Aux Etats-Unis, les loups risquent d'être aux abois à cause de Trump

L’un des résidents du Centre de Conservation des Loups, à South Salem (Photo, AFP).
L’un des résidents du Centre de Conservation des Loups, à South Salem (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 29 décembre 2020

Aux Etats-Unis, les loups risquent d'être aux abois à cause de Trump

  • La décision en octobre de l'administration Trump de retirer aux loups gris leur statut d'espèce protégée, mis en place dans les années 70 après leur quasi-extinction les met en péril
  • «Les loups ne sont actuellement rétablis que dans environ 10% de leur territoire historique», explique Maggie Howell, directrice du Centre de conservation du loup

SOUTH SALEM: Rois du travail d'équipe, connus pour défendre leur famille et leur territoire âprement, les loups sont pour certains l'une des espèces animales au comportement social le plus similaire à celui des humains.  

Mais ces canidés, symboles de liberté dans l'imaginaire américain, pourraient bientôt être en péril. En cause : la décision en octobre de l'administration Trump de retirer aux loups gris leur statut d'espèce protégée, mis en place dans les années 70 après leur quasi-extinction aux Etats-Unis.  

« Les loups ne sont actuellement rétablis que dans environ 10% de leur territoire historique », explique Maggie Howell, directrice du Centre de conservation du loup, situé dans l'Etat de New York.  

L'assouplissement des mesures de protection de cette espèce dans certains Etats a par le passé mené à l'envol de la chasse et des pièges, rappelle-t-elle.

Les défenseurs de l'environnement craignent donc pour la sécurité des quelque 6 000 loups disséminés à travers les Etats-Unis continentaux, lorsque la nouvelle réglementation entrera en vigueur en janvier. 

Mme Howell place ses mains autour de sa bouche et lâche un hurlement. 

Trois loups adultes -- Alawa, Zephyr et Nikai -- répondent en choeur, leur cri semblant se démultiplier dans l'air. 

Ils sont les « ambassadeurs » du Centre, essentiels pour éduquer le public qui peut suivre leurs faits et gestes enregistrés 24h sur 24h via des webcams et sur les réseaux sociaux, où ils comptent des centaines de milliers de fans. 

L'organisation héberge aussi 40 loups d'espèces cousines extrêmement menacées, notamment des loups mexicains, dont à peine 200 animaux demeurent en liberté, ainsi que des loups rouges, en danger critique d'extinction, avec une vingtaine d'individus seulement subsistant encore dans la nature.

Campagne d'extermination

En temps normal, le retrait de la liste des espèces protégées est le signe d'une réintroduction réussie. 

Pourtant dans ce cas, des experts indépendants mandatés par le gouvernement ont mis en cause les raisons scientifiques de cette décision, et les écologistes ont dénoncé un cadeau fait aux chasseurs et aux éleveurs. 

Dans le Minnesota, le Michigan et le Wisconsin, la chasse, qui était interdite depuis 2014, pourra reprendre, et des centaines de loups pourraient être tués chaque année a estimé une association. 

Près de 250 000 loups vivaient aux Etats-Unis avant que les colons européens ne débarquent au 16e siècle, et avec eux une véritable campagne d'extermination. 

« Une des premières choses que les pèlerins ont fait dans les colonies du Massachusetts, ça a été de mettre en place une prime où ils vous donnaient de l'argent en fonction du nombre de loups que vous tuiez », détaille Rick McIntyre, vétéran et garde-forestier, auteur de plusieurs livres sur les loups. 

A l'inverse, les Amérindiens ont coexisté en harmonie avec les loups pendant des milliers d'années, les vénérant, et ayant conscience de leur importance environnementale. 

Des études sont notamment venues confirmer le rôle crucial de ces canidés dans le contrôle de la taille des troupeaux de wapitis, qui peuvent brouter trop d'herbe, permettant ainsi d'éviter la destruction de l'habitat. 

McIntyre étudie le comportement des loups depuis des années, notamment au parc national de Yellowstone où ils ont été réintroduits en 1995.  

Ces animaux débutent leur journée avec de chaleureuses marques d'affection envers les autres membres de leur meute, nouent des liens en jouant et ont chacun une personnalité distincte. 

Certains loups sont cléments envers les meutes rivales, d'autres sont sanguinaires, certains aiment l'aventure quand d'autres sont casaniers. 

La coopération est la clé de leur survie lorsqu'ils chassent des proies, souvent plus grandes qu'eux, comme les bisons. 

Contrairement aux croyances, c'est la femelle alpha qui décide où la meute va établir sa tanière, se déplacer et ce qu'ils vont chasser, et non pas le mâle, d'après les découvertes de Rick McIntyre.

Long chemin

Les loups gris ont regagné un peu de terrain grâce à des programmes à l'image de celui à Yellowstone, mais les loups mexicains et rouges sont dans une position beaucoup plus précaire. 

Le Centre de conservation du loup participe ainsi à un programme gouvernemental d'élevage pour garantir la survie de ces deux sous-espèces. 

Il y a quelques semaines, l'organisation a envoyé deux loups rouges, tous deux nés en 2018, dans le Tennessee et le Minnesota pour qu'ils s'accouplent avec des partenaires potentiels.

Objectif : restaurer la diversité génétique qui a été perdue lorsque l'espèce a disparu de son habitat naturel en 1980, et finir par réintroduire de jeunes louveteaux dans des meutes sauvages.

« Il est toujours triste de leur dire au revoir », confie Maggie Howell.

« Mais savoir qu'ils vont se reproduire, on est forcément enthousiastes pour eux. En grandissant, en quittant leurs parents, ils peuvent prendre leur destinée en main. Donc nous leur souhaitons bonne chance. »


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.