Toujours plus puissants, toujours plus contestés: 2020, année charnière pour les géants de la tech

«Gafa: reprenons le pouvoir !» : slogan aperçu lors de manifestations (Photo, AFP).
«Gafa: reprenons le pouvoir !» : slogan aperçu lors de manifestations (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 28 décembre 2020

Toujours plus puissants, toujours plus contestés: 2020, année charnière pour les géants de la tech

  • «Jusqu'en 2017, on considérait que les avantages apportés, notamment en termes d'innovation, étaient supérieurs aux dégâts occasionnés»
  • Le pouvoir de la «Big Tech» est aussi de plus en plus contesté par la société civile

PARIS: La pandémie de Covid-19, en accélérant la transition numérique, a consacré la toute-puissance des géants de la tech aux milliards d'utilisateurs quotidiens, mais aussi sonné le réveil des Etats face à leur emprise.

Réunions sur Zoom, recherches sur Google, achats sur Amazon, échanges sur Whatsapp et soirées devant Netflix : déjà en position de force avant l'épidémie, les Gafam américains (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) et les Batx chinois (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) sont devenus omniprésents au cours de l'année 2020.

Ces « superstars » du capitalisme de plateforme « ont donné le sentiment, dans ce monde où tant de choses qui semblaient solides sont aujourd'hui fragilisées, d'être hors sol et même invincibles », résume l'économiste Joëlle Toledano, professeure à Paris-Dauphine.

Plus encore qu'économique - Google pâtit d'un coup de mou du marché publicitaire, Booking.com souffre de l'arrêt du tourisme, etc - leur triomphe est financier.

Tandis que les Etats dépensent des milliers de milliards pour éviter faillites en série et chômage de masse, la valeur boursière des Gafam ne cesse d'enfler: ils pèsent aujourd'hui près de 8.000 milliards de dollars en Bourse - plus de trois fois le PIB de la France - contre un peu plus de 2.000 milliards il y a cinq ans.

Depuis janvier, leurs cours semblent dopés par le Covid: +35% pour Facebook, + 67% pour Amazon, + 68% pour Apple. Que dire de Zoom, créée en 2011 par un ingénieur californien, dont l'action a bondi de 600% en 2020 ? D'Airbnb dont l'action a doublé de valeur le jour de son introduction en Bourse?

De leur côté, longtemps cantonnées au marché local, les applications chinoises commencent à essaimer dans le monde entier: TikTok, bien sûr, mais aussi SHEIN (vêtements) ou Likee (vidéos).

Reprendre le pouvoir

Mais l'année 2020 a aussi sonné le réveil des Etats, qui veulent mettre un frein à l'expansion effrénée, à coups de centaines d'acquisitions, de ces conglomérats du nouveau millénaire.

« Jusqu'en 2017, on considérait que les avantages apportés, notamment en termes d'innovation, étaient supérieurs aux dégâts occasionnés », mais le vent a tourné, explique Joëlle Toledano, auteur de « Gafa: reprenons le pouvoir ! »

En plus de contrôler de fait l'accès du monde numérique - le moteur de recherche Google détient 93% de part de marché - ces monopoles enferment leurs utilisateurs dans des "écosystèmes verrouillés », souligne l'économiste.

Tirant les leçons des échecs du passé - procédures longues et tardives, amendes peu dissuasives - Bruxelles a mis sur le métier un ambitieux assortiment de nouvelles règles, allant de la concurrence à la lutte contre la haine en ligne en passant par la transparence des algorithmes.

Les procédures se multiplient également aux Etats-Unis contre Google et Facebook pour abus de position dominante. Sommés de rendre des comptes, les patrons du secteur ont été convoqués plusieurs fois devant le Congrès.

En Chine, les autorités durcissent depuis plusieurs mois la régulation des contenus de diverses plateformes. Elles ont également annoncé une nouvelle réglementation du commerce en ligne.

