Les autorités iraniennes ont exécuté un homme condamné pour le meurtre d'un haut responsable religieux en avril dans le nord de l'Iran, a annoncé mercredi l'agence de l'Autorité judiciaire.
Le 26 avril, l'accusé avait abattu par balles l'ayatollah Abbas Ali Soleimani, lorsque ce dernier se trouvait dans une banque de la ville de Babolsar, dans la province de Mazandaran.
Le tueur, dont l'identité n'a pas été révélée par les autorités, était un agent de sécurité de la banque.
Des images de vidéosurveillance publiées par des médias locaux le montraient en train de tirer sur le responsable religieux qui était assis sur une chaise.
"La sentence de qesas (la loi du talion) pour le meurtrier du martyr ayatollah Abbas Ali Soleimani a été exécutée aujourd'hui après avoir été approuvée par la Cour suprême", a déclaré un responsable local cité par l'agence de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.
Le religieux, 75 ans, avait occupé les postes de représentant du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, et de responsable de la prière du vendredi dans plusieurs grandes villes du pays, notamment Kashan dans le centre, et Zahedan, chef-lieu du Sistan-Baloutchistan (sud-est). Il a exercé cette fonction jusqu’en 2019.
Un élu
Il était par ailleurs l'un des 88 membres de l'Assemblée des experts, collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême.
Cet organisme est composé généralement de religieux élus pour huit ans au suffrage universel direct parmi un groupe de candidats approuvés par le Conseil des gardiens de la Constitution.
En avril 2022, deux religieux sont morts dans une attaque au couteau à Machhad, la deuxième ville d'Iran. Un jihadiste présumé de 21 ans, Abdolatif Moradi, a été pendu deux mois plus tard pour ce crime.
Les attaques contre les représentants du clergé iranien sont extrêmement rares. Le précédent cas remonte à avril 2022, lorsqu'un jihadiste présumé avait poignardé à mort deux religieux chiites dans la ville sainte de Machhad (nord-est).
Plus de 600 personnes ont été exécutées en Iran jusqu'à fin octobre cette année, le chiffre annuel le plus élevé depuis huit ans, selon un décompte du groupe de défense des droits humains Iran Human Rights (IHR) basé en Norvège.