Macron veut que l'UE soit au «rendez-vous du soutien entier et durable à l'Ukraine»

Le président français Emmanuel Macron serre la main du président ukrainien Volodymyr Zelensky avant une rencontre en marge du sommet de l'Otan, à Vilnius le 12 juillet 2023. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron serre la main du président ukrainien Volodymyr Zelensky avant une rencontre en marge du sommet de l'Otan, à Vilnius le 12 juillet 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 13 décembre 2023

Macron veut que l'UE soit au «rendez-vous du soutien entier et durable à l'Ukraine»

  • La Hongrie menace de bloquer des décisions clés pour Kiev qui sont au menu d'un sommet européen jeudi et vendredi
  • «Les discussions que nous aurons demain sont déterminantes», a dit Emmanuel Macron dans la cour de l'Elysée, rappelant sa position en faveur des négociations d'adhésion

PARIS: Emmanuel Macron a appelé mercredi l'Union européenne, à la veille d'un sommet crucial à Bruxelles, à être "au rendez-vous du soutien entier et durable à l'Ukraine".

En accueillant le Premier ministre slovène Robert Golob à Paris, le président français a affirmé devant la presse que leurs deux pays étaient "déterminés à soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra en matières militaire, économique, humanitaire et diplomatique, car il en va de notre sécurité collective et du respect de l'ordre international fondé sur le droit et nos valeurs communes".

La Hongrie menace de bloquer des décisions clés pour Kiev qui sont au menu d'un sommet européen jeudi et vendredi: l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE et l'approbation d'une aide européenne de 50 milliards d'euros - sous forme de dons et de prêts - en faveur de ce pays.

"Les discussions que nous aurons demain sont déterminantes", a dit Emmanuel Macron dans la cour de l'Elysée, rappelant sa position en faveur des négociations d'adhésion, assorties de réformes du fonctionnement de l'UE pour permettre ce nouvel élargissement.

Pour Robert Golob, "le sommet européen va être difficile mais très important". "Si nous voulons que cet élargissement soit efficace, nous avons besoin effectivement de réformes internes", a-t-il acquiescé.

Un soutien durable de l'UE à l'Ukraine est une «priorité» pour l'Allemagne

Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré mercredi qu'un "soutien financier durable" de l'Union européenne à l'Ukraine constituait une "priorité" pour l'Allemagne à la veille d'un sommet européen à Bruxelles qui doit entre autres décider de nouvelles aides à Kiev.

Lors de ce sommet, "je plaiderai en faveur d'un soutien financier durable et fiable à l'Ukraine dans les années à venir", a déclaré le dirigeant devant les députés allemands. "Il en va de la sécurité de l’Europe et c'est une priorité pour l'Allemagne", a-t-il ajouté.

Près de deux ans après le lancement de l'offensive russe, "tout indique que (le président russe Vladimir) Poutine reste déterminé à mettre l'Ukraine militairement à genoux et il mise sur une diminution du soutien international", a poursuivi le chancelier.

"Le danger que ce calcul fonctionne ne peut hélas pas être exclu", a-t-il estimé, évoquant les difficultés actuelles du président américain Joe Biden à faire approuver un nouveau paquet d'aides de 61 milliards de dollars pour Kiev, bloqué par les élus républicains.

"Dans l'UE, presque tous les pays membres sont d'accord" concernant l'approbation d'une aide de 50 milliards d'euros - sous forme de dons et de prêts - en faveur de ce pays, a-t-il ajouté.

"Il n'y a toutefois pas encore d'accord sur le +comment+, en particulier la Hongrie n'a pas encore accepté".

Orban inflexible sur l'adhésion à l'UE

"Une terrible erreur": le Premier ministre hongrois Viktor Orban a réaffirmé mercredi sa ferme opposition à l'ouverture avec l'Ukraine de négociations d'adhésion à l'UE, une position que le déblocage attendu de fonds européens ne saurait influencer."Sur les sujets de haute importance politique, nous n'avons jamais changé d'avis en fonction d'un soutien financier reçu ou pas", a déclaré le dirigeant nationaliste dans une interview au journal pro-gouvernemental Mandiner.

