Ukraine: Zelensky plaide sa cause à Washington, la Russie revendique des avancées

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 12 décembre 2023

Ukraine: Zelensky plaide sa cause à Washington, la Russie revendique des avancées

  • «S'il y a bien quelqu'un qui se réjouit des tractations sans fin au Capitole, c'est Poutine et sa clique de détraqués», a accusé Volodymyr Zelensky
  • Il doit ensuite s'entretenir avec le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, un échange particulièrement important

WASHINGTON: Un plaidoyer de la dernière chance: le président ukrainien Volodymyr Zelensky multiplie mardi les réunions à Washington pour éviter que les Etats-Unis ne coupent l'aide militaire vitale pour l'effort de guerre ukrainien.

Le président ukrainien, en pull noir portant un trident, l'emblème de l'Ukraine, et en pantalon kaki, s'est entretenu avec des membres du Sénat, la chambre haute tenue par le parti démocrate du président Joe Biden.

"Il a dit clairement (...) que si nous perdons, Poutine gagnera, et ce sera très dangereux pour les Etats-Unis", a commenté après l'entrevue le chef de file des sénateurs démocrates, Chuck Schumer.

Selon lui, Volodymyr Zelensky a martelé qu'il avait besoin "rapidement" d'une nouvelle assistance américaine, pour soutenir son armée et pour éviter l'effet délétère d'une désaffection des Etats-Unis sur les autres alliés européens de Kiev.

Le président ukrainien a ensuite entamé sa réunion la plus difficile, avec des élus de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains: c'est là que les réticences à soutenir davantage l'Ukraine sont les plus vives.

La Russie, bien consciente de l'érosion du soutien des Etats-Unis, en particulier avec l'échec cet été de la contre-offensive ukrainienne, a revendiqué mardi des avancées "significatives" dans la région méridionale de Zaporijjia.

Moscou "semble croire qu'une impasse militaire pendant l'hiver va saper le soutien occidental à l'Ukraine", la Russie est donc "déterminée à pousser" sur tout le front, a averti la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson.

C'est la troisième fois en un an que Volodymyr Zelensky vient plaider sa cause devant le Congrès américain, qui a engagé plus de 110 milliards de dollars depuis le début de l'invasion russe en février 2022.

Mais le parlement bute sur le nouveau volet réclamé par Joe Biden -- quelque 61 milliards de dollars.

«Poutine et sa clique»

Les démocrates sont favorables à cette nouvelle enveloppe. Les républicains n'y sont pas totalement opposés, mais exigent en retour des changements majeurs de la politique migratoire des Etats-Unis.

Le Kremlin a lui estimé mardi que toute nouvelle aide américaine était vouée au "fiasco".

La Russie, qui a tourné son économie vers l'effort de guerre, pousse toujours plus fort dans l'est et le sud de l'Ukraine.

Au prix, d'après le renseignement américain, de lourdes pertes: 13.000 soldats russes morts ou blessés depuis octobre et plus de 220 véhicules perdus sur la ligne de front entre Avdiïvka et Novopavlivka, depuis que la Russie est repartie à l'assaut en octobre, selon une estimation transmise à l'AFP.

Nouvelle salve de sanctions américaines contre la «machine de guerre» russe

Les Etats-Unis ont annoncé mardi une nouvelle salve de sanctions visant la "machine de guerre" russe. 

Les sanctions visent des personnes et entités suspectées d'approvisionner ou de financer l'industrie de défense russe dans sa guerre en Ukraine et de circonvenir aux sanctions déjà en vigueur contre la Russie depuis son invasion de l'Ukraine en février 2022.

"Le Kremlin a progressivement transformé la Russie en une économie de guerre, mais la machine de guerre de Poutine ne peut pas survivre avec la seule production nationale", affirme la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué, qui cible des sanctions visant quelque 150 individus et entités.

"Nos sanctions continuent de resserrer l'étau sur les fournisseurs et les réseaux de pays tiers qui fournissent à la Russie les biens dont elle a désespérément besoin pour développer et maintenir son complexe militaro-industriel", ajoute-t-elle.

Conjointement, le département d'Etat américain a annoncé mardi prendre des sanctions visant 100 personnes et entités, selon un communiqué séparé.

Washington sanctionne notamment des personnes et entités basées en Chine, en Russie, à Hong Kong et au Pakistan impliquées "dans la fabrication et la fourniture d'armes et de technologies chinoises", selon le Trésor.

L'armée russe a avancé "de manière significative" dans la région ukrainienne de Zaporijjia, partiellement occupée, a affirmé mardi le gouverneur installé par Moscou, Evguéni Balitski.

Les Russes ont lancé en outre il y a deux jours une "offensive massive" autour d'Avdiïvka et Mariinka, points chauds du front oriental, a déclaré Oleksandre Tarnavsky, commandant ukrainien de la zone, assurant que ses troupes "tenaient fermement" leurs positions.

L'AFP n'est pas en mesure de vérifier ces affirmations des belligérants.

La Russie, qui continue ses frappes quotidiennes à travers l'Ukraine, est aussi suspectée d'être à l'origine d'un "puissant" piratage informatique qui a paralysé le premier opérateur mobile ukrainien Kyivstar, selon les services de sécurité ukrainiens.

«A court d'argent»

Au Congrès américain, certains élus de la droite radicale plaident pour cesser purement et simplement toute assistance.

"Zelensky vient mendier et les +va-t-en-guerre de Washington+ veulent lui donner une aide illimitée", a critiqué une représentante de ce courant, Marjorie Taylor Greene, sur le réseau social X.

Le Congrès n'a en théorie que jusqu'à vendredi -- quand commencent les vacances parlementaires -- pour parvenir à un accord. La Maison Blanche a prévenu qu'elle serait "à court d'argent" d'ici la fin de l'année si rien n'était fait.

L'Ukraine craint qu'un blocage durable aux Etats-Unis n'affecte aussi l'aide militaire européenne, malgré l'arrivée au pouvoir en Pologne d'un nouveau gouvernement, plus favorable au soutien à Kiev.

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a appelé le monde à "une mobilisation totale" pour l'Ukraine.

Le président Biden devrait porter le même message, lors de son entrevue avec son homologue ukrainien à la Maison Blanche en début d'après-midi, et pendant la conférence de presse commune qui suivra.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.