A Mar-a-Lago aussi, Trump divise

Le drapeau des Etats-Unis et celui de la campagne électorale de Donald Trump flottent au-dessus de Mar-a-Lago, en Floride (Photo, AFP).
Le drapeau des Etats-Unis et celui de la campagne électorale de Donald Trump flottent au-dessus de Mar-a-Lago, en Floride (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 28 décembre 2020

A Mar-a-Lago aussi, Trump divise

  • Donald Trump quittera bientôt Washington, mais pour ses fans, dans le sud de la Floride, il reste un héros
  • Le tempétueux républicain, qui passe ses dernières vacances dans son célèbre club en tant que président, ne fait cependant pas l'unanimité

WEST PALM BEACH: Donald Trump quittera bientôt Washington, mais pour ses fans, dans le sud de la Floride, il reste un héros et son installation prochaine à Mar-a-Lago est une excellente nouvelle.

Le tempétueux républicain, qui passe ses dernières vacances dans son célèbre club en tant que président, ne fait cependant pas l'unanimité. 

Certains tempêtent contre ses allers-retours entre ce qu'il appelle sa « Maison Blanche d'hiver » et le Trump International Golf qui paralysent la circulation. Et attendent avec impatience qu'il ne soit plus qu'un « ex-président ».

Selon l'agenda officiel de la Maison Blanche, Donald Trump continue, depuis la Floride, « à travailler sans relâche pour les Américains », et ses journées comportent « beaucoup de réunions et beaucoup d'appels téléphoniques ».

A Washington, nombre d'élus, démocrates comme républicains, déplorent cependant qu'il concentre l'essentiel de son temps à des tweets acrimonieux et vengeurs plutôt qu'à la gestion de la pandémie de la Covid qui fait des ravages - sanitaires et économiques - à travers le pays.

Mais sur les trottoirs de West Palm Beach, où certains de ses sympathisants aiment se rassembler pour le voir passer de retour du golf, l'enthousiasme est intact.

« On l’adore », raconte Greg Mooney devant le Corner Store Berto's Bait and Tackle. « Voir notre président, l'homme le plus puissant du monde, passer sur cette route, cela nous rend tous fiers d'être Américains ».

Le long du Southern Boulevard, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées en milieu de semaine, agitant des drapeaux à son passage aux cris de « Quatre ans de plus ! » ou « Halte au vol (de l'élection) ! ».

2024

Les vacances de Donald Trump en Floride ont débuté dans un climat de grande tension politique. Son refus, jusqu'ici, de signer le nouveau plan de relance économique de 900 milliards de dollars adopté par le Congrès plonge dans l'incertitude des millions d'Américains. 

Après le 20 janvier, date à laquelle il devra céder la place à Joe Biden à la Maison Blanche, Donald Trump, qui est coutumier des polémiques à Washington, pourrait par ailleurs en affronter une autre en Floride.

Certains de ses voisins estiment en effet qu'il n'a pas le droit de s'installer de manière permanente dans son luxueux club en bord de mer.

Dans un courrier dont le Washington Post s'est fait l'écho, ils ont saisi la mairie de Palm Beach pour souligner que le magnat de l'immobilier avait renoncé au droit de vivre à Mar-a-Lago lorsqu'il a, dans les années 90, converti la propriété en un club pour clients fortunés.

La bataille procédurale s'annonce technique et âpre.

Mais pour ses fans inconditionnels dans la région, il s'agit juste d'une nouvelle attaque sans fondement contre celui auquel ils vouent une admiration sans borne.

Ils estiment que sa présence à Mar-a-Lago est avant tout un atout extraordinaire pour Palm Beach. Et ils rappellent que Donald Trump y a accueilli des invités de marque : le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

« Beaucoup de gens ici aimeraient juste pouvoir le féliciter de vive voix et lui dire 'Merci pour tout ce que vous avez fait' », assure Money, 43 ans.

Comme nombre d'autres, il se dit convaincu par les tweets de Donald Trump qui martèle, sans preuves mais en brandissant diverses théories du complot, que Joe Biden n'est pas le vainqueur de l'élection présidentielle du 3 novembre.

A l'inverse, Roger Everingham, 82 ans, sympathisant du futur président démocrate, estime qu'il est grand temps pour l'Amérique de tourner la page, et que Palm Beach s'en portera beaucoup mieux. 

Pour cet homme qui habite non loin de Mar-a-Lago et assure que la plupart de ses voisins sont démocrates, ces rassemblements pro-Trump ne sont pas aussi spontanés qu'ils en ont l'air.

« Ils viennent d'ailleurs, il sont organisés », assure-t-il, en promenant Louie, son chihuahua.

Dimanche après-midi, une femme est venue exprimer son ras-le-bol, près de deux mois après l'élection.