Il s'exprimait alors que la Commission européenne doit annoncer dans l'après-midi son feu vert au dégel de quelque 10 milliards de fonds suspendus en raison des manquements à l'Etat de droit reprochés à la Hongrie.

Au Parlement européen, des élus s'inquiètent de la perspective de voir Bruxelles "céder au chantage" de Budapest.

Viktor Orban a menacé de bloquer des décisions clés pour l'Ukraine qui sont au menu d'un sommet européen jeudi et vendredi: l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE et l'approbation d'une aide européenne de 50 milliards d'euros - sous forme de dons et de prêts - en faveur de ce pays.

Pour le responsable hongrois, le premier volet n'est pas négociable.

"L'UE s'apprête à faire une terrible erreur et nous devons l'empêcher même si les 26 autres membres sont d'une autre opinion", a-t-il insisté. "Si nous voulons soutenir l'Ukraine, lui envoyer un signal, faisons-le mais pas à travers une adhésion", a ajouté M. Orban, qui plaide plutôt pour "un partenariat stratégique".

Il a distingué ce sujet des "questions financières" qui peuvent toujours être discutées. "Je suis prêt à conclure des accords financiers sur des questions financières", a-t-il dit, sans allusion spécifique à l'aide à l'Ukraine.

Interrogé sur un possible "Huxit" (sortie de l'UE), le Premier ministre a lancé: "je ne veux pas partir, mais prendre le pouvoir (...) de l'intérieur", en ralliant de plus en plus de pays" aux valeurs illibérales.


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.

 


Sexagénaire tué par balle à Paris dans un McDo: le suspect incarcéré

Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement. Photo d'illustration. (AFP)
Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Les faits se sont déroulés en fin de matinée vendredi dans cet établissement de restauration rapide du 18e arrondissement
  • Le suspect avait pénétré dans ce fast-food et fait feu sur un homme de 60 ans, avait indiqué une source proche du dossier

PARIS: L'homme âgé de 77 ans soupçonné d'avoir tué un autre homme de 60 ans dans un restaurant McDonald's à Paris vendredi a été mis examen pour assassinat et placé en détention provisoire dimanche, selon le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.

Les faits se sont déroulés en fin de matinée vendredi dans cet établissement de restauration rapide du 18e arrondissement.

Le suspect avait pénétré dans ce fast-food et fait feu sur un homme de 60 ans, avait indiqué une source proche du dossier.

L'auteur des tirs ne s'était pas enfui et avait été interpellé sur les lieux par la police, avait précisé une source policière.

Selon le parquet de Paris, la victime, née en avril 1964, "a été découverte présentant un impact de balle au visage".

"Un revolver et deux munitions dont une percutée ont été trouvés sur place", selon la même source, et "le suspect, né en juin 1947 à Lyon, est resté sur site et a été interpellé".

Le suspect reprocherait à sa victime de l'avoir menacé à cause d'une dette, selon une source proche de l'enquête.

Aucun n'avait d'antécédents judiciaires particuliers, selon cette source.

Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement.


Budgets: Barnier en consultations, Marine Le Pen première reçue à Matignon

 Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement. (AFP)
Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement. (AFP)
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  •  Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le Premier ministre entame ses consultations avec Marine Le Pen lundi matin
  • C'est au plan budgétaire que les nuages s'amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d'un déclenchement de l'article 49.3 approchant à grand pas

PARIS: Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le Premier ministre entame ses consultations avec Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement.

Semaine chargée pour le gouvernement. Mardi, l'Assemblée débattra et votera sur le traité de libre-échange Mercosur, sur fond de colère des agriculteurs. Les ministres Annie Genevard et Sophie Primas porteront la parole du gouvernement. Et jeudi, un débat tendu est annoncé dans l'hémicycle dans le cadre d'une "niche" de La France insoumise sur l'abrogation de la réforme des retraites du gouvernement d'Elisabeth Borne, adoptée en 2023.

