Meurtre au couteau d'un enseignant en France: l'assaillant, son frère et son cousin interrogés par un juge

Des gens rendent hommage à côté des fleurs déposées devant le lycée Gambetta pour le professeur de français Dominique Bernard décédé dans une attaque au couteau le 13 octobre, à Arras, dans le nord de la France, le 16 octobre 2023 (Photo de Denis Charlet / AFP).
Des gens rendent hommage à côté des fleurs déposées devant le lycée Gambetta pour le professeur de français Dominique Bernard décédé dans une attaque au couteau le 13 octobre, à Arras, dans le nord de la France, le 16 octobre 2023 (Photo de Denis Charlet / AFP).
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Publié le Jeudi 21 décembre 2023

Meurtre au couteau d'un enseignant en France: l'assaillant, son frère et son cousin interrogés par un juge

  • Les interrogatoires de l'assaillant, Mohammed Mogouchkov, et de son petit frère datent de novembre, d'après deux sources proches du dossier
  • C'est la première fois que ces jeunes suspects étaient interrogés depuis leur mise en examen dans le cadre des investigations sur l'attaque mortelle au couteau de Dominique Bernard

PARIS: Les investigations progressent après le meurtre au couteau le 13 octobre d'un enseignant à Arras (nord de la France): l'assaillant, son jeune frère et son cousin ont récemment été interrogés par une juge d'instruction antiterroriste, a appris jeudi l'AFP de sources proches du dossier.

Mercredi, le cousin a été interrogé. Les interrogatoires de l'assaillant, Mohammed Mogouchkov, et de son petit frère datent de novembre, d'après deux sources proches du dossier. Leurs avocats n'ont pas souhaité commenter.

C'est la première fois que ces jeunes suspects étaient interrogés depuis leur mise en examen dans le cadre des investigations sur l'attaque mortelle au couteau qui a coûté la vie à un enseignant du collège-lycée d'Arras, Dominique Bernard.

Les trois avaient déjà largement livré leur première version des faits lors de leurs gardes à vue, permettant aux enquêteurs de retracer "un projet terroriste minutieusement conçu depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois", d'après une synthèse datée du 17 octobre et dont l'AFP a eu connaissance jeudi.

Mohammed Mogouchkov, un jeune Russe originaire d'Ingouchie âgé de 20 ans, était fiché pour radicalisation islamiste depuis février 2021 après un signalement de l'Education nationale.

En garde à vue, son petit frère de 16 ans, mis en examen notamment pour complicité d'assassinat, a expliqué que son aîné lui avait posé des questions, "quelques semaines avant l'attentat", sur le maniement des couteaux et l'égorgement, d'après la synthèse.

La mère, qui a fait appel du rejet de sa demande de constitution de partie civile, a expliqué avoir découvert quelques jours avant l'attentat un couteau dans la chambre de son jeune fils, et l'avoir caché.

Le frère a indiqué que Mohammed lui avait expliqué comment envoyer de l'argent à leur aîné, Movsar, emprisonné pour ne pas avoir dénoncé un projet d'attentat aux abords de l'Elysée. Et la veille des faits, Mohammed Mogouchkov lui avait annoncé que c'était "la dernière fois" qu'ils se voyaient, lui donnant "rendez-vous dans un monde meilleur", a raconté le cadet.

L'assaillant avait aussi évoqué "un bel endroit" à Movsar Mogouchkov la veille, a expliqué l'aîné en garde à vue. Ce dernier n'est pas poursuivi à ce stade.

L'enregistrement où le suspect prête allégeance à l'Etat islamique a été envoyé "vers deux comptes Telegram administrés par l'EI", selon les enquêteurs.

Le cousin âgé de 15 ans, amateur de couteaux, est soupçonné d'avoir été informé du projet sans l'en empêcher, ce qu'il conteste.

Selon ce cousin, le jeune frère, qu'il a vu le matin des faits, avait compris que Mohammed "avait décidé de mourir".

En perquisition, les policiers ont notamment retrouvé dans la cave du domicile familial dans le nord de la France une réplique airsoft de fusil d'assaut et deux chargeurs, deux katanas (sabres japonais), un pistolet à gaz et un couteau de chasse.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.