 Et la suspension in extremis de l'introduction en bourse du géant du paiement en ligne Ant Group a été interprétée comme un avertissement du gouvernement chinois à un secteur devenu extrêmement puissant, et ayant généré des fortunes considérables.

« Capitalisme de surveillance »

Le pouvoir de la « Big Tech » est aussi de plus en plus contesté par la société civile, sans que cette colère n'ait jusqu'ici entamé leur performance économique, ni l'engouement des consommateurs ou internautes.

« Ce sont des entreprises incroyablement imaginatives, extraordinairement bien gérées, et qui offrent une grande qualité de service », juge Jacques Crémer, de l'Ecole d'économie de Toulouse, qui met en garde contre la tentation d'en faire des « boucs émissaires ».

 En France, Amazon cristallise le mécontentement, entre appel au boycott des élus et manifestation contre chaque nouvelle implantation de ses immenses entrepôts robotisés. Ce qui n'a pas empêché la branche française de la société de Jeff Bezos de réaliser des ventes record pour son « Black Friday ».

Aux Etats-Unis, Facebook a subi en juillet - là non plus sans dégât économique majeur - le boycott d'une centaine de marques qui lui reprochaient de ne pas en faire assez contre les contenus racistes, sur fond de mobilisation « Black Lives Matter ». En Californie, les plateformes de VTC Uber et Lyft, qui refusent d'embaucher leurs milliers de conducteurs comme l'exige la loi de l'Etat, ont réussi à convaincre les électeurs de les soutenir, lors d'un référendum crucial le 3 novembre.

Leur emprise psychologique est aussi pointée du doigt. Star du documentaire diffusé sur Netflix « The social dilemma », qui accuse les Gafa de mener les adolescents au suicide et les démocraties à la guerre civile, l'économiste américaine Shoshana Zuboff dénonce ainsi un « capitalisme de la surveillance" fondé sur la monétisation des données personnelles.

D'où l'urgence à organiser ce « quatrième espace » où se déploie l'activité humaine, après la terre, la mer et l'air, comme le décrit le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton.


Renault et Nissan remanient leur alliance, notamment en ce qui concerne leurs participations croisées

Cette photo combinée montre les logos de Nissan Motor (à gauche) et de Renault (à droite) affichés à Tokyo le 17 janvier 2023. (Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
Cette photo combinée montre les logos de Nissan Motor (à gauche) et de Renault (à droite) affichés à Tokyo le 17 janvier 2023. (Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
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  • Le nouvel accord prévoit également la cession de la participation de 51 % de Nissan dans l'usine de Chennai, en Inde, dont Renault prendrait le contrôle.
  • Nissan est également « libéré de son engagement à investir dans Ampere », filiale du groupe Renault dédiée à la production de véhicules électriques.

PARIS : Les constructeurs automobiles Renault et Nissan ont annoncé lundi être tombés d'accord pour remanier leur accord de février 2023, revoyant leur alliance. À la clé : la possibilité pour les deux entreprises de descendre à 10 % de participations croisées, au lieu de 15 % actuellement.

Le nouvel accord prévoit également la cession de la participation de 51 % de Nissan dans l'usine de Chennai, en Inde, dont Renault prendrait le contrôle intégral, et la production par le constructeur français sur le continent européen d'un véhicule dérivé de Twingo pour le compte de l'entreprise japonaise.

Nissan est également « libéré de son engagement à investir dans Ampere », filiale du groupe Renault dédiée à la production de véhicules électriques, ont indiqué les deux partenaires dans un communiqué.

Renault « a un fort intérêt à voir Nissan redresser sa performance le plus rapidement possible », a souligné le directeur général du groupe français, Luca de Meo, cité dans le communiqué.

« Dans un esprit pragmatique et orienté vers les affaires, nous avons discuté des solutions les plus efficaces pour soutenir son plan de redressement », a-t-il ajouté.

Nissan, qui rencontre des difficultés, est engagé dans des réductions d'effectifs et de capacités massives. Selon son PDG Ivan Espinosa, l'entreprise souhaite « créer un modèle économique plus agile et efficace qui nous permettra de réagir rapidement à l’évolution des conditions du marché et de conserver les liquidités pour nos investissements futurs ».

