Pologne: le futur gouvernement pro-européen dans l'attente du vote du parlement

Le chef de l'opposition libérale polonaise Donald Tusk assiste à une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission européenne au siège de l'UE à Bruxelles, le 25 octobre 2023. (AFP)
Le chef de l'opposition libérale polonaise Donald Tusk assiste à une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission européenne au siège de l'UE à Bruxelles, le 25 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 11 décembre 2023

Pologne: le futur gouvernement pro-européen dans l'attente du vote du parlement

  • Les attentes sont énormes envers ce gouvernement proeuropéen, mais les nationalistes populistes resteront une opposition puissante et continueront à contrôler plusieurs institutions d'Etat
  • Les analystes parlent d'"une toile d'araignée" tissée par le PiS autour de l'Etat, d'autant plus solide que le mandat présidentiel de M. Duda ne s'achève qu'en 2025

VARSOVIE: La Pologne aura un nouveau gouvernement lundi, après le refus probable du parlement de voter la confiance au gouvernement nationaliste minoritaire, et l'élection dans la foulée de Donald Tusk, candidat de la majorité proeuropéenne, au poste de Premier ministre.

La coalition de forces pro-européennes a remporté les législatives du 15 octobre mais c'est au pouvoir nationaliste sortant que le président Andrzej Duda, son allié, a d'abord confié la tâche de constituer un gouvernement.

Cette mission arrive à son terme constitutionnel lundi, obligeant le Premier ministre Mateusz Morawiecki à présenter au parlement son discours de politique générale et à soumettre son projet de gouvernement minoritaire au vote de confiance, une démarche qui - faute d'alliances possibles - semble vouée à l'échec.

S'il en est ainsi, le parlement devrait élire le jour même Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais et ex-président du Conseil européen, à la tête d'un nouveau gouvernement.

Composée par la Coalition Citoyenne (KO, centre), la Troisième Voie (démocrate chrétien) et La Gauche, la coalition pro-européenne dispose de 248 députés, face à 194 élus du parti Droit et Justice (PiS) et à 18 autres de la Confédération (extrême-droite), dans l'hémicycle de 460 sièges.

Une fois élu, M. Tusk devrait, selon les annonces officielles, présenter mardi son propre discours de politique générale et se soumettre immédiatement au vote de confiance, avant de prêter serment mercredi pour achever les procédures requises par la Constitution et mettre formellement un terme aux huit ans du pouvoir nationaliste en Pologne.

M. Tusk compte pouvoir ainsi représenter son pays au prochain sommet européen, jeudi et vendredi à Bruxelles.

Opposition puissante 

Les attentes sont énormes envers ce gouvernement proeuropéen, à portée de main, mais les nationalistes populistes resteront une opposition puissante et continueront à contrôler plusieurs institutions d'Etat.

L'héritage des huit ans au pouvoir continuera à peser lourd sur le pays.

"Le nouveau gouvernement devra chaque jour mener des combats, parce que le PiS (...) ne baissera pas les bras et continuera à se battre", a déclaré à l'AFP l'analyste politique Jaroslaw Kuisz.

"Ce sera un bourbier" plutôt que des changements rapides, le PiS ayant laissé à ses successeurs "un champ de mines judiciaire", souligne-t-il.

Les analystes parlent d'"une toile d'araignée" tissée par le PiS autour de l'Etat, d'autant plus solide que le mandat présidentiel de M. Duda ne s'achève qu'en 2025 et qu'il peut à tout moment jouer de son droit de veto sur les lois adoptées par le parlement.

Le PiS a profité des deux mois de pouvoir supplémentaires qui lui ont été offerts en cadeau par le chef de l'Etat "pour se renforcer institutionnellement et financièrement", souligne M. Kuisz.

Le parti nationaliste a ainsi nommé ses représentants à la tête de différentes institutions, avec des mandats souvent irrévocables, des procureurs au parquet national et environ 150 nouveaux juges, choisis par un organe critiqué par Bruxelles pour sa dépendance au PiS.

Les réformes controversées du système judiciaire introduites par les nationalistes ont poussé Bruxelles à bloquer des milliards d'euros de fonds destinés à Varsovie que M. Tusk voudra débloquer.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.