Mais c'est au plan budgétaire que les nuages s'amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d'un déclenchement de l'article 49.3 approchant à grand pas.

Faute de majorité à l'Assemblée où, contrairement à Mme Borne, il a préféré laisser les débats se dérouler, Michel Barnier emploiera "probablement" dans les prochaines semaines cette arme constitutionnelle, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf si une motion de censure venait renverser le gouvernement. Ce qui supposerait que le RN joigne ses voix à une motion déposée par la gauche.

Cette "coalition des contraires", "je sais que ce n'est pas ce que souhaitent les Français, qui souhaitent aujourd'hui la stabilité, la sérénité", a dit jeudi le Premier ministre. Comme Emmanuel Macron qui depuis l'Argentine a également dit souhaiter "la stabilité".

Mais selon un sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche, 53% des Français souhaitent voir le gouvernement tomber. Et la cote de Michel Barnier chute dans un autre sondage Ifop pour le JDD, à 36% contre 45% lors de sa nomination début septembre.

Qu'advient-il en cas de budget et de gouvernement renversés ? Dans Le Parisien, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon met en garde contre "un scénario à la grecque" en pointant le risque de crise financière.

"Il n'y a personne de responsable dans le pays qui puisse souhaiter que tombe un gouvernement qui a été nommé il y a deux mois", abonde François Bayrou sur BFMTV.

"S'il y avait censure, il y aurait crise de régime", estime la LR Agnès Evren sur France 3.

 

-"Ne pas faire peur aux Français"-

 

"Il ne faut pas faire peur aux Français pour rien", a répliqué le vice-président du RN Sébastien Chenu, évoquant l'adoption d'une "loi spéciale" budgétaire en cas de censure.

"Le président de la République a plusieurs possibilités: renommer le même Premier ministre, renommer un nouveau Premier ministre, démissionner s'il n'a plus d'autre solution, déclencher un référendum", a énuméré le député du Nord.

En attendant l'entretien de lundi matin, "Michel Barnier crée les conditions d'une censure", a jugé M. Chenu. Et le RN de lister ses griefs: revalorisation des retraites, taxe sur l'électricité, "hausse de la contribution de la France à l'Union européenne", ou encore l'absence d'économies sur "le millefeuille de l'Etat" et "sur l'immigration"...

Trois textes budgétaires sont susceptibles d'être soumis au 49.3. D'abord, le budget de la Sécurité sociale. Après un vote sur l'ensemble du texte mardi au Sénat, une Commission mixte paritaire députés-sénateurs (CMP) devrait être réunie mercredi. Le "socle commun" gouvernemental y est majoritaire. Mais les macronistes menacent de la faire capoter, vent debout contre la réduction des allègements de cotisations patronales sur les salaires.

Une CMP conclusive déboucherait sur un vote définitif dans les deux chambres, avec 49.3 probable à l'Assemblée.

Le budget de l'Etat, ensuite, qui arrive en séance lundi au Sénat, avec un vote solennel prévu le 12 décembre, prélude à la réunion d'une CMP, puis d'un vote final.

Le projet de loi de Finances de fin de gestion pour 2024, également: déjà rejeté en première lecture à l'Assemblée, il est examiné lundi matin au Palais du Luxembourg.

Lundi, après Mme Le Pen, Michel Barnier reçoit également Stéphane Lenormand (Liot), Eric Ciotti (UDR) puis Mathilde Panot (LFI), qui entend lui répéter "qu'il n'a pas de légitimité démocratique".

Le Premier ministre recevra aussi les socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner et les écologistes Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard mercredi, puis les communistes André Chassaigne et Cécile Cukierman jeudi.

Les responsables du "socle commun" (LR, Renaissance/EPR, MoDem, Horizons) seront reçus ensemble mardi matin, comme chaque semaine.

bpa/jmt/vk/lpa

© Agence France-Presse