Installée face à la sortie de son club de golf, pour être certaine d'être vue par le président - et le petit groupe de journalistes qui l'accompagnent - elle tenait un panneau sur lequel on pouvait lire un message simple : « Biden à gagné, vous avez perdu. Acceptez-le et passez à autre chose ».

Pourtant, Money en est convaincu : Donald Trump ne sera pas oublié. 

Et si, comme l'évoquent certains dans son entourage, il tente une nouvelle fois sa chance en 2024 pour la Maison Blanche, ses fans de Palm Beach se mobiliseront de nouveau.

« Nous serons ici dans quatre ans ! », assure-t-il.


Ukraine: la Russie a lancé une attaque nocturne record avec 188 drones, selon Kiev

Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 25 novembre 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky participe à une réunion avec le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Oleksandr Syrsky par appel vidéo à Kiev. (AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 25 novembre 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky participe à une réunion avec le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Oleksandr Syrsky par appel vidéo à Kiev. (AFP)
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  • Moscou et Kiev ont intensifié leurs attaques de drones et de missiles ces dernières semaines, l'Ukraine ayant récemment tiré des missiles américains à longue portée sur la Russie et le Kremlin ayant lancé un missile hypersonique expérimental
  • "Malheureusement, des sites d'infrastructures essentielles ont été touchés" et "dans plusieurs régions, des maisons et immeubles résidentiels ont été endommagés"

KIEV: L'Ukraine a annoncé mardi avoir été la cible durant la nuit d'une attaque russe avec un nombre record de 188 drones de combat qui ont endommagé, selon Kiev, des immeubles résidentiels et des "infrastructures essentielles", mais n'a pas fait de victimes.

"Pendant l'attaque nocturne, l'ennemi a lancé un nombre record de drones de combat de type Shahed et non identifiés", ainsi que quatre missiles balistiques Iskander-M, a indiqué l'armée de l'air ukrainienne dans un communiqué sur Telegram.

Moscou et Kiev ont intensifié leurs attaques de drones et de missiles ces dernières semaines, l'Ukraine ayant récemment tiré des missiles américains à longue portée sur la Russie et le Kremlin ayant lancé un missile hypersonique expérimental sur une ville ukrainienne, menaçant également de frapper l'Europe et les Etats-Unis.

"Malheureusement, des sites d'infrastructures essentielles ont été touchés" et "dans plusieurs régions, des maisons et immeubles résidentiels ont été endommagés", a-t-elle ajouté. Selon les données préliminaires, l'attaque n'a pas fait de "morts ou blessés", a indiqué l'armée de l'air.

Vers le matin, la défense aérienne a réussi à abattre 76 drones dans 17 régions ukrainiennes alors que 95 de ses appareils sont probablement tombés en raison du brouillage électronique par l'armée ukrainienne, a ajouté le communiqué.

Cinq autres drones se sont envolés vers le territoire bélarusse, pays allié de Moscou situé au nord de l'Ukraine, selon la même source.

A Kiev, les journalistes de l'AFP ont entendu des explosions pendant l'alerte aérienne qui a duré plus de cinq heures. Selon l'administration militaire de la ville, "plus de 10 drones" russes visant la ville ont été détruits, sans causer de dommages cette fois-ci.


Borrell: Israël n'a «pas d'excuse» pour refuser un cessez-le-feu au Liban

"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a affirmé mardi M. Borrell, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements". (AFP)
"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a affirmé mardi M. Borrell, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements". (AFP)
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  • "Espérons qu'aujourd'hui le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu approuvera l'accord de cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis et la France", a affirmé Josep Borrell en marge d'une réunion du G7 près de Rome.
  • Le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, les Etats-Unis affirmant qu'un  accord était "proche"

FIUGGI: Israël n'a "pas d'excuse" pour refuser le cessez-le-feu au Liban négocié par les Etats-Unis et la France, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell.

"Espérons qu'aujourd'hui le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu approuvera l'accord de cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis et la France", a-t-il affirmé en marge d'une réunion du G7 près de Rome.

"Plus d'excuses, plus de requêtes supplémentaires, arrêtez ces combats, arrêtez de tuer des gens, et commençons à penser à la paix", a-t-il martelé.

Le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, les Etats-Unis affirmant qu'un  accord était "proche".

"Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches" d'un accord, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, tout en soulignant que rien n'était encore acquis et appelant à la prudence.

"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a affirmé mardi M. Borrell, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements".

"Un cessez-le-feu est absolument nécessaire si nous voulons que des centaines de milliers de déplacés puissent rentrer chez eux", a-t-il dit, déplorant que "tout le sud du Liban a été détruit".

Le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié palestinien, cible d'une offensive destructrice à Gaza lancée par Israël en riposte à une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre.


Climat : les pays se préparent à une déception générale à Bakou

COP29 Azerbaïdjan 2024
COP29 Azerbaïdjan 2024
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  • L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement.
  • Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

BAKOU : L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement. Mais quoi qu'il arrive d'ici la nuit, nombre de pays semblent résignés à repartir mécontents de la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou.

