années par la France, la libération en octobre de 200 prisonniers contre quatre otages, dont une Française, a alimenté les tensions entre Paris et Alger.

Craignant notamment le retour de djihadistes sur leur sol, les autorités algériennes ont vivement critiqué les négociations et fustigé des «pratiques douteuses».

Grande préoccupation

Un djihadiste relâché au Mali en échange des otages et arrêté fin octobre en Algérie avait évoqué le versement d’une rançon de «millions d’euros», dans une vidéo diffusée sur la télévision publique algérienne, sans qu’il soit possible de corroborer ses dires ou de savoir dans quelles conditions les images avaient été enregistrées.

Début décembre, dans une référence implicite à la France, le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, avait indiqué que l’Algérie prenait «acte, avec une grande préoccupation, de la poursuite des transferts, au profit de groupes terroristes, de fonds colossaux au titre de rançons pour la libération des otages».

Cette «démarche sape nos efforts de lutte antiterroriste», avait-il ajouté, selon des propos relayés par l'agence de presse officielle APS.

Les autorités algériennes font état de «résidus du terrorisme» depuis la fin de la sanglante guerre civile (1992-2002) qui a opposé des groupes islamistes aux forces de sécurité, au prix de 200 000 morts.

L’Armée nationale populaire (ANP) fait régulièrement état de l’arrestation ou de la neutralisation de «terroristes», un terme utilisé par les autorités pour désigner les islamistes armés restés actifs dans le pays depuis le début des années 1990.

De son côté, la France a toujours démenti avoir été impliquée dans les négociations pour la libération des quatre otages et avoir payé une rançon pour l’otage française, Sophie Pétronin.

«Nous ne faisions pas partie de ces négociations», a dit le 12 octobre le Premier ministre, Jean Castex, évoquant un «geste humanitaire» des djihadistes à propos de la libération de Mme Pétronin.

Les paiements de rançon dans le cadre de libération d'otages occidentaux au Sahel sont réputés courants, sans que les détails ni la véracité de ceux-ci ne soient dans la majorité des cas confirmés officiellement.

La France a déployé une force antidjihadiste de plus de 5 000 hommes au Sahel, notamment au Mali.


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Short Url

JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Short Url
  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Short Url
  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com