Attaque russe de grande ampleur sur Kiev, l'Ukraine en quête d'aide

Des dizaines de personnes ont été blessées mercredi à Kiev par une salve de missiles russes, provoquant le plus lourd depuis des mois dans la capitale ukrainienne (Photo, AFP).
Des dizaines de personnes ont été blessées mercredi à Kiev par une salve de missiles russes, provoquant le plus lourd depuis des mois dans la capitale ukrainienne (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 14 décembre 2023

Attaque russe de grande ampleur sur Kiev, l'Ukraine en quête d'aide

  • Kiev est sur la défensive d'autant plus que les Occidentaux, Américains en tête, tergiversent sur l'ampleur de l'aide politique, militaire et financière
  • Le chancelier allemand Olaf Scholz a dit aussi vouloir un «soutien financier durable» de l'UE

KIEV: Des dizaines de personnes ont été blessées mercredi à Kiev par une salve de missiles russes, provoquant le plus lourd depuis des mois dans la capitale et illustrant la pression croissante de Moscou contre laquelle l'Ukraine réclame l'aide de l'Occident.

Kiev est sur la défensive depuis l'échec de sa contre-offensive estivale, d'autant plus que les Occidentaux, Américains en tête, tergiversent désormais sur l'ampleur de l'aide politique, militaire et financière à apporter à leur allié ukrainien.

La défense antiaérienne a abattu les dix missiles balistiques lancés vers 03H00 (01H00 GMT) sur Kiev mais les débris sont retombés sur des zones habitées, notamment un hôpital pédiatrique. Aucun mort n'est à déplorer et centre hospitalier continue de fonctionner.

En revanche, 53 personnes ont été blessées à travers la ville, dont 20 ont été hospitalisées, parmi lesquelles deux enfants, selon le ministère de la Santé.

En outre, au moins neuf drones russes de type Shahed ont été lancés sur Odessa tard mardi soir et ont aussi été abattus.

Près de ce grand port du sud ukrainien, un grand hangar contenant des camions et voitures a été détruit, a constaté une journaliste de l'AFP.

Poutine confiant

"Il s'est avéré que lorsque les drones ont été abattus, ils n'ont pas tous été complètement détruits", a déclaré Natalia Goumeniouk, porte-parole de l'armée dans le Sud, faisant état de deux blessés.

La Russie n'a pas communiqué sur ces frappes. Mais le ministère de la Défense affirme mercredi que l'aviation, des drones, des missiles et l'artillerie ont détruit à une date et en des lieux indéterminés des entrepôts de munitions ainsi que des sites de construction de drones.

Depuis l'automne, Moscou multiplie les attaques et veut frapper fort au moment où la volonté des Occidentaux de soutenir l'Ukraine semble faiblir.

La visite mardi du président Volodymyr Zelensky aux Etats-Unis en a été l'illustration, avec les républicains bloquant toute nouvelle assistance dans le cadre d'un bras de fer avec le président Joe Biden.

Le chef du Sénat américain, le démocrate Chuck Schumer, a toutefois fait état mercredi de "grands progrès" dans les négociations avec les républicains..

Le dirigeant ukrainien a continué sa tournée internationale mercredi en allant à Oslo pour rencontrer les dirigeants des cinq pays nordiques, des alliés et donateurs.

L'Ukraine "ne peut pas gagner sans aide", a-t-il martelé, ajoutant que le président russe Vladimir "Poutine s'était trouvé des copains en Iran et en Corée du Nord, recevant des armes qui tuent notre peuple".

"Malheureusement, les dictateurs fournissent la Russie de manière plus régulière que beaucoup de démocraties ne le font pour l'Ukraine", a-t-il déploré à la veille d'un important sommet de l'UE à Bruxelles.

Dans une lettre ouverte publiée dans le Financial Times, les cinq dirigeants nordiques ont fait valoir que "la guerre ne se gagne pas sans armes".

A Avdiïvka, 51 attaques

Volodymyr Zelensky, bien conscient qu'une défaillance américaine minerait le soutien de ses autres alliés a réclamé "un signal très fort d'unité" face à "l'agresseur".

En Europe, plusieurs dirigeants ont martelé leur soutien à la cause ukrainienne, à l'instar du nouveau Premier ministre polonais Donald Tusk mardi et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen mercredi.

A la veille d'un sommet crucial à Bruxelles qui doit décider de nouvelles aides à Kiev et de l'ouverture officielle de négociations d'adhésion avec ce pays, le président français Emmanuel Macron a appelé mercredi l'Union européenne, à être "au rendez-vous du soutien entier et durable à l'Ukraine".

Le chancelier allemand Olaf Scholz a dit aussi vouloir un "soutien financier durable" de l'UE. "Il en va de la sécurité de l'Europe et c'est une priorité pour l'Allemagne", a-t-il ajouté.

Sur le front, long de quelque 1.000 kilomètres, les forces russes multiplient aussi les attaques, à l'Est comme au Sud.

La ville d'Avdiïvka en particulier fait l'objet depuis octobre d'une offensive russe. Selon un rapport quotidien matinal de l'armée ukrainienne, "51 assauts ennemis (y) ont été repoussés".

"Les forces armées ukrainiennes perdent rapidement leurs positions", a, de son côté, déclaré mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Enfin, les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont dit aider le premier opérateur mobile du pays, Kyivstar, à remettre en route ses services, toujours paralysés au lendemain d'un piratage imputé à des hackers russes.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.