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 prévoit de publier son ultime proposition de compromis vers 14 h 00 (10 h 00 GMT), avant de le soumettre à l'approbation des près de 200 pays réunis ici vers 18 h 00 (14 h 00 GMT), soit 24 heures après la fin théorique de la conférence.

La plupart des stands de nourriture ont fermé et le service de navettes entre le stade de la ville a cessé. Des délégués commencent à rejoindre l'aéroport.

Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

« Mieux vaut un mauvais accord qu'aucun accord », dit à l'AFP le chef des négociateurs du groupe africain, le Kényan Ali Mohamed. Il exige d'aller plus loin que les 250 milliards, « sinon cela mènera à l'échec de la COP ».

« Personne ne sera satisfait de tout, c'est sûr », ajoute-t-il.

L'Union européenne soutient un relèvement à 300 milliards annuels, ont confirmé plusieurs sources au sein de délégations à l'AFP. Mais les Européens conditionnent ce chiffre à d'autres avancées dans le compromis final. L'UE pousse notamment pour une revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre, ce qui la met en opposition avec des pays comme l'Arabie saoudite.

« Les Saoudiens ont fait un effort extraordinaire pour qu'on obtienne rien », s'étrangle un négociateur européen.

« Je ne suis pas optimiste », confie à l'AFP le ministre de l'Environnement de Sierra Leone, Joseph Abdulai.

Alden Meyer, expert qui a participé à presque toutes les COP, prédit que « les pays en développement ne seront pas contents, que ce soit du nouveau chiffre de 300 ou de 350 ».

La question sera alors : accepteront-ils ce qu'ils considéreront être un mauvais accord, ou bloqueront-ils tout texte final ? Aux COP, toute décision doit être prise par consensus des 198 membres.

- Pression des ONG -

Le premier chiffre publié vendredi a été jugé « inacceptable » par les pays africains au regard des catastrophes qu'ils subissent et de leurs énormes besoins d'investissement dans les énergies bas carbone. Les petits États insulaires ont dénoncé le « mépris » dont leurs « peuples vulnérables » font l'objet.

Ils ont calculé que, compte tenu de l'inflation, l'effort financier réel des pays concernés (Europe, États-Unis, Canada, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande) serait bien inférieur, a fortiori si l'on tient compte des efforts déjà prévus par les banques multilatérales de développement.

« Si rien de suffisamment fort n'est proposé lors de cette COP, nous vous invitons à quitter la table des négociations pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat », ont écrit dans la nuit 335 organisations à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, appelée G77+Chine.

Une stratégie qui contredit le message d'urgence porté par de nombreux pays en développement. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a d'autres priorités en vue pour la COP30 de Belém l'an prochain, a insisté pour « ne pas repousser » à 2025 la tâche confiée à Bakou.

« Nous devons redonner espoir au monde et montrer que le multilatéralisme fonctionne », a déclaré à l'AFP le ministre irlandais Eamon Ryan.

Les pays en développement chiffrent leurs demandes à entre 500 et 1 300 milliards de dollars par an, afin de les aider à sortir des énergies fossiles et à s'adapter au réchauffement climatique.

Quel nouveau chiffre proposera la présidence azerbaïdjanaise samedi ?

Il faudrait monter à 390 milliards d'ici 2035, ont réagi des économistes mandatés par l'ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern.

Un chiffre également repris vendredi soir par le Brésil et sa ministre de l'Environnement, Marina Silva.

- Austérité occidentale -

Mais les Européens sont sous pression budgétaire et politique.

L'Europe veut « assumer ses responsabilités, mais doit faire des promesses qu'elle peut tenir », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Le précédent projet d'accord fixait séparément l'objectif de lever 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclurait la contribution des pays développés et d'autres sources de financement (multilatérales, privées, taxes, autres pays du Sud, etc.).

La Chine semble pour l'instant avoir obtenu ce qu'elle souhaitait : l'exemption d'obligations financières. Il n'est pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Dont acte : le texte de vendredi « invite » les pays en développement, dont la Chine fait officiellement partie, à contribuer.

- Organisation azerbaïdjanaise -

Des négociateurs et des ONG critiquent la gestion de la conférence par les Azerbaïdjanais, qui n'avaient jamais organisé un événement mondial d'une telle ampleur.

La COP s'est déroulée dans une atmosphère pesante. Le président Ilham Aliev a attaqué la France, alliée de son ennemi l'Arménie. Les deux pays ont alors convoqué leurs ambassadeurs respectifs.

Deux parlementaires américains disent avoir été harcelés à Bakou. Plusieurs militants environnementaux azerbaïdjanais sont actuellement détenus.

Pour Alden Meyer, personne ne souhaite suspendre la COP29 pour la reprendre plus tard : « Cela obligerait à travailler encore cinq mois sous cette présidence. »