AL-MUKALLA: Un tribunal de Sanaa, ville tenue par les Houthis, a condamné à mort mardi une militante des droits des femmes pour espionnage, déclenchant un tollé au Yémen et à l'étranger contre la milice soutenue par l'Iran.
Abdel Majid Sabra, un avocat yéménite, a déclaré à Arab News que le tribunal pénal spécialisé de première instance de Sanaa avait condamné à mort Fatema Saleh Mohammed al-Arwali, une militante et directrice de la branche yéménite du Conseil des femmes arabes de la Ligue arabe, pour avoir recueilli des renseignements militaires et envoyé à la Coalition pour le rétablissement de la légitimité au Yémen des sites clés des Houthis afin qu'ils soient bombardés.
La milice avait enlevé Al-Arwali alors qu'elle se rendait à Aden, une ville du sud du pays, depuis Taïz, contrôlée par les Houthis. Elle a été enlevée et les demandes de sa famille pour savoir où elle se trouvait ont été ignorées.
Les Houthis ont jugé Al-Arwali au début de l'année, mais lui ont interdit de bénéficier d'une représentation juridique.
Les autorités yéménites, ainsi que les organisations de défense des droits et les militants locaux et internationaux, ont sévèrement dénoncé cette condamnation à mort et ont exhorté la milice à libérer Al-Arwali et à mettre fin au harcèlement des militants.
Déclaration d’Amnesty
Des dizaines de militants, d'avocats et d'universitaires yéménites ont signé une pétition en ligne demandant aux Houthis de libérer la militante, ajoutant que son avocat avait été exclu de la salle d'audience lors de la première session du procès et qu’Al-Arwali avait été condamnée à un centre de détention souterrain sans lumière pendant près d'un an.
«Nous demandons instamment que la peine de mort prononcée à son encontre soit annulée. Nous exhortons les groupes de défense des droits de l'homme et de la société civile à s'unir afin de s'opposer à cette condamnation injuste qui porte atteinte à la justice», revendiquent les militants yéménites dans la pétition.
Amnesty International et l'Organisation Sam pour les droits et les libertés, basée à Genève, ont également publié des déclarations distinctes critiquant la condamnation à mort et exhortant les Houthis à libérer Al-Arwali.
«Amnesty International s'oppose à la peine de mort dans tous les cas, sans exception, et demande aux Houthis d'annuler immédiatement la condamnation à mort d’Al-Arwali et de veiller à ce qu'elle bénéficie dans les meilleurs délais d'un procès équitable conforme aux normes internationales ou qu'elle soit immédiatement libérée», a déclaré l'organisation sur la plate-forme X.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com