« Nos projets de nouveaux SUV pour le marché indien sont toujours d’actualité et nous poursuivrons nos exportations de véhicules vers d'autres marchés », a précisé M. Espinosa.

Le rachat des parts de Nissan dans l'usine de Chennai aura un impact de 200 millions d'euros sur la trésorerie de Renault, a indiqué le groupe, qui a confirmé sa perspective financière pour l'année 2025.

Il est également prévu que Renault, via Ampere, développe un dérivé de Twingo conçu par Nissan pour le marché européen à partir de 2026.

Enfin, les deux constructeurs pourront faire descendre leurs participations croisées à 10 %, sous réserve d'un processus « organisé et coordonné avec l'autre société ».

Actuellement, Renault et Nissan détiennent chacun 15 % de participations croisées. L'accord libère également Nissan de l'obligation d'injecter, comme prévu auparavant, 600 millions d'euros dans Ampere.

Cet amendement de l'accord sur l'alliance Renault-Nissan et la résiliation de l'accord d'investissement dans Ampere seront effectifs « sous réserve de la réalisation de certaines conditions préalables, attendue d’ici fin mai » prochain, stipule le communiqué, sans préciser ces conditions.


Le prince héritier saoudien émet des directives pour freiner la hausse des prix des terrains et des loyers à Riyad

En réponse à la hausse des prix des terrains et des coûts de location à Riyad, le prince héritier Mohammed bin Salman a ordonné samedi une série de mesures visant à atteindre la stabilité dans le secteur de l'immobilier. (SPA)
En réponse à la hausse des prix des terrains et des coûts de location à Riyad, le prince héritier Mohammed bin Salman a ordonné samedi une série de mesures visant à atteindre la stabilité dans le secteur de l'immobilier. (SPA)
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  • Le prince héritier Mohammed bin Salman a ordonné samedi une série de mesures visant à atteindre la stabilité dans le secteur immobilier,
  • La décision fait suite à une étude menée par la Commission royale pour la ville de Riyad et le Conseil des affaires économiques et du développement.

RIYAD : En réponse à la hausse des prix des terrains et des coûts de location à Riyad, le prince héritier Mohammed bin Salman a ordonné samedi une série de mesures visant à atteindre la stabilité dans le secteur immobilier, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Cette décision fait suite à une étude menée par la Commission royale pour la ville de Riyad et le Conseil des affaires économiques et du développement, qui a évalué les défis auxquels est confronté le marché de la capitale saoudienne.

Un aspect clé de la directive sera la levée des restrictions sur les transactions foncières et le développement dans le nord de Riyad.

Cette mesure permettra la vente, l'achat, la division et la subdivision de terrains dans les zones désignées, ainsi que la délivrance de permis de construire, a rapporté l'agence de presse SPA.

Les zones concernées comprennent une section de 17 kilomètres carrés au nord de Riyad, bordée par la route King Khalid à l'ouest et la route Prince Saud bin Abdullah bin Jalawi au sud, ainsi qu'une zone de 16,2 kilomètres carrés au nord de la route King Salman, qui s'étend jusqu'à la route Abu Bakr Al-Siddiq et le district d'Al-Qayrawan.

Ces ajouts, combinés aux suspensions précédemment levées couvrant 48,28 kilomètres carrés, portent la superficie totale disponible pour le développement à Riyad à 81,48 kilomètres carrés.

Afin d'améliorer l'accès au logement, le RCRC a été chargé de fournir aux citoyens des terrains résidentiels planifiés et aménagés.

Entre 10 000 et 40 000 parcelles seront mises à disposition chaque année au cours des cinq prochaines années, à un prix plafonné à 1 500 riyals le mètre carré. Ces terrains seront proposés aux citoyens mariés ou aux personnes âgées de plus de 25 ans, à condition qu'ils ne possèdent pas de biens immobiliers.

