PARIS: Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dit mardi sa "confiance" dans le fait qu'un accord soit trouvé sur la loi immigration à l'issue de la commission parlementaire, avec un vote qui pourrait selon lui intervenir "en début de soirée".
"Je pense qu'on va avoir un accord, je le souhaite, on fait tout pour" mais "pas à n'importe quel prix, pas dans n'importe quelles conditions", a-t-il ajouté sur France 2, expliquant que parmi les étrangers, "le gouvernement veut distinguer entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas". "C'est une ligne qui pour nous est très importante et on ne cèdera pas là dessus", a-t-il martelé.
La commission mixte paritaire réunissant des députés et des sénateurs réunis pour trouver un compromis sur ce projet de loi reprendra mardi à 10H30, après une suspension dans la nuit.
"Ne pas avoir de texte serait un très mauvais signal pour l'ensemble de notre pays", a mis en garde M. Darmanin, selon qui "on votera sans doute en fin de journée, en début de soirée".
La majorité « ne cèdera pas » aux LR sur les aides au logement
La majorité macroniste "ne cèdera pas" sur les aides au logement, point bloquant de la négociation parlementaire sur le projet de loi immigration, et "il n'y aura pas d'accord" si LR maintient ses exigences, a prévenu mardi le chef de file des députés Renaissance Sylvain Maillard.
Sur les aides au logement pour les étrangers en situation régulière, "nous refusons le principe de préférence nationale. Nous ne céderons pas là dessus (...) Il n'y aura pas d'accord si les LR ne reviennent pas sur ce principe", a déclaré M. Maillard sur Europe1/Cnews.
La droite veut conditionner les prestations sociales à cinq ans de présence sur le territoire (30 mois pour ceux qui travaillent), y compris les aides personnalisées au logement (APL), que la majorité souhaite au contraire voir échapper à ces restrictions.
"Est-ce qu'on veut durcir toutes les prestations sociales pour tout le monde, quelles que soient les conditions? La réponse est non", a répété M. Darmanin.
"Ceux qui viennent travailler doivent être aidés et il est normal" qu'ils "puissent toucher des allocations familiales et des APL pour se loger", a-t-il expliqué, faisant la distinction avec "ceux qui ne travaillent pas, qui peuvent les avoir plus longtemps après leur arrivée sur le territoire national".
Les étudiants étrangers "ne doivent pas être concernés" non plus, selon lui.
Autre point concernant les étudiants étrangers, la caution pour les titres de séjour: "c'est ce qui est prévu dans le texte" mais "ce ne sera pas le cas pour ceux qui ont de faibles revenus et des parcours scolaires ou universitaires importants, pour éviter une sorte de détournement" par "des filières d'immigration irrégulière", a expliqué le ministre.
Ces "exceptions" doivent "permettre aux étudiants qui ont peu de moyens et qui sont talentueux de venir en France", a-t-il affirmé.
En revanche "il n'y aura pas l'AME (aide médicale d'Etat) dans ce texte", a-t-il répété.