Des règles strictes régiront la délivrance de ces terrains, interdisant la revente, la location ou l'hypothèque pendant 10 ans, sauf s'ils servent à financer une construction. Si le terrain reste inexploité pendant cette période, le gouvernement en redeviendra propriétaire et l'acheteur sera remboursé.

Pour stimuler davantage l'offre immobilière, des amendements au système de redevances sur les terres blanches (une politique conçue pour encourager le développement des terres vacantes) seront introduits dans les 60 jours.

En outre, des mesures réglementaires seront mises en œuvre dans les 90 jours pour assurer un juste équilibre entre les propriétaires et les locataires.

Enfin, l'Autorité générale de l'immobilier et le RCRC ont été chargés de surveiller et de contrôler les prix de l'immobilier à Riyad.

Ils soumettront des rapports périodiques pour évaluer l'efficacité de ces mesures et garantir la stabilité et l'accessibilité du marché immobilier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La campagne de logement de Good Regions a reçu 1,8 milliard de don pendant le ramadan

Cette initiative a permis de soutenir plus de 11 479 familles grâce à des dons en espèces, des solutions de financement, des dons pour la construction d'unités de logement et des contributions en nature. (AFP)
Cette initiative a permis de soutenir plus de 11 479 familles grâce à des dons en espèces, des solutions de financement, des dons pour la construction d'unités de logement et des contributions en nature. (AFP)
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  • Cette initiative a permis de soutenir plus de 11 479 familles grâce à des dons en espèces, des solutions de financement, des dons pour la construction d'unités de logement et des contributions en nature.
  • « Cette large participation reflète l'esprit de responsabilité sociale de notre peuple et incarne la vision nationale qui consiste à fournir aux familles méritantes une stabilité résidentielle digne », a déclaré M. Al-Kuraidis.

RIYAD : Un total de 1,8 milliard de riyals saoudiens (491,7 millions de dollars) a été donné à la campagne de logement Jood Regions d'Arabie saoudite au cours du mois de Ramadan.

Cette initiative a permis de soutenir plus de 11 479 familles grâce à des dons en espèces, des solutions de financement, des dons pour la construction d'unités de logement et des contributions en nature.

Abdulaziz Al-Kuraidis, secrétaire général de la National Developmental Housing Corporation (Sakan), a remercié tous les donateurs de la campagne, y compris le roi Salman et le prince héritier Mohammed bin Salman, qui ont donné un total combiné de 150 millions de SR.

« Cette large participation reflète l'esprit de responsabilité sociale de notre peuple et incarne la vision nationale qui consiste à fournir aux familles méritantes une stabilité résidentielle digne », a déclaré M. Al-Kuraidis.

« À la Fondation Sakan, en collaboration avec nos partenaires, nous continuerons à développer des initiatives et des partenariats innovants qui contribuent au développement durable et aident à atteindre les objectifs de la Vision 2030 saoudienne. »

Al-Kuraidis a déclaré que la plateforme continuerait à faire progresser les objectifs de la Fondation Sakan en mettant en œuvre des projets complets.

La campagne Jood Regions vise à fournir des logements adéquats aux familles dans toute l'Arabie saoudite. Elle a été lancée pour la première fois pendant le Ramadan 2024 et a fourni plus de 10 000 unités de logement aux familles dans le besoin dans les 13 provinces.

L'initiative comprend des événements visant à sensibiliser et à encourager la participation de la communauté, en réunissant des entrepreneurs, des dirigeants et d'autres personnes pour s'assurer que les citoyens peuvent accéder à un logement convenable avec facilité et fiabilité, réalisant ainsi les objectifs des initiatives de développement du logement.

La plateforme Wad Al-Iskan a joué un rôle essentiel dans le succès de la campagne Jood Regions, a déclaré M. Al-Kuraidis. La plateforme est une autre initiative de Sakan qui permet aux gens d'aider les familles à obtenir un logement adéquat en soumettant leurs dons en ligne. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com